Alors que les paiements par carte et mobile deviennent la norme au Royaume-Uni, un rapport du Comité du Trésor tire la sonnette d’alarme : l’accès à l’argent liquide est en recul, et certaines populations risquent d’en faire les frais.


Si la plupart des consommateurs paient désormais avec leur carte ou leur smartphone, notamment les jeunes, de nombreuses personnes comme les seniors, les personnes en situation de précarité ou les victimes de violences économiques continuent de dépendre de l’argent liquide pour gérer leur budget ou conserver leur autonomie.
Un accord avec La Poste pour maintenir l’accès aux services bancaires
Afin de garantir l’inclusion financière, un nouvel accord a été signé entre La Poste et une trentaine de banques et sociétés de crédit immobilier. Ce partenariat permettra aux clients de continuer à retirer et déposer de l’argent, consulter leurs comptes ou déposer des chèques dans les bureaux de poste jusqu’en 2030. En parallèle, le gouvernement prévoit l’ouverture de 350 pôles bancaires à travers le pays, visant à compenser la fermeture progressive des agences traditionnelles. De nouvelles règles de la Financial Conduct Authority viennent aussi soutenir les entreprises qui souhaitent continuer à accepter les paiements en espèces.
Le gouvernement sommé d’agir face à un risque d’exclusion
Le Comité du Trésor demande à l’exécutif de mieux surveiller l’évolution de l’acceptation des paiements en liquide. Faute d’un suivi efficace, certains citoyens pourraient se retrouver exclus de lieux essentiels du quotidien : centres de loisirs, parkings, transports ou même théâtres. Des préoccupations particulières sont soulevées concernant les personnes victimes de violences domestiques, pour qui l’usage d’une carte peut compromettre la confidentialité ou la sécurité. Le comité prévient : si aucune mesure concrète n’est prise, il pourrait devenir nécessaire à terme de rendre l’acceptation des espèces obligatoire pour certaines activités. C’est déjà le cas en Australie ou dans plusieurs pays de l’Union européenne, où la loi protège le droit de payer en liquide dans des contextes essentiels.
Un autre point d’inquiétude soulevé par le rapport est l’apparition d’une "prime de pauvreté" : à mesure que les commerces acceptant le cash deviennent rares, les coûts pourraient grimper pour les consommateurs qui ne peuvent pas passer au tout-numérique. Cela concernerait notamment les personnes âgées, les ménages à faibles revenus ou les personnes atteintes de troubles cognitifs. Une minorité encore importante de la population dépend donc du maintien de l’argent liquide pour son quotidien.
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