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Intemporel, le diamant ne perd rien de son éclat, ni de son succès. Qualité, prix, pièges? Pour lepetitjournal.com d'Istanbul, deux bijoutiers du Grand Bazar ont accepté de distiller de savants conseils afin de pouvoir s'y retrouver dans cet univers.
Parmi les merveilles dont regorge Istanbul, il faut compter environ 4.000 bijouteries, dont pas moins de 2.000 pour le seul Grand Bazar. Or ou pierres précieuses, colliers, bracelets, bagues ou boucles d'oreilles, le choix est vaste. Mehmet Ali Y?ld?r?mtürk et Timuçin Balkan tiennent chacun une bijouterie dans le bazar et savent parler des diamants. Le premier n'en vend pas mais est le président de l'Istanbul Esnaf ve Kuyumcular Birligi (Chambre des joailliers). Le second propose quant à lui un large choix de pierres précieuses et semi précieuses.
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Pourquoi le diamant est-il une pierre si précieuse ? ?Parce que les femmes ont toujours aimé les diamants? répond Timuçin Balkan?
Turquie et diamants, rapide aperçu
C'est pendant l'Empire ottoman que les diamants étaient les plus utilisés en Turquie. Les vendeurs étaient arméniens. ?Ils étaient de formidables artisans et créateurs? explique Mehmet Ali Y?ld?r?mtürk. À cette époque, les femmes arboraient des parures entières alors qu'aujourd'hui, pour les fiançailles par exemple, il n'est plus question que d'une bague, avec traditionnellement un seul diamant.
La Turquie ne produit pas de diamants, elle les importe de différents pays. Le premier pays d'importation est la Belgique. Si cette dernière ne produit pas non plus directement de diamants, elle excelle dans le travail de ceux-ci. La Turquie se les y procure une fois traités. ?Les vendeurs les plus populaires et réputés utilisent les diamants belges, qui bénéficient d'une main-d'?uvre hautement qualifiée? explique Mehmet Ali Y?ld?r?mtürk.
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L'indétrônable Grand Bazar
La valeur d'un diamant se détermine à travers quatre critères : son poids (le fameux carat), la taille (la façon dont il est taillé), sa couleur (sa transparence) et sa pureté (présence ou non d'éléments naturels qui s'y seraient incorporés). Il faut se fier à ces quatre caractéristiques pour évaluer un diamant. Plus le niveau de chacune d'elles est élevé, plus le diamant prend de la valeur.
À propos des lieux où acheter, les deux bijoutiers sont du même avis. Tout d'abord, ne jamais acheter dans une boutique au hasard, surtout si l'on n'est pas d'ici. Mehmet Ali Y?ld?r?mtürk recommande en premier lieu d'effectuer des comparaisons dans différents magasins, pour voir si les prix proposés sont les mêmes. Ce n'est qu'une fois certain que le prix est raisonnable que l'on peut acheter. ?Il est important de procéder de la sorte pout acheter un diamant? insiste-t-il. De plus, il faut toujours demander une facture. Si l'on n'est pas entièrement satisfait du diamant après son achat, on peut s'adresser à la Chambre des joailliers, qui se chargera d'analyser la pierre. Si une escroquerie est constatée, l'achat sera remboursé.
Le meilleur endroit pour acquérir des diamants reste le Grand Bazar. ?Si les vendeurs du bazar vous disent que c'est un diamant, cela veut dire que c'en est un. Ils ne peuvent pas se permette de mentir, ils seraient trop sévèrement punis? confie Timuçin Balkan. Il faut par contre se méfier des grands magasins prévus dans les circuits des agences de voyages. Ces enseignes versent d'importantes commissions aux guides et agences qui leur font parvenir des clients. De fait, les produits proposés coûtent plus cher qu'ailleurs. ?Dans ces magasins, les touristes doivent s'attendre à payer au moins le double que ce qu'ils payeraient au Grand Bazar? poursuit-il. Il existe une véritable compétition entre les deux secteurs. Les grands magasins n'hésitent pas à décrier le Grand Bazar pour dissuader les clients de s'y rendre.
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Toute vente de diamant doit être accompagnée d'un certificat d'authenticité. Lorsque le diamant fait plus d'un carat, le certificat doit impérativement être international. ?Même si vous êtes chez un très bon bijoutier et qu'il vous délivre son propre certificat, ce n'est pas suffisant? prévient Timuçin Balkan. Il existe deux instituts dans le monde, qui ne vendent pas mais effectuent des estimations : HRD en Belgique et GIA aux États-Unis. Il en existe d'autres mais ils ne sont pas aussi fiables. Mehmet Ali Y?ld?r?mtürk met notamment en garde les touristes pour qu'ils soient très vigilants au sujet de ce certificat, et rappelle à nouveau qu'il faut s'adresser à la Chambre des joailliers en cas de problème.
Amélie Boccon-Gibod (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 15 décembre 2015
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