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Lucas Venner parcourt le globe en auto-stop, son périple mémorable en Indonésie

Lucas Venner est parti de France il y a 15 mois avec pour objectif de rallier la Nouvelle-Zélande sans prendre l’avion et sans dépenser d’argent pour le transport. En février dernier, il arrive à Dumai sur l’île de Sumatra depuis Malacca en Malaisie. Il nous raconte son passage en Indonésie.

Lucas VennerLucas Venner
Lucas Venner lors de son voyage en Indonésie
Écrit par Marie Pinot Liebert
Publié le 19 mai 2024, mis à jour le 24 mai 2024

 

15 mois, 24 pays, 50 000 km et plus de 1 000 conducteurs 

Lucas Venner a 23 ans, il a quitté la France en février 2023. Alors qu’il n’était jamais sorti d’Europe, il fait le pari fou de rallier la Nouvelle-Zélande, point le plus éloigné de la France, en auto et bateau stop. Il nous accorde une interview en pleine séance d'auto-stop entre Sydney et Melbourne où il a visiblement moins de succès pour trouver des chauffeurs. 

“J’ai traversé 24 pays depuis mon départ de France. L'hospitalité, la bienveillance et la gentillesse des indonésiens sont hors norme. C’est sans doute l’un des pays les plus faciles pour faire du stop, je n’ai jamais attendu plus de cinq minutes”. 

Rencontrer des gens différents, s'exposer à des nouvelles cultures, des langues et des religions différentes, c’est ça qui motive Lucas. L’Indonésie était un passage obligé de son parcours depuis le départ mais il ne pensait pas y rester aussi longtemps. Le pays est un énorme coup de cœur pour le jeune homme qui a déjà prévu d’y revenir dès que possible. Arrivé à Dumai depuis Malacca le 19 février 2024, Lucas a passé 54 jours dans l’archipel : cinq jours à Sumatra, quinze à Java, quinze en Sulawesi, quinze à Flores, puis quatre au Timor Oriental.

 

Lucas Venner
Lucas Venner au Timor Leste 

 

Côté hébergement, et plus particulièrement en Indonésie, ce sont les gens qui l’invitent à dormir chez eux et à partager un repas. Lorsque Lucas ne peut pas dormir chez l’habitant, plusieurs solutions s’offrent à lui : sa tente, dormir dans des restaurants - souvent en échange de prendre le dîner et le petit-déjeuner dans l’établissement, des chambres d’hôte ou des auberges de jeunesse.  

Côté finances, le budget moyen qu’il s’est fixé est de sept euros par jour. En Indonésie, une bonne partie de ses dépenses est consacrée à l'achat du visa et à l’entrée du site Borobudur. Il a toutefois réussi à rester en dessous de son objectif grâce à l’accueil des Indonésiens.

“Lorsque j’étais en dehors des lieux touristiques et des grandes villes, je me suis souvent retrouvé comme le seul “bule” (occidental) donc les habitants étaient heureux de me faire visiter leurs maisons ou de me présenter leurs familles. Ils pensaient souvent que j'étais perdu et que je voulais aller à Bali.”

Pour rallier l'Océanie, il a dû faire une petite entorse à sa règle. En effet, impossible de trouver un bateau entre le Timor et l'Australie, Lucas a donc quitté Dili par avion. Un saut de puce de 50 minutes, pour rejoindre Darwin et se retrouver dans un monde totalement différent. 

 

Son passage dans l’archipel 

Lucas pensait trouver ici une ambiance similaire à celle de l’Inde. Il a retrouvé ce côté parfois chaotique des villes et le mélange culturel. Mais ce qui l’a marqué ici c’est la tolérance et le vivre-ensemble. “Indonésie - L’unité dans la diversité”, titre du célèbre livre documentaire d’Anda Djoehana Wiradikarta, prend ici tout son sens. 

Quand on lui demande ce qu’il a préféré, il évoque sa passion pour les cartes et le franchissement de l’équateur à pied lorsqu’il était sur l’île de Sumatra. Il retiendra également le pays Toraja et ses rites ancestraux uniques. 

 

“On dit que Toraja est le royaume des morts, j’ai trouvé au contraire que c’était le paradis des vivants. La région est rythmée par une pluralité exceptionnelle d’événements : cérémonies funéraires, mariages, anniversaires, fêtes de village... En s’immergeant dans leur culture, on comprend beaucoup de choses sur le rapport à la mort et le rapport aux autres.”

 

Lucas Venner chez Nelce, sa famille d'accueil à Toraja 
Lucas Venner chez Nelce, sa famille d'accueil à Toraja 

Pendant son séjour, le grand-père de la famille dans laquelle il loge lui apprend quelques mots du dialecte de Toraja qui agissent comme de véritables sésames et lui ouvrent bien des portes. “Les habitants sont ravis de voir un étranger s’attarder plus de trois jours, et surtout, capables de communiquer un peu dans leur langue. Un simple sourire et un intérêt sincère pour la région semblent suffire à conquérir les cœurs des habitants. Toraja est bien plus qu’un endroit attachant, je réalise maintenant que j’y ai laissé un petit morceau de mon âme. Il y a des moments dans la vie dont on sait instantanément qu’ils resteront gravés dans notre mémoire pour toujours et Toraja est de cette trempe-là.”
 

A la rencontre des jeunes indonésiens

Tout au long de son voyage, Lucas prend également le temps d’aller à la rencontre des jeunes qui forment l’avenir de la nation. A Yogyakarta, il devient bénévole dans une ONG financée par des clubs de badminton français et destinée à la réinsertion par le sport d’enfants des bidonvilles. 

 

Lucas Venner
Lucas Venner avec les élèves de la classe verte à Florès

 

A l’Alliance Française de Makassar, il s’improvise professeur de français. Arrivé à Manggarai, sur l’île de Florès, il est pris en stop par un professeur et se retrouve invité à une classe verte avec 200 lycéens. Pendant le séjour, Lucas dispense des cours d’anglais en échange de quelques tuyaux pour apprendre à réparer une moto. Des occasions rêvées pour Lucas qui est animé par les interactions avec les populations locales et le transfert d’enseignement.

 

Et pour la suite ? 

Lucas ne manque pas de projets. Il doit d’abord terminer son périple pour rentrer en France et assister aux Jeux olympiques. Il s’était donné cet événement comme date butoir. Puis, pourquoi pas écrire un livre ? Se lancer dans un nouveau projet de voyage atypique ? Ou encore travailler en tant qu’ingénieur, sa formation première. Ce qui est certain, c’est que cette aventure et son passage en Indonésie l’ont profondément transformé et guideront certainement ses choix futurs.

 

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