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YANYANA - Faire connaître les communautés non-musulmanes de Turquie

Eté 2017 - Halkı crédit; Rumvader, équipe YanyanaEté 2017 - Halkı crédit; Rumvader, équipe Yanyana
©Rumvader
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 25 février 2018, mis à jour le 28 février 2018

Mercredi 20 février 2018 a eu lieu au Centre Culturel Yaşar Kemal de Sarıyer/Istanbul la soirée de lancement du projet "Dépasser les distances du passé, construire ensemble un futur commun" monté par l'Association pour le soutien des Fondations grecques Rumvader et soutenu par l'Union européenne.

La Fondation de l'église arménienne Surp Yerits Mangans de Boyacıkoy/Istanbul est copartenaire du projet, auquel l'Association pour la protection de l'héritage culturel (KMKD), la Fondation syriaque d'Istanbul, le journal de la communauté juive Şalom, l'Association Hayder des arméniens de Malatya, l'Association éducative et culturelle d'Imroz et la Fondation de l'église grecque orthodoxe d'Antioche sont également associés.

Le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholoméos 1er, l'archevêque arménien Aram Atesyan suppléant du patriarche arménien de Turquie, le maire de l'arrondissement de Sarıyer Şükrü Genç, Moris Levi représentant des fondations des communautés non-musulmanes, les représentants des Commissions de l'Union Européenne – dont Maxime Montagner - et des consulats de Grèce et de Russie à Istanbul, ainsi que des académiciens et des étudiants universitaires ont honoré de leur présence cet événement. Le comité directeur du projet, les membres des communautés ayant participé au long-métrage "Yanyana" - signifiant "Côte à côte" - présenté ce soir-là pour la première fois, des académiciens, des représentants d'ONG ainsi que des étudiants faisaient également partie des invités. 

Dani Baran et Evridiki Pingo, porte-paroles de l'équipe, ont informé l'auditoire des activités liées au projet avant de laisser la parole à Laki Vingas, chef dudit projet et à Eva Sarlak, qui ont tenu un court discours sur l'importance de la communication sur la culture, un des facteurs principaux pour accepter les différences et combler les fossés actuels. 

“Se faire connaître et écouter”

Le documentaire "Yanyana" sous-titré en anglais, réalisé par Enis Riza et Mesut Tufan, a ensuite été projeté. Tourné respectivement à Istanbul, Izmir, Imroz (Gökçeada), Mardin, Antioche, Iskenderun et Vakıflı köyü, il met l'accent sur la création d'un pont entre le passé et la vie quotidienne des communautés non-musulmanes qui vivent dans des lieux différents en Turquie en utilisant notamment la métaphore de la "sofra" (la table turque).

Après la projection, Sükrü Genç, maire de l'arrondissement de Sarıyer, s'est déclaré ému par le film et a souligné la nécessité de rapprocher également les. Le patriarche Bartholoméos 1er a souligné devant la caméra que l'équipe avait agi avec courage. Pendant le cocktail qui a suivi, les différents invités ont exprimé le besoin de promouvoir ce film dans toute la Turquie et au-delà des frontières. 

"Ce troisième programme réalisé par Rumvader porte un message très fort de nos jours et est destiné à faire connaître les communautés non-musulmanes, en s'adressant en particulier aux jeunes qui représentent la Turquie de demain, avec des habitants qui se connaissent, qui n'ont pas peur l'un de l'autre, a déclaré Laki Vingas. Les membres de ces communautés, acteurs du pays - pour la plupart citoyens turcs -, sont encore souvent peu ou mal connus. De nombreux jeunes, parfois mal informés, héritent des idées fixées par les anciennes générations, pensent souvent qu'ils sont des étrangers, ont des interrogations, des doutes. Le combat mené à travers ce projet est de se faire connaître et écouter, à travers la culture qui unit pour mieux vivre côte à côte en créant une interaction." 

Un arbre aux multiples racines

Durant l'été 2017, 18 jeunes issus de différentes communautés non-musulmanes ont suivi durant 4 jours un séminaire ensemble à Halkı, l'institut de théologie orthodoxe situé sur une colline de l'île de Heybeliada au large d'Istanbul. Un professeur a réalisé à cette occasion un programme spécifique, un atelier "connaissance" afin qu'ils apprennent d'abord à mieux se connaître entre eux et à prendre connaissance du message porté par le projet. Ces jeunes ont ainsi vécu ensemble en interaction, visionné la version courte du film précité et ayant pour nom "La rencontre". Ils ont ensuite partagé leurs expériences, pris connaissance de l'objectif du projet afin de pouvoir le suivre et à leur tour faire passer le message. 

Le 19 décembre dernier,  Laki Vingas a été invité par l'université Hacettepe à Ankara pour s'exprimer sur le projet et la situation actuelle des communautés non-musulmanes devant des étudiants de la section de formation scientifique de l'Institut des sciences sociales et répondre à leurs nombreuses questions.

Samedi 24 février 2018 a eu lieu à l'université Bilgi d'Istanbul un atelier avec 25 jeunes universitaires de différentes facultés - relations internationales, communication, sociologie, sciences politiques. Une version courte du documentaire "Côte à côte" leur a été projetée et la rencontre du jour a permis des échanges d'une très grande richesse de part et d'autre.

En mars prochain, trois séminaires sont prévus à l'université Boğaziçi sur des sujets différents (musique, gastronomie, littérature, personnalités connues du monde culturel,...) afin de créer à travers ces thématiques un dialogue avec les étudiants rencontrés. De tels ateliers, dont le calendrier reste encore à fixer, sont également envisagés en Anatolie. 

De même, d'autres projections de "Yanyana" auront lieu à Istanbul et le film poursuivra son voyage en Turquie afin d'établir partout dialogue et échanges constructifs. Les organisateurs du projet sont ouverts au niveau des institutions pour venir présenter le film et discuter, communiquer avec les jeunes de Turquie, répondre à leurs questions, afin de continuer à réduire les distances, avec une approche humaine et un cœur ouvert aux autres.

Le logo du projet, un arbre aux multiples racines, symbolise la multiplicité des origines culturelles et communautaires du pays et s'associe à l'expression "Côte à côte pour un avenir commun". Le renforcement du dialogue interculturel et l'augmentation de la participation des membres des communautés non-musulmanes dans la vie sociale, économique et culturelle de la Turquie peuvent constituer une richesse commune bénéfique pour le futur, côte à côte.

Pour aller plus loin, cliquez ici et ici 

Nathalie Ritzmann (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 26 février 2018

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