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Yann Delaunay, délégué général de France Volontaires, en visite officielle au Pérou

Yann Delaunay, délégué général de France Volontaires, en visite officielle au PérouYann Delaunay, délégué général de France Volontaires, en visite officielle au Pérou
© GFLOR
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 2 février 2022, mis à jour le 3 février 2022

Pour sa première visite en Amérique latine, Yann Delaunay vient de passer 4 jours à Lima. L’occasion de rencontrer des acteurs du volontariat : de la coopération française aux autorités péruviennes.

Yann Delaunay a assumé ses fonctions de délégué général de France Volontaires en mars de l'année dernière. « Cette plateforme française du volontariat a pour mission de réunir les États, les collectivités territoriales et les organisations de la société civile qui mobilisent du volontariat, afin de définir un cadre de qualité, c'est-à-dire de pouvoir permettre que le volontariat se développe sur des projets concrets, utiles et partenariaux, autant pour ceux qui s'engagent dans le volontariat que pour ceux qui reçoivent des volontaires » nous explique-t-il.

Présente dans 24 pays, France Volontaires a pour objectif de promouvoir le volontariat à la fois en lien avec la société civile mais aussi avec les autorités gouvernementales des pays dans lesquels l’organisation est implantée. Yann Delaunay souligne donc que « se déplacer permet de rencontrer évidemment les équipes de France Volontaires et les acteurs du volontariat, mais aussi les ambassadeurs et les autorités locales. Le lien est fondamental avec les ambassades et les services français présents dans le pays ».

 

La mission en Amérique latine de Yann Delaunay a commencé en Équateur

« En Équateur, nous avons signé un accord gouvernemental de coopération entre les ministères des Affaires étrangères français et équatorien, qui reconnaît le volontariat comme un des instruments de la politique de coopération entre l'Équateur et la France. France Volontaires apparaît alors comme un des acteurs qui permet le développement de ce volontariat ».

Sachant que le Pérou est le premier pays en Amérique latine en ce qui concerne le nombre de volontaires, l’objectif est d’y étendre cette dynamique. « Cela fait partie des échanges que nous avons avec l'ambassade de France au Pérou et avec les autorités péruviennes pour éventuellement aussi mettre en place un accord gouvernemental ».

 

Par ailleurs, si en Amérique latine, France Volontaires est implantée uniquement en Équateur et au Pérou, il existe une véritable compétence régionale notamment à travers le projet « EnLAzando » qui englobe également la Colombie, la Bolivie et le Paraguay. Le dernier séminaire qui a eu lieu à la fin du mois de janvier a aussi généré de l'intérêt sur tout le continent avec la participation de Mexicains, Brésiliens et Argentins. « EnLAzando a vraiment démontré une forte attente sur la question du volontariat de la part de la société civile et des gouvernements qui veulent clairement mobiliser, structurer, formaliser et accompagner le volontariat dans leurs zones ». 

EnLAzando, c'est vraiment pour moi une très grande réussite et l'exemple de ce que doit faire France Volontaires.

Il y a trois grandes dimensions dans « EnLAzando » :

« L'accompagnement de la structuration dans les écosystèmes nationaux du volontariat, c’est-à-dire comment est traitée la question du volontariat dans chaque pays. C'est la base sur laquelle nous pouvons nous asseoir pour du volontariat international, s'il y a une politique nationale qui est structurée, nous pouvons ensuite développer le volet international. France Volontaires propose une expertise d'accompagnement des écosystèmes nationaux du volontariat pour tout ce qui concerne le cadre légal réglementaire, la définition du volontariat, les exigences en matière de formation… »

« Le deuxième grand axe est l'accompagnement de la société civile. Ceux qui mobilisent des volontaires doivent se poser la question sur la place du volontariat, ce qui est ou n'est pas du volontariat, il faut aussi qu'il y ait une exigence en matière de formation et d'accompagnement. Avec EnLAzando, nous avons mis en place une formation diplômante pour les acteurs de la société civile pour qu'ils puissent se confronter à un cadre qui permette une augmentation de leur capacité ».

