Après trois années de négociations, le Royaume-Uni et l’Inde ont signé un accord commercial qualifié de « plus important depuis le Brexit ». Whisky, voitures, textile… Ce traité prévoit une baisse significative des droits de douane sur de nombreux produits, tout en excluant toute réforme sur l’immigration. Une avancée majeure pour les relations bilatérales, saluée mais aussi critiquée.


C’est un tournant dans la stratégie post-Brexit du Royaume-Uni. Signé après trois ans de discussions, l'accord commercial entre Londres et New Delhi ouvre de nouvelles perspectives pour les deux économies. Il prévoit une réduction progressive des taxes à l’importation sur des produits britanniques phares comme le whisky, les voitures haut de gamme, les cosmétiques ou encore le saumon, ce qui facilite leur accès à l’un des marchés les plus prometteurs au monde. Côté indien, les vêtements, chaussures, bijoux ou encore produits alimentaires bénéficieront de tarifs allégés à leur entrée au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique estime que cet accord pourrait générer jusqu’à 25,5 milliards de livres sterling supplémentaires par an d’ici 2040. Une dynamique saluée par le Premier ministre Keir Starmer, qui y voit un levier pour stimuler la croissance, soutenir l’emploi et renforcer le rayonnement commercial britannique sur la scène internationale. Pour l’Inde, devenue la cinquième économie mondiale, ce partenariat s’inscrit dans un objectif clair : atteindre 1.000 milliards de dollars d’exportations d’ici 2030.
Un accord sous tension : entre opportunité économique et critiques sociales
Si l’accord est bien accueilli par les milieux économiques, il suscite de vives réactions politiques. L’opposition dénonce un déséquilibre, notamment sur le volet social. L’une des dispositions les plus controversées prévoit une exemption de cotisations sociales pendant trois ans pour certains travailleurs détachés entre les deux pays. Une mesure que les conservateurs qualifient de "traitement préférentiel", ils redoutent des effets sur le financement public, bien que le gouvernement assure que la santé publique ne sera pas impactée.
Des critiques pointent également l’absence de débat parlementaire, tandis que d'autres s’inquiètent des conséquences pour certaines industries britanniques exposées à une concurrence accrue. Pourtant, du côté des entreprises, l’enthousiasme domine. Le CBI (Confederation of British Industry) salue une opportunité « exceptionnelle » pour les exportateurs.
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