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Découvrez l'application mobile : "Istanbul, sur les traces de Pierre Loti"

Pour commémorer le 100ème anniversaire de la mort de Pierre Loti (Julien Viaud), décédé le 10 juin 1923, l'Institut français a développé une application mobile qui permet aux utilisateurs de découvrir Istanbul sur les traces de l'écrivain français.

Pierre loti parcours IstanbulPierre loti parcours Istanbul
Écrit par Albane Akyüz
Publié le 18 juin 2023, mis à jour le 10 janvier 2024

Pierre Loti a été un grand amoureux d’Istanbul. Entre 1870 et 1913, il est venu à huit reprises sur les terres de l’Empire ottoman, dont sept fois à Istanbul. Il a célébré cette ville dans deux romans, Aziyadé (1879) et Les Désenchantées (1906), et dans un émouvant récit, Fantôme d’Orient (1892). En 1921, Atatürk a adressé à ce "Grand et Noble Ami des Turcs" l’expression de ses sentiments de reconnaissance, car Pierre Loti, toute sa vie, est resté le défenseur fidèle de cette patrie de cœur.

"Constantinople est la seule ville du monde où j'aie été vraiment mêlé à la vie du peuple, à la vie de ce peuple oriental, bruyant, coloré, pittoresque, mais besogneux, pauvre, actif à mille petits métiers", écrit-il dans Fantôme d’Orient.

Au départ du pont de Galata, les curieux de Pierre Loti pourront suivre trois parcours différents : "Bosphore et Beyoğlu", "Le Vieux Stamboul", et " La Corne d’or". Tous trois offrent la possibilité d'explorer Istanbul à travers les impressions, les vécus et les œuvres de l’écrivain. La maison de Pierre Loti à Çemberlitaş et le café Pierre Loti à Eyüp sont parmi les points clés des circuits.

 

pierre loti Istanbul

 

Les parcours regorgent de ces lieux que Pierre Loti a visités, aimés et décrits dans ses livres. Conçue pour les utilisateurs d'Apple et de Google Play, l’application, libre d’accès, existe en français et en turc. Les textes sont rédigés par Alain Quella-Villéger, historien spécialiste de Pierre Loti, les illustrations sont issues de collections publiques et privées.

C'est à l’Institut français d'Istanbul (situé dans l’ancien Hôpital français où l’écrivain a été hospitalisé lors de ses séjours à Istanbul), que l'application a été lancée le samedi 17 juin, par le maire de Rochefort, Hervé Blanché, et le Consul général de France à Istanbul, Olivier Gauvin.

 

parcours pierre loti Istanbul

 

Pierre Loti (Louis-Marie-Julien Viaud, 1850-1923), biographie préparée par Alain Quella-Villéger

"Issu d’une famille de petite bourgeoisie protestante désargentée, benjamin tardif arrivé après sa sœur Marie et son frère Gustave, mais vite imprégné par un exigeant désir d’ailleurs, le jeune homme opte pour la carrière maritime.

Son premier voyage date d’août 1868, sur les côtes bretonnes et normandes, suivi d’une campagne d’instruction qui le mène en Méditerranée et lui fait traverser l’Atlantique (octobre 1869- août 1870). La Guerre de 1870 le conduit en Baltique (hiver 1870-1871). Après l’Amérique du Sud (Patagonie), il découvre le Pacifique (île de Pâques, Polynésie) qui en fait un reporter pour Le Monde illustré et d’où il rapporte la matière du futur Mariage de Loti (1880) et son futur pseudonyme : LOTI, sans doute du nom d’un laurier-rose tahitien. Il séjourne ensuite au Sénégal en 1873, ce qui lui inspire Le Roman d’un spahi (1881).
L’étape décisive de sa vie se nomme Salonique, en mai-août 1876, puis Constantinople (août 1876- mars 1877) : une histoire d’amour avec une jeune Circassienne, Hatidjè, lui inspire son premier roman, Aziyadé (1879), et sa passion définitive pour sa "deuxième patrie", la Turquie. Avec les galons et les campagnes de guerre en Adriatique (Monténégro) puis au Tonkin, les années 1880 apportent à Julien Viaud la notoriété littéraire, avec le succès de Pêcheur d’Islande (1886, après l’autre roman "breton", Mon frère Yves, 1883) ; l’argent, qui rembourse les dettes familiales ; le mariage (à Bordeaux le 20 octobre 1886, avec Blanche Franc de Ferrière) ; voire des ennuis avec la hiérarchie maritime : ses écrits critiques face aux combats de Hué dans Le Figaro le font rappeler en métropole, en décembre 1883. Il retourne en Extrême-Orient en mars 1885, au Japon notamment et cela nous vaudra Madame Chrysanthème (1887).

Ce sont des pérégrinations terrestres qui le conduisent en Roumanie en 1887 et 1890 (lire L’Exilée), à Constantinople en octobre 1887 (Fantôme d’Orient, 1890) ainsi qu’en mai 1890, au Maghreb avec le diplomate Patenôtre en mars 1889 (Au Maroc, 1890). Il voyage en Terre sainte en 1894 (Le Désert, Jérusalem, La Galilée), à Constantinople au retour, puis à Madrid (1898), Berlin (1899), et s’offre en 1899-1900 un grand périple à travers l’Inde, la Birmanie (Rangoon) et la Perse (L’Inde sans les Anglais, 1903 ; Vers Ispahan, 1904). Capitaine de frégate, nommé aide de camp du vice-amiral Pottier en Indochine, il vogue dans les mers de Chine (Les Derniers jours de Pékin, 1902) et sur les côtes japonaises. Au retour (novembre-décembre 1901), il s’offre une excursion aux temples d’Angkor (publiée dix ans plus tard : Un pèlerin d’Angkor, 1912).
En recevant le commandement de l’aviso-stationnaire Vautour sur le Bosphore, c’est la Turquie aimée qui l’accueille à nouveau, pour son plus long séjour (septembre 1903-mars 1905), durant lequel une supercherie littéraire lui fait écrire Les Désenchantées (1906). Son intérêt pour le monde musulman ne se dément pas ; il est invité en Égypte en janvier-mai 1907 (La Mort de Philae, 1909) et, après une visite aux Londoniens, revient s’installer quelques semaines à Istanbul durant l’été 1910 (Suprêmes visions d’Orient).

La mise en scène à New York de sa pièce La Fille du Ciel (en collaboration avec Judith Gautier) lui fait traverser une dernière fois l’Atlantique. En 1913, il revient en Turquie, reçu en libérateur pour avoir soutenu la cause turque durant les Guerres balkaniques. Son dernier voyage à l’étranger le conduit en Italie en 1917, notamment à Venise ; la Grande Guerre lui inspirant par ailleurs plusieurs volumes de récits patriotiques.

La fin de son existence est brisée par une hémiplégie qui le frappe au printemps 1921. Pierre Loti meurt dans sa maison d’Hendaye, le 10 juin 1923. Des funérailles nationales, le 16 juin, l’accompagnent jusqu’à la "Maison des Aïeules" de Saint-Pierre d’Oléron, où il repose désormais.

Elu académicien français en 1891 et reçu sous la coupole le 7 avril 1892, auteur de plus d’une cinquantaine d’ouvrages et de nombreuses nouvelles et récits dispersés, sans compter un important journal intime tenu jusque en 1918, traduit en russe comme en anglais, suédois, japonais ou turc, la vie et l’œuvre de Pierre Loti retrouvent aujourd’hui la ferveur méritée du public."

 

Albane Akyüz
Publié le 18 juin 2023, mis à jour le 10 janvier 2024

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