Dans notre série 365 jours sans élèves en présentiel, après avoir rencontré le proviseur du Lycée Français de Jakarta et des enseignants, lepetitjournal.com de Jakarta est allé à la rencontre du personnel de la vie scolaire. Moins en avant, mais dont le rôle est tout autant essentiel à la vie de l'établissement, Anne Droin, Conseillère Principale d’Education, et son équipe de 6 surveillants nous parlent de leurs élèves et des adaptations que le service de vie scolaire a mis en place durant cette année de cours en ligne.
Nous remercions Raras, Risa, Tyas, Nurul, Salsa et Ray, d’avoir le pris de temps de préparer cette interview et nous les félicitons pour leur maîtrise du français !
Depuis un an, le Lycée Français de Jakarta fonctionne en ligne, quelles ont été les adaptations du service de la vie scolaire ?
Nous avons dû apprendre les nouveaux outils informatiques en premier lieu pour pouvoir être en lien avec les professeurs, les élèves et les parents. Nous sommes six assistants et nous nous sommes répartis les classes de collège et de lycée. Nous nous assurons que les élèves se connectent chaque jour et suivent les cours. Nous contactons les parents si nous constatons que leurs enfants ne sont pas en ligne. Si, au début, les familles nous voyaient comme des “gendarmes” (rires), elles se sont très vite rendues compte de la nécessité de notre rôle.
Quel est votre rôle auprès des élèves ?
Nos missions sont multiples. Le matin, on s’assure que les élèves sont bien présents et donc connectés à leurs cours. On fait aussi de l’assistance technique bien sûr. Nous sommes devenus un peu des coachs, comme par exemple en informatique.
Nous sommes aussi en lien avec les parents qui nous sollicitent davantage du fait de la situation. Les enfants ont pris le rythme, une routine s’est installée.
Grâce à notre outil interne partagé avec l’équipe pédagogique qui nous permet de suivre les élèves, nous avons pu détecter les difficultés rencontrées par plusieurs élèves, principalement au collège. Avec l’aide des professeurs principaux afin de cibler les difficultés d’apprentissage, un dispositif a été mis en place en ligne pour soutenir ces élèves, avec un encadrement personnalisé.
Comme en présentiel, nous assurons la coordination élèves-professeurs-parents. Il est vrai que notre relation avec les parents a beaucoup évolué, nous avons un rôle de soutien et d’aide.
Est-ce que vos relations ont changé avec les enseignants ?
Oui, très certainement, nous avons désormais plus d’échanges avec les professeurs. Nous sommes le lien avec les élèves, les enseignants s‘appuient plus sur nous. Notre rôle s’est élargi.
Comment vont vos élèves ? Quels sont vos contacts avec eux ?
C’est difficile à évaluer mais globalement nous comprenons qu’ils ont très envie de socialiser à nouveau en venant en classe. C'est plus marqué pour les collégiens qui ne peuvent pas forcément se déplacer par eux-mêmes, les lycéens ont plus de facilités pour se rencontrer.
Nous avons renforcé notre cellule qui s’appelle Groupe d’aide et soutien aux élèves, sur le primaire et collège. Ce sont des élèves que nous avons identifiés avec des difficultés. Un accompagnement personnalisé est mené avec ces élèves et leurs familles.
Quels ont été les changements, les adaptations, les méthodes de travail que vous pensez utiliser lors d’un retour des élèves en présentiel ?
Si on prend l’exemple de l’orientation au lycée, nos élèves ont pu avoir accès, grâce à la pandémie, à de nombreuses présentations online de formations d’enseignement supérieur. Ce qui ne se faisait pas avant, les représentants ne se déplaçant en général que dans les grands lycées de la zone. Ce fut un plus pour nos élèves et des dispositifs qui seront très certainement reconduits.
Comment voyez-vous le retour à la normale ?
Un retour prochain par étapes des élèves au lycée, nous l’espérons. On va devoir mettre en place un strict suivi du protocole sanitaire en trouvant les parades pour tenir sur la longueur et ne pas lasser les élèves. Un travail de sensibilisation va devoir être fait. On sait qu’au début chacun va devoir reprendre ses marques, mais c’est un challenge intéressant.
Que retenez-vous de cette année en distanciel ?
Une école sans élève, c’est un peu compliqué et triste. Une situation inédite ! Mais, comme les élèves, nous avons su nous adapter. Nous avons appris à mieux communiquer au sein de l’équipe, également avec les professeurs et les parents. Dans nos échanges avec les élèves et leurs familles, nous avons appris à être plus efficaces, simples et concis, sans doute parce qu’on se met plus à la place de l’élève.