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Virus! Quand le cinéma hongkongais parle d’épidémie

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Yesterday, Today, Tomorrow de Patrick Lung nous parle de la grippe de 1968
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 12 février 2020

Alors que la peur du coronavirus désormais baptisé COVID-19 paralyse Hong Kong et que les masques chirurgicaux deviennent aussi précieux que l’or, il est bon de se rappeler que la ville est familière de ce type de situations. Et rien de tel que le cinéma pour le réaliser.

Les prémices du cinéma catastrophe sanitaire

En 1968, Hong Kong fut ravagé par une épidémie de grippe en provenance de la Chine voisine. Pas de chance pour la colonie qui sortait alors tout juste des émeutes de 1967. Un enchainement d’événements qui semble désormais très familier… Le cinéaste à tendance sociale Patrick Lung s’empara du sujet pour son Yesterday, Today, Tomorrow qui sortit en 1970. Inspiré par les événements récents et le livre La Peste d’Albert Camus, le film décrit donc de manière réaliste les réactions diverses de la population que génère une épidémie. Il insiste également sur un message optimiste: Hong Kong se relèvera de ce moment difficile et continuera à prospérer! La suite lui donna raison. Pour autant, l’évocation de ces moments difficiles déplut considérablement aux autorités qui censurèrent plus de 20 minutes du métrage.  

La problématique des épidémies s’effaça pour la ville durant le boom économique et l’amélioration des conditions de vie qui suivit, mais l’actualité internationale la rappela parfois à l’attention des Hongkongais. Ainsi, peu après que le virus Ebola ait frappé au Zaïre, Hong Kong produisit l’étrange Ebola Syndrome dans lequel un dangereux sociopathe s’enfuit en Afrique du Sud et contracte la maladie. De retour à Hong Kong, il se met à répandre le virus dans toute la ville. Moins un film sur les épidémies et ses conséquences, Ebola Syndrome est une œuvre excessive et contestataire où le virus est un révélateur des maux politiques et sociaux qui hantent la ville.

 

les épidémies à Hong Kong vues par le cinéma
L'étrange Ebola Syndrome

 

SRAS, entre traumatisme et opportunités

L’apparition du SRAS en 2003 rappela dramatiquement à la ville les dangers que ce type d’épidémie pouvait comporter en tuant 299 personnes, transformant Hong Kong en hôpital à ciel ouvert et en portant un coup sévère à l’économie. L’industrie cinématographique Hongkongaise prouva son unité face à la crise en produisant 1:99, une série de courts métrages autour du sujet par les meilleurs cinéastes de la ville. Mais pour un état des lieux plus détaillé du mode de transmission du SRAS et des évènements liés à l’épidémie, c’est vers une production américaine qu’il faut se tourner, le Contagion de Steven Soderbergh, partiellement tourné dans la ville.    

 

Le traumatisme qu’a été le SRAS a laissé des traces dans les mentalités hongkongaises…  et dans celle des scénaristes de la ville qui en ont profité pour utiliser la menace d’épidémies dans leurs films. Ainsi, dans The Midnight After de Fruit Chan, un groupe bigarré se retrouve du jour au lendemain dans un Hong Kong post-apocalyptique lié à une catastrophe non identifiée mais ressemblant énormément à une pandémie mortelle. Encore plus récemment, The Leakers d’Herman Yau mettait en image la conspiration d’un groupe pharmaceutique qui laisse un nouveau virus se répandre afin d’engranger un maximum de profits du médicament que lui seul peut fabriquer.

 

les épidémies à Hong Kong vues par le cinéma
L'affiche un peu flippante de The Midnight after de Fruit Chan

 

Nul doute que, une fois cette nouvelle épidémie derrière nous, le cinéma hongkongais saura utiliser ces événements pour ses propres besoins cinématographiques.  

 

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