Reconnu dans le monde entier, le café péruvien est célébré chaque année à la fin août au Pérou. L’occasion de parler de la coopérative agricole « Rutas del Inca » qui produit un café bio et équitable.
Le Pérou est le deuxième producteur et exportateur de café bio au monde, mais aussi le principal fournisseur des États-Unis concernant le café estampillé « commerce équitable ». Deux critères défendus par la Coopérative Agricole « Rutas del Inca » (CARI) située dans le Nord du Pérou, près de Cajamarca. Une coopérative récompensée en avril 2018 par le prix de la meilleure entreprise péruvienne de l’année 2017.
Le nouveau gérant de la coopérative, José Rubio Gordillo, nous explique que la mission de la coopérative est d’améliorer la qualité de vie de ses adhérents en leur offrant un service de transformation et de commercialisation de leur café de spécialité, avec le souci de rester en harmonie avec l’environnement et dans le respect de la question sociale.
Une coopérative de petits producteurs de café dans les Andes péruviennes
« La coopérative est créée le 26 octobre 2013, avec 33 producteurs de café. Aujourd’hui, ce sont 267 producteurs qui se sont associés à la coopérative, dont 36 femmes », nous indique José. « Pour 80 % de ces familles de producteurs, le café est leur culture principale, c'est leur revenu principal en terme de ressources économiques, donc la culture du café est devenue très importante dans la région ».
Ces petits producteurs qui exploitent chacun en moyenne à peu près un hectare de culture de café (environ 300 hectares au total pour la coopérative), sont répartis sur les districts de Querocoto, Querocotillo, Huambos et Cochabamba, dans la région de Cajamarca.
Un café d’altitude, des cultures entre 1.800 et 2.400 m.
« Au moment de la création de la coopérative, on ne parlait pas de café dans cette zone parce que c'est une zone en altitude où il y avait seulement des cultures de hauteur. Le café dans ce secteur était quelque chose de nouveau à l’époque. C’est le début, au Pérou, des cafés de spécialité qui se produisent en altitude au-dessus des 1.800 mètres d'altitude, jusqu'à 2.200 mètres au-dessus du niveau de la mer ».
« Nos cultures en altitude permettent de produire un café de qualité avec un taux spécial qui oscille entre 82 et 86 points. Depuis 2019, nous avons une marque déposée pour notre produit transformé qui est le café torréfié moulu ».
Un café de qualité, certifié bio et équitable
« Depuis la création de la coopérative, l'objectif numéro un est de produire un café bio. La première certification est obtenue dès 2015 et jusqu'à aujourd'hui, nous sommes en mesure de proposer un café bio certifié ».
« L'une des clés du projet était de développer une agriculture durable avec une production qui soit respectueuse de l’environnement. L'autre raison de produire bio est à mettre en relation avec le thème de la vente parce que le café bio facilite la commercialisation. Ces deux facteurs ont poussé la coopérative à certifier bio son café.
« À partir de 2015, la coopérative a également obtenu la certification du commerce équitable avec une validité jusqu'en 2023. Au-delà de la question de la commercialisation, l’étiquette du commerce équitable est un facteur important en ce qui concerne la question sociale et le thème de la famille ».
Un café essentiellement dédié à l’exportation
« 95 % de notre production est du café d'exportation, seulement 5 % est destiné au marché national, principalement parce que le café d'exportation est beaucoup plus rentable mais aussi parce que la société péruvienne consomme peu de café et encore moins du bio ».
La consommation de café au Pérou est effectivement relativement faible, elle est évaluée à une moyenne de 650 grammes de café par habitant et par an. Une des consommations les plus faibles en comparaison avec les autres pays de la région : Brésil - 6 kilos/hab./an, Costa Rica 4 kilos/hab./an et Colombie 2 kilos/hab./an.
« Sustainable Harvest nous permet d’exporter directement notre café aux États-Unis. Nous avons commencé notre collaboration dès 2015 et jusqu'à aujourd'hui, nous avons signé des contrats avec eux qui nous donnent un prix juste qui profite aux producteurs, ce qui récompense le travail effectué notamment parce que produire du café de spécialité est un peu plus difficile ».
« Actuellement ce que nous recherchons c'est essayer d'encourager les agriculteurs du secteur qui sont sur d'autres cultures à planter du café, de façon à augmenter notre volume de production, ce qui nous permettrait d'améliorer notre capacité à négocier ».