Selon un récent rapport du parti de l’opposition CHP, la Turquie accueille aujourd’hui plus de 3,6 millions de Syriens, dont 570 000 rien qu’à Istanbul.
Un récent rapport du CHP indique que la Turquie compte désormais 3 639 284 Syriens sur son territoire, soit environ 5% de la population du pays. Sans surprise, c’est à Istanbul que l’on retrouve la communauté la plus importante, avec environ 570 000 personnes, soit 15% des Syriens se trouvant en Turquie. Un chiffre en constante augmentation : en 2018, la métropole a accueilli 200 000 réfugiés supplémentaires. Suivent Gaziantep, avec 12,23%, Hatay (11,84%) et Şanlıurfa (11,82%).
Certaines provinces sont désormais composées en majorité de Syriens. Comme à Kilis, au sud de la Turquie, où ils représentent 81% la population. Pour limiter ces phénomènes de concentration, la Turquie oblige dorénavant les réfugiés à résider dans la province où ils ont été enregistrés. Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a récemment déclaré que ces derniers avaient jusqu’au 20 août prochain pour se conformer à la loi.
Scolarisation
Si environ 340 000 Syriens sont déjà rentrés dans leur pays d’origine, plus de 450 000 sont nés en Turquie. La question de leur scolarisation est un enjeu crucial pour les autorités. Officiellement, les enfants syriens peuvent s’inscrire à l’école publique turque, mais la barrière de la langue, le traumatisme du déracinement et les difficultés financières des familles sont autant de barrières à leur éducation. Ainsi, dans un rapport paru en 2015, Human Rights Watch indiquait que 400 000 enfants syriens vivant en Turquie n’étaient pas scolarisés. Quatre ans plus tard, le CHP n’observe aucune progression : 38,65% des Syriens en âge d’être scolarisés, soit 405 000 enfants, ne vont toujours pas à l’école. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les filles, notamment en raison de mariages précoces souligne le rapport.