Alors que le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, avait déclaré en octobre avoir annoncé jusque-là le nombre de "malades" (personnes symptomatiques), il avait ensuite indiqué que les chiffres seraient transparents (incluant toutes les personnes testées positives, même asymptomatiques), avant de finalement revenir sur ses déclarations expliquant que seule l’OMS en serait informée. Finalement, un tournant s'est effectué mercredi 25 novembre, alors que 28 351 "cas" quotidiens ont été annoncés.
Suite à cette annonce, les réseaux sociaux se sont enflammés, notamment Twitter, où les demandes de transparence du gouvernement, et de démission du ministre de la Santé se sont enchaînées.
Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a tweeté : "Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité. En espérant que les données transparentes sur le nombre de cas annoncés par M. Fahrettin Koca aujourd'hui constitueront une étape importante dans la lutte contre la pandémie, pour que notre pays connaisse des jours meilleurs".
Hakikati konuşmaktan korkmamak en doğru yoldur. Sayın Fahrettin Koca’nın bugün açıkladığı şeffaf #vakasayısı verilerinin pandemi mücadelesinde ülkemizin daha sağlıklı günlere kavuşmasında bir kilometre taşı olması umuduyla.
— Ekrem İmamoğlu (@ekrem_imamoglu) November 25, 2020
L’Union des médecins de Turquie (TTB) a déclaré que la vérité éclatait enfin, après 9 mois de mensonges. "En mentant aux citoyens, en cachant la vérité, vous êtes la raison de la propagation de la pandémie", a-t-elle tweeté, réitérant ses demandes de démission au ministre de la Santé.
#TTBHaklı Aylardır söylediğimiz gerçekler doğrulandı. Süreci şeffaf yürütmediniz, gerçekleri sakladınız. Yurttaşlara yalan söyleyerek, gerçeği saklayarak algılarla pandeminin yayılmasına neden oldunuz #Bakanİstifa https://t.co/0gy1y3xw3q
— TürkTabipleriBirliği (@ttborgtr) November 25, 2020
Ainsi, lorsque l’on observe les nombres de "cas" quotidiens en Europe, la Turquie se retrouve en première place sur le podium, et au troisième rang à l’échelle mondiale.
Avrupa'da pozitif vaka sayılarında birinciyiz. #TTBHaklı pic.twitter.com/JpDef5H6P9
— TürkTabipleriBirliği (@ttborgtr) November 25, 2020
#BREAKING - Turkey became the 3rd country with most new cases of COVID-19 over the past 24 hours, after announcing 28,351 new cases.
— Coronavirus ☣️ Turkish Agency (@CoronaTurkeyEN) November 25, 2020
1- USA: 48,658 (+)
2- India: 35,947
3- Turkey: 28,351
4- Italy: 25,853
5: Russia: 23,675
L'Union des médecins de Turquie a par ailleurs indiqué jeudi que le nombre de 28 351 était sous-estimé, car selon eux, il y aurait rien qu’à Ankara, au moins 14 000 cas. Ils ont réitéré leur demande d'un confinement strict de 4 semaines, et rappelé que dans la langue médicale, "cas" et "malade" avait le même sens.
Le tableau quotidien du ministère de la Santé, qui mentionnait le 25 novembre seulement le nombre de "malades" (hasta), indiquait le 26 novembre les nombres de "cas" (vaka), et de "malades".
Mais alors pourquoi ce revirement ? Certaines voix soulignent une possibilité selon laquelle la Turquie se conformerait aux directives de l'OMS, qui a établi une feuille de route pour l’établissement des priorités concernant l’utilisation des vaccins anti-covid-19 dans un contexte d’approvisionnement limité, nécessitant donc la transparence des états dans le processus d’accès au vaccin.