Un Américain qui joue à Londres en parlant français ? Oui, c'est possible. Sebastian Marx a quitté les planches américaines pour se produire dans nos bons vieux cabarets français. Après le succès de sa tournée en France "On Est Bien Là", il débarque à Londres pour "conquérir les Brits". Rendez-vous le jeudi 9 mai pour un show en français, mais aussi en anglais.
“Un Américain qui joue en français, voilà”
Sebastian Marx se décrit comme "un Américain qui joue en français, voilà”. Cette déclaration va au-delà d'un simple slogan, alors que le natif de New York cherche rapidement à s'imposer comme un talent de l'humour. À 17 ans, il fait ses débuts au Caroline’s Comedy Club, près de Times Square. Influencé par Georges Carlin et Bill Cosby, il se retrouve rapidement à la tête du New York Comedy Night, un plateau anglophone où ont pu se produire Louis CK et le talentueux rookie Matteo Lane.
Diplômé en cinéma, il décide d’élargir ses horizons et de découvrir la France : "En France, je ne pensais pas continuer dans l'humour car je ne parlais pas la langue, mais finalement, la scène m’a manqué." Alors très vite, il revient sur sa décision : "Je me suis dit que je parlais assez bien pour raconter quelques blagues et que le personnage de l’Américain découvrant le pays pouvait fonctionner." Ainsi, Sebastian fait ses premiers pas dans les cabarets français.
Une vie de scène et d'expatriation à la française
Mais alors, les Américains sont-ils un meilleur public que les Frenchies ? Pour le comédien, pas tellement : "J’aime les deux publics mais j’ai l’impression que je rends visite aux Français quand je joue devant eux et j’adore ça." Il confesse cependant, que jouer en français lui confère un avantage : "Je redécouvre toujours le langage, donc je peux me mettre dans la peau de celui qui 'ne savait pas', un atout sur scène. Si je me trompe en anglais, je n’ai aucune excuse", lance-t-il.
Mais la plus grande richesse pour l’humoriste reste que "l’industrie n’ait pas encore pris le contrôle de l’art du spectacle en France." Il explique : "J’ai l’impression que le stand-up en France est celui des années 1980 aux États-Unis, avec de petits comedy clubs nichés aux quatre coins des rues."
Après plus d’une décennie d'expatriation, Sebastian a pris ses habitudes. Il s’est même trouvé un mot fétiche : Voilà. "J’aime ce mot, car il n’a pas de définition et que les Français l’utilisent à tout va. La langue est déjà tellement difficile, et les Français ont en plus rajouté des mots passe-partout. Par exemple, dans la phrase : 'Oui, je n’ai pas fait mes devoirs parce que… voilà', seul un Français peut comprendre le vrai sens indiqué. Je trouve ça formidable."
"Je me produis pour la première fois à Londres, dans les deux langues"
Si l'humour de Sebastian s'appuie sur des thèmes bien rodés, il avoue se baser énormément sur l'improvisation : "Cela me met toujours au défi. Faire rire est déjà difficile en soi, alors quand il s'agit d'improviser dans une langue qui n'est pas la vôtre, c'est encore plus dur ; mais j'aime ça", et justement, Sebastian aura bientôt l’occasion d’improviser en anglais et en français dans la même soirée.
Il se produira à Londres pour la première fois de sa carrière le 9 mai. Deux représentations sont prévues ce jour-là : à 19 heures, pour les Frogs et à 21 heures, pour les Brits. Rassurez-vous, les deux spectacles aborderont des thèmes différents. En tout cas, l'impatience règne du côté de l'artiste : "J’ai beaucoup de blagues en stock, notamment sur nos amis Froggies qui ont quitté leur pays pour vivre chez les Rosbifs."