Mercredi soir, peu avant 20h, une patrouille de police retrouve un jeune homme à Hackney, grièvement blessé. Une demi-heure plus tard, la victime d’une vingtaine d’années décède des suites de ses blessures. Il s’agit alors du cinquantième meurtre dans les rues de Londres depuis le début de l’année 2018.
Mardi 3 avril, Amaan Shakoor perdait la vie, après avoir reçu une balle à bout portant, devant le Walthamstow Leisure Centre. A 16 ans, il est la victime la plus jeune à ce jour. Une demi-heure plus tôt, une voiture a tiré sur Tanesha Melbourne, à Tottenham, laissant la jeune femme de 17 ans sans vie. Dans les deux cas, la police suit la piste de la violence entre gangs.
La commissaire de la Metropolitain police, Cressida Dick, accuse les réseaux sociaux de montrer des disputes violentes dérapant rapidement.
Le mois dernier, 13 personnes sont mortes en l’espace de deux semaines. Le nombre de personnes se faisant poignarder en Angleterre et au Pays de Galles atteint des niveaux jamais enregistrés depuis 2010-2011. Ces années-là, la police avait signalé 32 714 attaques graves utilisant un couteau ou un objet tranchant.
Au mois de février, une étude a montré que la police londonienne investiguait 15 affaires de meurtres présumés, contre 11 affaires à New York, pourtant réputée pour un taux de criminalité assez élevé. Certains médias se voulaient rassurants, rappelant qu’en 2017, « seulement » 130 meurtres avaient été enregistrés pour la capitale britannique, contre 292 pour New York – soit près de deux fois plus. Dans 25 % des cas, les victimes étaient des adolescents.