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Quand écrivains et photographes se retrouvaient à ConstantIstanbul : Sainte-Sophie

ConstantIstanbul Sainte-SophieConstantIstanbul Sainte-Sophie
F.M. Good
Écrit par Jacques Périn
Publié le 4 janvier 2023

Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?

En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.

Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.

Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.         

Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.

 

livre constantistanbul

 

Quand on la regarde de la place qui s’étend devant ......., Sainte-Sophie présente un amas incohérent de constructions difformes. Le plan primitif a disparu sous une agrégation de bâtisses après coup qui oblitèrent les lignes générales et les empêchent d’être aisément discernées. Théophile Gautier

 

Sainte Sophie istanbul photo archive
Photographes Gülmez frères (circa 1880)

 

Les mosaïques à fond d’or, représentant des sujets bibliques, comme celles de Saint-Marc ont disparu sous une couche de badigeon. On a conservé que les quatre gigantesques chérubins des pendentifs dont les six ailes multicolores palpitent à travers le scintillement des cubes de cristal doré; encore a-t-on caché les têtes qui forment le centre de ce tourbillon de plumes sous une large rosace d’or... D’immenses disques verts, donnés par différents sultans, sont appendus aux murailles et font reluire des surates du Coran ou des maximes pieuses écrites en énormes lettres d’or...... Des nattes de jonc l’été, des tapis l’hiver, recouvrent le pavé formé de dalles de marbre dont les veines ajustées avec art semblent couler, comme trois fleuves aux ondes figées, à travers l’édifice. Ces nattes présentent une particularité singulière: elles sont posées obliquement et contrarient les lignes architecturales .... cette bizarrerie s’explique : Sainte-Sophie n’était pas destinée à devenir une mosquée, et par conséquent n’est pas régulièrement orientée vers la Mecque. Théophile Gautier

 

photo archive sainte Sophie istanbul
Photographes Berggren (circa 1870) 

 

Au dessus de ce tumulte s’élève, entre quatre minarets assez lourds, la grande coupole appuyée sur des murs aux assises alternativement blanches et roses, et entourée comme une tiare d’un cercle de fenêtres treillissées à jour; les minarets n’ont pas l’élégante sveltesse des minarets arabes; la coupole s’épate pesamment sur ce tas de masures désordonnées, et le voyageur, dont l’imagination est involontairement travaillée à ce nom magique de Sainte-Sophie, qui fait penser au temple d’Ephèse et à celui de Salomon, éprouve une déception qui heureusement ne se continue pas quand il a pénétré à l’intérieur. Théophile Gautier

 

Sainte-Sophie est une colline informe de pierres accumulées et surmontées d’un dôme, qui brille au soleil comme une mer de plomb. Alphonse de Lamartine

 

sainte Sophie photo archive
Photographes Abdullah frères (circa 1870)

 

Nous vous proposons avec "ConstantIstanbul, l'oeil et la plume", une publication bi-mensuelle. Rendez-vous le 19 janvier pour une prochaine découverte... 
 

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