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AUKUS : BoJo passe au franglais et demande aux Français de lui « donner un break »

Boris Johnson et Emmanuel Macron devant 10 Downing StreetBoris Johnson et Emmanuel Macron devant 10 Downing Street
Flickr - Pippa Fowles
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 23 septembre 2021, mis à jour le 24 septembre 2021

Questionné sur la polémique de l’accord AUKUS, Boris Johnson demande à ce que la France, atterrée par la situation, « prenne un grip » et lui « donne un break ».

 

Aux micros américains le 22 septembre, le Premier ministre britannique a clarifié plusieurs points quant à l’accord AUKUS, qui suscite de nombreux émois depuis une semaine. Après l’annonce de ce nouvel accord entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, le gouvernement français a vivement réagi, y voyant un grave incident diplomatique. Après plusieurs tentatives d’apaisement, Boris Johnson semble avoir décidé d’arrêter de brosser son voisin dans le sens du poil.

 

Pourquoi les Français réagissent-ils ainsi ?

Alors que l’entreprise française NavalGroup devait produire pour l’Australie des sous-marins, cette dernière a finalement décidé de conclure un accord avec ses alliés historiques : les États-Unis et la Grande-Bretagne. Cette décision a été motivée, entre autres, par la perspective d’acquérir des sous-marins nucléaires, tandis que la France proposait seulement des sous-marins conventionnels. Ainsi, un contrat de 56 milliards d’euros est parti en fumée devant les yeux du gouvernement français. Immédiatement, cette décision a été qualifiée de « couteau dans le dos » par Jean-Yves Le Drian, et les ambassadeurs australien et américain ont même été rappelés sur le territoire français. Les institutions françaises déplorent un manque de communication claire de l’Australie, qui aurait agi dans l’ombre.

Au départ, Boris Johnson s’était montré très rassurant, réaffirmant la solidité des relations entre la France et le Royaume-Uni. Toutefois, sa stratégie vis-à-vis de la France semble s’être essoufflée, en témoigne son intervention télévisée mercredi dernier.

 

Biden et Johnson, good cop et bad cop?

S’exprimant à Washington où il est actuellement en déplacement, BoJo n’a pas mâché son franglais. Sans pouvoir se targuer de maîtriser parfaitement la langue de Molière, ses propos ont eu le mérite d’être limpides : il demande que ses « plus chers amis au monde » réalisent qu’il est temps de « prendre un grip à propos de tout ça ». Entendez-ici une adaptation de l’expression anglaise to take a grip qui signifie se ressaisir. Il poursuit : « donnez-moi un break ».

Il a ajouté que cet accord n’était pas exclusif et ne visait à froisser personne. « Il vise à intensifier les liens et l’amitié entre trois pays d’une manière qui […] sera bénéfique pour les choses en lesquelles nous croyons. », s’est-il justifié.

Le temps de la conciliation semble fini pour le Premier ministre britannique, alors que dans la même journée Joe Biden passait une demi-heure au téléphone avec le Président français. Au cours de cet échange qualifié de très amical, le chef d’État américain a concédé que des consultations ouvertes auraient bénéficié à tout le monde. Il semble que, pour reconquérir le cœur de la France, le tandem anglophone ait décidé de s’essayer au good cop américain et bad cop britannique.

 

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