Les fêtes de Noël seront pour les catholiques chinois l’occasion de clore une année riche en promesses. Le rapprochement des églises de Hong Kong et de Pékin fait notamment partie de ces signes d’espoir.
Annus horribilis 2022 pour les catholiques de Chine
Il y a un an, au moment de Noël 2022, les catholiques de Hong Kong et de Pékin n’étaient pas séparés que par les frontières fermées par la pandémie.
En effet, d’un côté, à Hong Kong, l’évêque Mgr Stephen Chow, nommé en 2021, tentait de redonner de l’unité à une Eglise marquée par des débats internes.
De l’autre côté, « l’association patriotique de Chine », nom officiel de l’Eglise catholique du Mainland, venait d’achever une année marquée par des tensions entre Pékin et le Vatican sur les processus de nominations d’évêques. Certes, en 2018, la Chine et le Saint-Siège avaient conclu un pacte confidentiel sur ce sujet, après 67 ans de rupture. Mais, le 26 novembre 2022, Rome avait dénoncé la nomination unilatérale par les autorités chinoises de Mgr Giovanni Peng Weizhao comme « évêque auxiliaire de Jiangxi », diocèse non reconnu par la hiérarchie vaticane.
Reconnaissance des nominations de Pékin par le Vatican
Cette année 2023, au contraire, le rapprochement est venu de quatre événements : deux gestes du pape et deux visites d’évêques. Sur la question des nominations, le pape François a ainsi reconnu le 15 juillet la nomination par Pékin de Mgr Shen Bin à la tête du diocèse de Shanghaï. En termes diplomatiques, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat au Vatican, a expliqué que le pape avait préféré « remédier à l’irrégularité canonique créée à Shanghaï, en vue du bien du diocèse et de l’exercice du ministère pastoral de l’évêque ».
Surtout, quelques semaines plus tard, le 2 septembre, à l’occasion d’une visite historique à Oulan Bator, en Mongolie, le pape François a tenu à rassurer Pékin : « Les gouvernements et les institutions séculières n’ont rien à craindre de l’action évangélisatrice de l’Eglise, parce que celle-ci n’a pas d’agenda politique ». Tenant la main de Mgr Stephen Chow, tout juste nommé cardinal, et de Mgr John Tong, son prédécesseur au diocèse de Hong Kong, le souverain pontife argentin a même précisé de manière encore plus explicite : « Aux catholiques chinois, je demande d’être de bons chrétiens et de bons citoyens ».
Visités réciproques entre Hong Kong et Pékin
Mgr Stephen Chow n’a pas non plus ménagé ses efforts cette année. En avril, ce diplômé de Harvard a rendu visite à son homologue pékinois, Mgr Joseph Li, pour la première visite officielle d’un évêque de Hong Kong dans la capitale chinoise depuis près de trente ans. En novembre, Mgr Joseph Li est à son tour venu dans l’ex-colonie britannique, participant notamment à une messe historique avec Mgr Stephen Chow, Mgr John Tong et d’autres officiels de l’église du Mainland.
« L’un de mes rêves », a déclaré Mgr Stephen Chow à cette occasion, « est d’avoir des évêques, des pères et des fidèles des quatre sociétés situées à travers le détroit pour prier ensemble ». Il faisait ainsi référence à Hong-Kong, Macao, la Chine continentale et Taiwan. En attendant un tel jour de communion, ce Noël 2023 fournira en tout cas une belle occasion d’espérer et de se rassembler dans les églises catholiques chinoises.