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Premier déplacement au Pérou de la députée Eléonore CAROIT

Premier déplacement au Pérou de la députée Eléonore CAROITPremier déplacement au Pérou de la députée Eléonore CAROIT
© GFLOR
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 20 septembre 2022, mis à jour le 21 septembre 2022

Élue dans la deuxième circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine et Caraïbes) en juin dernier, Éléonore CAROIT entame au Pérou une tournée sur plusieurs pays de la zone (Équateur, Venezuela, Panama et Costa Rica).

 

Il s’agit de votre première visite au Pérou, qu'est-ce qui selon vous fait la particularité de ce pays dans votre circonscription ?

J'ai 33 pays dans ma circonscription et ils sont tous différents, déjà par la taille, puisque certains ne sont qu’une moitié d'île comme celui d'où je viens, la République Dominicaine, et d’autres sont immenses, de la taille d’un continent, comme le Brésil. Donc chaque pays a des problématiques qui lui sont propres, notamment du fait de sa politique intérieure, mais aussi des spécificités de la population française qui y habite.

Au Pérou, la communauté française est assez importante, et comme dans toute l'Amérique latine, elle est composée de beaucoup de binationaux. Il me semble que c'est une communauté très résiliente parce qu'elle réussit à s'installer, à faire des affaires et à avoir une implication importante dans le milieu associatif, alors que le pays est assez régulièrement en crise.

 

De nombreux Français du Pérou se sentent très éloignés de la vie politique en France. Votre prédécesseure avait la réputation d'être un peu déconnectée de sa circonscription. Comment comptez-vous améliorer la relation avec ces Français que vous représentez à l'Assemblée nationale ?

C'est, pour moi, une des missions principales de mon mandat, parce que je me sens véritablement concernée, j'ai moi-même grandi en Amérique latine, j'y ai ma famille, je suis tout sauf hors sol !

Ce que je veux dire aux Français qui habitent en Amérique latine, c’est que leurs préoccupations et leurs attentes par rapport à la France sont entendues et sont relatées dans le débat national.

Il est vrai que le travail à l'Assemblée nationale implique que nous soyons très présents à Paris mais dès que c’est possible, je me déplace ! C'est le cas maintenant jusqu’à début octobre, je n'ai pas besoin d'être présente à l'Assemblée parce qu'il n'y a pas de séance de vote, alors je me rends dans ma circonscription, sur le terrain, pour des visites protocolaires ou faire des permanences qui me permettent de rencontrer la communauté française et d’entendre ses préoccupations. Parfois, je force un peu l'agenda quand il faut répondre à des besoins spécifiques de la communauté, comme par exemple pour une semaine de la France.

Ensuite, le rôle joué par les conseillers des Français de l’étranger pour créer le lien avec la communauté française me paraît essentiel, parce que ce sont eux qui font remonter les informations du terrain. J'ai créé un groupe de communication avec tous les conseillers des Français de l'étranger des 33 pays dont je m’occupe. Pour certains, je les reçois aussi à Paris, à l’occasion de l’AFE [Assemblée des Français de l'étranger]. Il y a deux séances par an, la prochaine fois est en octobre.

J'organise régulièrement, au moins une fois par mois, un zoom qui leur est dédié pour pouvoir discuter de sujets spécifiques qu’ils ont chacun dans leur pays (j’ai un autre zoom ouvert à tous les Français). J'ai également mis en place des groupes de travail sur des sujets concrets comme par exemple pour le Lycée français Alexandre Dumas en Haïti qui est passé en virtuel depuis plus d'un an à cause du contexte sécuritaire dégradé. Donc en réalité, je leur parle toutes les semaines et parfois même deux à trois fois par semaine en fonction des différents groupes de travail. J'essaie vraiment de coopérer avec eux, quelle que soit leur appartenance politique.

Pour l'instant, j'ai plutôt reçu un très bon accueil de la part des conseillers des Français de l'étranger. Nous avons établi une très belle coopération.

Premier déplacement au Pérou de la députée Eléonore CAROIT
© Chrystelle Barbier

 

Concernant vos objectifs, quelles sont les grandes priorités de votre mandat ?

Nous avons commencé notre entretien par la question de la représentativité, je pense qu'il faut absolument que les Français d'Amérique latine sachent qu'ils ont quelqu'un qui les représente à l'Assemblée. Ça ne veut pas dire que je vais pouvoir tout résoudre mais je vais porter tous les sujets pour lesquels je serai interpellée et si nécessaire, je ferai des amendements et des propositions de loi.

