Des vidéos de taxis tournent régulièrement sur les réseaux sociaux. Refus de courses, escroqueries, infractions au Code de la route, mots qui fâchent, violence physique parfois… Dans la cité du Bosphore, on parle de "crise des taxis", un phénomène qui n’a fait que s’amplifier ces derniers mois. Voici quelques conseils pour "s’en sortir" avec les "taksici" stambouliotes.
Ce n’est plus un secret pour personne ! Que vous résidiez à Istanbul ou que vous y soyez de passage, vous avez probablement une histoire malheureuse à raconter avec un chauffeur de taxi. Et pour preuve, la mairie métropolitaine d’Istanbul (IBB) vient d’annoncer les chiffres pour le premier semestre de 2023 : 33.878 plaintes, dont 18.079 pour refus de passager en raison du lieu de destination demandé. En 2022, 80.288 plaintes avaient été rapportées, aboutissant à un total de 7.500.000 de TL d’amendes distribuées aux chauffeurs de taxi.
En effet, toutes les raisons sont bonnes : heure de pointe, trafic, restitution du véhicule pour le changement de chauffeur*, destination trop proche, trop éloignée, prétexte d’une commande de client sur les applications Uber ou BiTaksi… Quelles ne sont pas les excuses dont usent les chauffeurs de taxi pour refuser une course. Il semblerait toutefois que ces refus s’adressent davantage aux Turcs qu’aux étrangers…
À Istanbul, 45.786 chauffeurs de taxi sont enregistrés pour un total de 18.773 véhicules. Ce nombre n'a pas changé depuis 1990 ! Pour une ville de plus de 16 millions d’habitants, avec presque tout autant de touristes sur l’année, il y a clairement une pénurie de taxis.
Comprendre la "crise" des taxis qui sévit à Istanbul
Le b.a.-ba
Si possible, vérifiez d’abord que le taxi est bien rattaché à une station (nom écrit sur la porte avant), cela vous facilitera la vie en cas de perte et/ou plainte.
Après avoir hélé le taxi, il est conseillé d’entrer directement dans le véhicule, sans indiquer au chauffeur au préalable la destination. En effet, cela lui laissera moins de marge de manoeuvre pour refuser la course. Si vous avez la chance d’être "accepté", assurez-vous que le chauffeur enclenche bien le compteur : "Taksimetre açabilir misiniz?" (Pouvez-vous ouvrir le compteur ?). Certains chauffeurs se montrent réticents malgré la requête, il faudra donc insister…
Pendant la course, si le chauffeur commente cette dernière, le trafic, ou encore, s’accroche avec un autre chauffeur, il est recommandé de rester calme, et d’éviter de s’en mêler… Enfin, à l’arrivée, vous devrez régler le montant indiqué sur le compteur. Il est néanmoins commun de laisser un pourboire (en arrondissant).
À noter que l’ouverture du taksimetre est à 12,65 TL, et que le tarif minimum d’une course est de 40 TL**. Ainsi, en cas de course courte, il sera utile de prévoir des petites coupures (billets de 10, 20 ou 50 TL).
Par exemple, depuis l’aéroport d’Istanbul, une course pour le centre-ville (Taksim, Beşiktaş, Sultanahmet) se situe actuellement entre 400 et 450 TL. Les prix doivent être donnés en TL, et non en dollars ou en euros.
Un peu de vocabulaire
- En entrant dans le taxi : "Merhaba, kolay gelsin***" (Bonjour)
- Pour la destination : "Beşiktaş’a gidebilir miyiz?" (Peut-on aller à Beşiktaş ?) ; "Aya Sofya'ya gitmek istiyorum/istiyoruz" (Je veux/nous voulons aller à Sainte-Sophie) ; "Caddebostan sahili, lütfen" (La plage de Caddebostan, s'il vous plaît)
- Pour la direction : "düz" (droit), "düm düz" (tout droit), "sağ" (droite), "sol" (gauche), "metro istasyonu karşısında" (En face de la station de métro), "50 (elli) metre ilerde ineceğim" (Je vais descendre dans 50 mètres)
- Pour le paiement : "Ne kadar lütfen?" (C’est combien, s’il vous plaît ?)
- En sortant du taxi : "Teşekkürler, iyi günler" (Merci, bonne journée) ; "Teşekkürler, iyi akşamlar" (Merci, bonne soirée)
Note : la langue turque est phonétique et toutes les lettres se prononcent
> Vous souhaitez signaler le comportement d'un taxi stambouliote ? Un numéro : le 153 (service en turc, anglais, allemand et arabe)
Bien évidemment, certains chauffeurs de taxi sont honnêtes et regrettent ce procès qui leur est fait. Avec un peu de chance, au détour d’une course, vous aurez peut-être l’occasion de tomber sur l’un d’eux, et, qui sait, de passer un agréable moment à converser, ils ont souvent un membre de leur famille en Europe !
Privilégier les transports en commun à Istanbul
Istanbul dispose d’un riche réseau de transports publics qui est encore en plein développement.
S’il est possible de rejoindre en métro le centre de la rive asiatique (Kadıköy) depuis l’aéroport de Sabiha Gökçen, depuis l’aéroport d’Istanbul, le métro s’arrête pour le moment à Kağıthane. Depuis les deux aéroports, les bus Havaist rejoignent de nombreux quartiers d’Istanbul.
À Istanbul, l’aéroport de Sabiha Gökçen désormais relié par le métro
Ouverture prochaine de la ligne de métro Kağıthane-aéroport d'Istanbul
Dans la ville, en heure de pointe, il est recommandé d’éviter les bus ou les taxis, et de plutôt privilégier les métros, les tramways et les bateaux !
Création de sept nouvelles lignes de bateaux à Istanbul
> Retrouvez le plan du métro d'Istanbul en cliquant ICI
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(*) Les changements s'effectuent généralement vers 3h00 du matin et vers 15h00
(**) Ces prix sont susceptibles d'augmenter dans le courant de l'année 2023
(***) Littéralement, cette expression signifie "Que cela vienne facilement". Très utilisée en Turquie, elle fait office de vœu de "bon courage”, “bon succès” ou “bonne chance”. On peut dire "kolay gelsin" à un chauffeur de taxi en entrant dans le véhicule, mais aussi en en sortant