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Vegetable Orchestra : quand la musique prend racine 

Des carottes mélodieuses et des navets dansant ? Bienvenue dans l’univers déjanté du Vegetable Orchestra. Patrick et Simon, deux musiciens londoniens, transforment depuis quinze ans des légumes frais en instruments éphémères. Entre humour potager et rigueur musicale, leur fanfare atypique a conquis festivals, plateaux télé… et même le roi Charles III.

vegetable orchestravegetable orchestra
Patrick (à gauche) et Simon (à droite), membres du Vegetable Orchestra, transforment les légumes en instruments éphémères avec humour et virtuosité.
Écrit par Morat Alizée
Publié le 27 mai 2025, mis à jour le 2 juin 2025

Oubliez les instruments traditionnels : Patrick et Simon, deux musiciens professionnels londoniens, ont trouvé une nouvelle source d'inspiration et d'hilarité dans le rayon légumes. L’idée a germé il y a quinze ans, presque par accident, lors d’une commande publicitaire insolite leur demandant de fabriquer des instruments à partir de légumes. Le duo, formé dans les orchestres classiques britanniques, s’empare du défi avec enthousiasme… et un brin de folie. Très vite, le projet prend racine et se transforme en un spectacle hilarant et musicalement solide, dans lequel ils interprètent aussi bien du Mozart que des génériques cultes, tout cela avec un soupçon d'autodérision et beaucoup de précision acoustique.

 

Vegetable Orchestra : la genèse d’une fanfare en légumes

 

L’idée a germé lors d’une commande publicitaire insolite leur demandant de fabriquer des instruments avec des légumes. Le duo, formé dans les orchestres classiques britanniques, a relevé le défi avec enthousiasme… et un brin de folie. Rapidement, le projet prend racine et devient un spectacle à part entière, ils mêlent Mozart, génériques cultes et improvisations, avec beaucoup de précision et d’acoustique.

Leur atelier mobile se déploie en quelques minutes, entre sacs de légumes et outils bien aiguisés. Une flûte-carotte demande une vingtaine de minutes de travail, de l’évidement précis à l’ajustement des trous. Chaque légume a son utilité : carottes pour les aigus, navets pour les graves, pommes de terre pour les embouchures. Mais attention aux ratés : un légume trop mou, une flûte qui explose, une perte d’étanchéité… L’imprévu est constant, mais fait partie du jeu. « Il faut être rapide et méthodique », explique Patrick. « L’imprévu fait partie du spectacle », sourit Simon.

Le collectif comprend désormais quatre membres, avec Claire et Tim. « Au-delà, les notes seraient trop limitées pour jouer des morceaux précis », ajoute Patrick. Chaque pièce est adaptée à la tessiture unique des légumes. Le groupe a connu un tournant après une vidéo virale de Jingle Bells pour BBC Radio 3, vue plus de 11 millions de fois. Depuis, les invitations affluent, au Royaume-Uni comme à l’international.

Pourquoi les légumes ? « C’est amusant, différent, ridicule », s’amuse Patrick. « Il faut être un peu bizarre pour faire ça », renchérit Simon. Mais derrière le rire, il y a aussi une forme d’admiration : « Ça met en valeur à quel point les légumes sont merveilleux. »

Travailler avec des instruments périssables impose des contraintes : la chaleur les ramollit, il faut les garder hydratés. Patrick a déjà conservé une carotte jouable deux semaines au frigo. Simon, lui, a inventé un « trombacino » en courge. En tournée, ils s’adaptent aux légumes locaux, tant qu’ils sont suffisamment durs. La carotte reste leur star, idéale en taille et forme pour une flûte à bec. Sur scène, certaines sont gardées dans l’eau pour éviter le dessèchement. Et après le concert ? Tout finit consommé ou composté. Patrick récupère même parfois la chair de son rutabaga pour en faire de la soupe.

 

Un art qui a conquis même le Roi Charles III

 

L’un de leurs plus beaux souvenirs ? Leur performance au château de Windsor, à l’invitation du roi Charles III lui-même, pour un événement dédié à la musique communautaire. “Il y avait des chorales, du jazz, et nous… avec nos légumes !”, se souvient Patrick, hilare.

 

À la fin du concert, alors que le roi saluait les artistes, Patrick lui tend timidement une flûte-carotte. “Le caméraman me chuchote : fais-le jouer !… Mais c’est le roi, je ne peux pas le forcer !”, raconte-t-il en riant. C’est finalement, une des membres du groupe, qui ose demander : “Voulez-vous jouer ?”

 

Et là, surprise : le roi souffle. Puis il continue. Il joue la chanson entière avec eux, et improvise des notes que les musiciens adaptent autour des siennes. “Il aurait pu juste souffler une fois et rire, mais non, il a joué jusqu’au bout. Il aime vraiment la musique, il joue du violoncelle”, explique Patrick. La scène a été filmée… et visionnée plus de 1,4 million de fois en ligne.

 

Où retrouver le Vegetable Orchestra cet été ?

 

L’aventure du Vegetable Orchestra se poursuit cet été avec une série de concerts où humour et sons potagers seront à nouveau au rendez-vous. Le 7 juin, ils participeront à la journée nationale de la créativité pour la jeunesse, à Dublin. Du 1er au 4 juillet, ils se produiront chaque jour de 11h à 16h au Hampton Court Palace Garden Festival, dans le Surrey. Le 14 septembre, direction le sud-ouest de Londres pour le Floral Festival à St Mary’s Battersea, entre 15h et 17h. Enfin, les 20 et 21 septembre, le collectif investira Regent Street pour le Future of Food Festival, en plein cœur de Londres. De quoi prouver, encore et toujours, que la musique peut pousser partout, même dans un potager.

 

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