Ensuite, il me semble qu’il faut travailler sur l'image des Français de l'étranger, car certains partis politiques en France véhiculent encore trop souvent l’idée que ce sont des expatriés qui roulent sur l'or, voire pire des exilés fiscaux qui ne veulent pas payer d'impôts en France. Or, quand on regarde la réalité de la composition démographique, sociale et économique des Français de l'étranger, notamment en Amérique latine, on voit très bien que ce n'est pas vrai. Il existe même de véritables cas de précarité extrême dont s’occupe des sociétés de bienveillance et les services sociaux des ambassades qui font un travail exceptionnel.

La France fait déjà beaucoup, il faut reconnaître ce qui existe. Un grand nombre d’aides sont données, comme par exemple pendant la pandémie de Covid-19, mais aussi des subventions pour que nos enfants puissent étudier dans des écoles françaises. Il faut malgré tout rester réaliste et dire la vérité aux gens, nous sommes des expatriés, si nous voulons bénéficier de tous les services publics français, il faut rentrer en France. Il y a beaucoup de choses que l’État français ne peut pas garantir à l'étranger. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre, entre lutter contre les préjugés et les clichés envers les Français de l'étranger, aider les compatriotes qui sont vraiment dans le besoin, et en même temps ne pas rentrer dans la démagogie, nous sommes des Français de l'étranger et forcément, il y a des choses que nous ne pouvons pas avoir.

 

Le développement durable et la transition écologique sont des sujets qui vous tiennent à particulièrement à cœur, quel rôle pensez-vous pouvoir jouer dans ce domaine ?

Je me suis engagée en politique parce que je veux avoir un impact positif sur la façon dont on consomme et dont on agit sur notre environnement, c'est la source de mon engagement personnel. Et quand on est député des Français de l'étranger, on a beaucoup à apporter parce que nous représentons un continent entier. En Amérique latine, il y a beaucoup d’initiatives françaises, d'investissement et même d'innovation, dans les secteurs de l'agriculture durable, des énergies propres… Des initiatives d’associations ou d’entreprises françaises dont nous pouvons être les porte-paroles en les valorisant et en les aidant à accéder à des fonds.

À l'Assemblée nationale, je suis vice-présidente de la commission des Affaires étrangères, ce qui me donne une certaine marge de liberté dans les orientations que nous pouvons proposer, afin que la France puisse jouer pleinement le rôle de la diplomatie écologique et du multilatéralisme. Cela signifie, entre autres, savoir se nourrir des initiatives réalisées dans d'autres pays. La lutte pour le développement durable ne peut pas se faire de manière isolée au niveau d'un seul pays.

 

Premier déplacement au Pérou de la députée Eléonore CAROIT
Éléonore CAROIT à l'Assemblée nationale.

 

Ce mardi matin, vous visitez le Lycée français de Lima. Vous n’êtes pas sans savoir que le projet de reconstruction de cet établissement est toujours en attente de la garantie de l'État français pour permettre l’obtention du prêt bancaire. Avez-vous le pouvoir de faire avancer les choses dans ce dossier ?

J'espère que oui et c'est pour ça qu'il est important de se déplacer et de venir au contact des gens. J'avais conscience des problèmes de la reconstruction du Lycée français de Lima mais le fait de venir, d'avoir des échanges directement avec les différents représentants : les parents, les professeurs, l'Ambassade... cela m'a permis de prendre conscience de l'urgence de l'obtention de cette garantie qui a d'ailleurs été approuvée et qui ne devrait donc plus être qu’une formalité. Je vais repartir du Pérou avec plusieurs missions dont l'une d'entre elle est d'écrire une lettre au ministère concerné pour comprendre l'état de l'avancement de ce dossier et ensuite de faire le suivi et le lien entre la population ici au Pérou qui est en attente de cette décision et les autorités à Paris qui peut-être ne se rendent pas compte de l'urgence qu'il y a à débloquer cette garantie pour faire en sorte que le projet puisse avancer.

 

Mme la députée, Eléonore CAROIT tient à rappeler à tous les Français du Pérou qu’elle reste accessible par email : eleonore.caroit@assemblee-nationale.fr.

 

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