« Et le troisième volet, c'est évidemment la mobilisation du volontaire qu’elle soit dans le sens France - Amérique latine, mais aussi Amérique latine - France ».

Développer la dynamique de réciprocité est très important dans le volontariat international.

Grâce au dispositif de service civique en France, la réciprocité est possible. En effet, tous les territoires dans lesquels des Français peuvent faire un service civique autorise la réciprocité, c’est-à-dire par exemple que des Péruviens peuvent également faire des missions en France. « Malgré la pandémie, nous avons actuellement une dizaine de Péruviens qui sont en service civique en France. Ce qui est évidemment très important dans les discussions avec les partenaires. Pouvoir dire que des Français peuvent venir mais aussi que la France accueille des Péruviens, cela change vraiment la dynamique ».

Yann Delaunay précise que le volontariat reste très large avec de nombreuses problématiques différentes même si beaucoup s’insèrent dans le cadre de la solidarité internationale. « Il existe beaucoup de dispositifs en France, très souvent portés par la société civile, pour sensibiliser sur l'ouverture au monde, l'interculturalité, le développement durable… » 

 

Rencontre avec les volontaires français de « Manchay Verde » et « Mano a Mano »

Yann Delaunay a d'abord rendu visite, samedi dernier, à Tareq et Claire de l’association « Manchay Verde », deux jeunes très investis envoyés par l’ONG française « Fidesco » qui est membre de la plateforme France Volontaires. « Ils ont un projet extrêmement intéressant avec plusieurs angles de travail dont le développement d’espaces verts dans cette commune très désertique. Ils ont mis en place tout un système de purification et de réutilisation des eaux usées pour différentes plantations. Il y a aussi un projet avec un apiculteur et des échanges avec les jeunes de la ville notamment sur un projet autour du recyclage. Ils travaillent également sur la problématique de l'accès à l'alimentation avec l’aide aux cuisines collectives et notamment avec un projet très intéressant soutenu par l'Ambassade de France au Pérou, celui des cuisines améliorées ».

Puis, dimanche, ce sont les volontaires français de « Mano a Mano » dans le nord de Lima qui ont accueilli le délégué général de France Volontaires. « Il s’agit d’une structure qui a recours à beaucoup de volontaires sous différents statuts en fonction des chantiers. Ils travaillent à l'aménagement d’espaces verts et construisent des escaliers pour permettre une meilleure circulation dans les collines. Le projet mobilise des femmes ouvrières qui travaillent avec une architecte française. Mano a Mano intervient également sur la question de l'enseignement à distance en permettant l’accès à des ordinateurs, à Internet et à une bibliothèque. Ils jouent un rôle très fort au sein de la communauté de cette ville ».

 

Rencontre avec les autorités locales péruviennes

Lundi : rencontre avec les représentants de la municipalité de Lima

« La coopération décentralisée est un secteur dans lequel nous pouvons faire intervenir des volontaires très facilement. Il y a des échanges qui existent entre des communes françaises et péruviennes et donc les volontaires peuvent s'intégrer dans ce cadre-là pour travailler sur des thématiques très variées comme l’environnement, le numérique, l’éducation, la francophonie, la culture… Il y a en ce moment par exemple une jeune Péruvienne qui est à Bordeaux. Ce qui nous permet de discuter sur la dynamisation que nous pouvons donner à ces échanges entre la ville de Lima et en l'occurrence celle de Bordeaux ».

Mardi : rencontre au ministère des Affaires étrangères

« Il s’agit de voir comment le volontariat peut devenir un élément de coopération entre les deux pays tout comme nous l'avons fait en Équateur. Nous cherchons à renforcer le lien et faire que le volontariat soit pleinement identifié comme étant un des outils de coopération… c’est notre enjeu ».

« Une loi de programmation a été votée à l’unanimité par le Parlement français, au mois d'août de l'année dernière, sur la solidarité internationale, qui reconnaît le volontariat comme un des instruments de la coopération de la France. Cette loi positionne donc le volontariat à un niveau structurel. Nous essayons donc de développer des espaces où les volontaires peuvent s'intégrer dans les relations entre les pays, entre les collectivités et entre structures de la société civile ».

 

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