Les Italiens n’ont pas gagné… les Anglais ont perdu. Voilà une phrase qui - selon mon opinion - pourrait résumer la terrible désillusion anglaise en finale de l’Euro, jouée à Wembley hier et perdue aux tirs au but.
Si certains pensent encore que le rôle du coach d’une équipe est anecdotique. Que l’entraîneur est juste là pour s’agiter sur le bord de la touche et qu’il n’a pas une réelle incidence sur le jeu, ils se trompent lourdement.
En témoigne le naufrage de l’équipe de France face à la Suisse en huitième de finale de l’Euro. A 3 - 1 à dix minutes de la fin du match, Didier Deschamps ne décide pas de verrouiller le match et de faire rentrer des hommes frais, avec un profil plus défensif et capables de mettre le pied sur le ballon. Résultat : égalisation suisse, prolongation et tirs au but. Une « erreur de débutant » car même dans les plus petites divisions c’est LE réflexe et LA tactique de base que tout bon meneur d’hommes met en place. Une faute grave et lourde de conséquences.
Hier soir, le scénario est encore plus dramatique puisque l’histoire s’écrit lors de la finale de l’Euro
Gareth Southgate, l’entraineur anglais conserve son onze de départ durant de longue minutes tandis que son homologue Roberto Mancini n’hésite pas à faire tourner son effectif pour ramener de l’énergie et du rythme. Si la première partie de la rencontre a été dominée de la tête et des épaules par l’équipe des Three Lions, peu à peu, les Italiens ont refait surface, certainement aidés par les décisions du coach et l’apport de sang neuf.
Mais c’est en toute fin de match, au bout du bout des prolongations que les décisions de Gareth Southgate sont les plus discutables. Deux minutes avant le coup de sifflet final il lance sur la pelouse Marcus Rashford et Jadon Sancho, deux jeunes joueurs en manque de temps de jeu durant cet Euro et donc en manque total de confiance. Le coach anglais souhaite néanmoins « soigner son casting de tireurs » pour la séance de penalties à venir.
Tous les yeux du pays braqués sur deux gamins qui rentrent en jeu au pire moment
Les deux pépites du foot anglais rentrent dans la rencontre, accablés d’une folle pression et ne toucheront quasiment pas un ballon. Ils sont envoyés au casse-pipe, à froid, par un entraineur qui pouvait très bien leur laisser fouler la pelouse à la fin du temps réglementaire. Quelques minutes plus tard ils échoueront tous les deux sur le poteau et sur le gardien italien.
Pour le dernier tireur c’est une autre histoire. Le jeune et talentueux Bukayo Saka n’a jamais été à son aise dans ce match, perdant tous ses ballons. Complètement transparent depuis son entrée en jeu à la place de Kieran Trippier à la 70ème minute, il était lui aussi en manque cruel de confiance. En ayant raté la majeure partie de ses gestes techniques durant la rencontre, il était plus qu’hasardeux de l’inscrire sur la liste des cinq tireurs. Bref il butera lui aussi sur le phénoménal Gianluigi Donnarumma, futur gardien du PSG.
Gareth Southgate a souhaité que ses trois protégés ne soient pas blâmés pour leur échec, et a tenu à assumer ses choix d’entraîneur. Des choix qui ont offert le titre aux Italiens qui gagnent sans vraiment nous faire rêver. Mais c’est le football : beau, haletant, indécis et parfois cruel pour tout un pays qui s’est réveillé ce matin avec une sacrée gueule de bois.