Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?
En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.
Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.
Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.
Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.
Galata est bâtie sur une colline qui forme promontoire entre la Corne-d’Or et le Bosphore, là où était le grand cimetière des anciens Byzantins...... Presque toutes les rues sont étroites et tortueuses, bordées de tavernes, de boutiques de pâtissiers, de barbiers et de bouchers, de cafés grecs et arméniens, de comptoirs de négociants, de bureaux, de baraques....... Presque tout le commerce de Constantinople passe par ce faubourg. Edmondo De Amicis
Lorsqu’on sort pour la première fois sur cette arête longue, étroite, montueuse, où se trouve la Grande rue de Péra, on est abasourdi par le bruit étourdissant d’une foule composée d’éléments indescriptibles ; c’est une confusion, un va-et-vient au milieu duquel on court le risque d’être écrasé... Marie-Caroline Durand de Fontmagne
A ce carrefour vient aussi aboutir Iéni-Tchirné, la plus grande des rues en pente raide qui monte à Péra – à la ville chrétienne, perchée là-haut au-dessus de nos têtes. Pierre Loti
Photographes Sebah et Joaillier (circa 1870)
La tour de Galata, haute construction qu’on aperçoit de loin en mer ... C’est un vrai donjon gothique, couronné d’un cercle de mâchicoulis et coiffé d’un toit pointu de cuivre oxydé par le temps. Théophile Gautier
Photographe Berggren (circa 1870)
La ville de Galata a la forme d’un éventail déployé, et la tour, postée sur le haut de la colline en représente le pivot. C’est une tour ronde, très haute, de couleur foncée que termine une pointe conique formée par un toit de cuivre, sous lequel s’abrite un cercle de larges fenêtres vitrées, une espèce de terrasse couverte et transparente, où nuit et jour veille un gardien chargé de signaler le moindre indice d’incendie qui apparaît dans l’immense cité. Edmondo De Amicis
Photographes Gülmez frères (circa 1880)
Si le regard remonte le canal, il flotte sur des mâts groupés au bord de l’échelle des Morts, de l’arsenal et sous les forêts de cyprès qui couvrent les flancs de Constantinople ; il voit la tour de Galata, bâtie par les Génois, sortir, comme le mât d’un navire, d’un océan de toits de maisons, et blanchir entre Galata et Péra, semblable à une borne colossale entre deux villes... Alphonse de Lamartine
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