Le 25 février, l’annonce par Donald Trump d’un programme de golden visas américains (contre un investissement de 5 millions de dollars) risque de provoquer une compétition entre pays pour attirer les riches. Qu’en est-il de Hong Kong ?


Des offres mondiales
Aujourd’hui, si on est riche, on peut facilement s’acheter des résidences permanentes ou des nationalités dans différents pays. Les motivations peuvent être d’échapper à l’impôt de sa patrie d’origine, de pouvoir gérer ses affaires sans tracasserie administrative, de fuir un endroit instable ou en déclin, d’obtenir des passeports qui permettent de voyager, d’éviter une conscription pour ses enfants ou encore de pouvoir leur offrir une bonne éducation. Or, Hong Kong peut potentiellement offrir tout cela : une faible imposition, un environnement « business friendly », un pays stable ou encore des écoles et des universités de qualité.
Cependant, au grand dam de certains postulants potentiels, Hong Kong ne fournit pas de golden visas proprement dits, qui sont plutôt la spécialité des pays anglosaxons (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie) ou méditerranéens (Portugal, Espagne, Grèce, Turquie). Il n’y existe encore moins de nationalité par investissement, comme cela s’achète de plus en plus dans certaines îles aux allures de paradis fiscaux (Malte, Chypre, Antigua et Barbuda, Saint-Kitts et Nevis, Dominique, Grenade, Sainte-Lucie, bientôt Nauru).
Programme « talents »
Même sans le terme officiel de « golden visas », Hong Kong parvient à attirer de nombreux riches Chinois grâce à d’autres initiatives qui y ressemblent. La principale est le programme « Talents », officiellement appelé « Quality Migrant Admission Scheme » (QMAS), qui offre des résidences sans emploi préalable. Néanmoins, le postulant doit prouver une capacité financière suffisante pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, maîtriser l’anglais ou le chinois, posséder un diplôme d’une des 199 « top universités mondiales » ou une expérience équivalente, et surtout obtenir un score minimum sur un système de points basé sur des facteurs tels que l’âge, les qualifications, l’expérience professionnelle, les compétences linguistiques et les antécédents familiaux. Une « voie des talents exceptionnels » existe en plus pour les personnes ayant démontré des réalisations hors du commun dans des domaines tels que les arts, le sport ou la culture.
Plus de deux ans après son lancement en décembre 2022, ce programme a largement séduit. En 2024, non seulement 140.000 demandes de visas ont été approuvées pour ces « talents », mais on estime même que cela a permis d’augmenter légèrement la population hongkongaise, alors même que l’indice de fécondité est tombé à 0,75 enfant par femme. Les bénéficiaires de cette politique, quasi-exclusivement des Chinois du Mainland pour l’instant, ont par ailleurs permis de relancer l’économie grâce à leurs revenus qui, normalement, doivent dépasser 2,5 millions de HKD par an.
Programmes CIES et entrepreneurs
Pour les autres personnes fortunées, notamment les Occidentaux, il existe principalement deux moyens alternatifs d’obtenir la résidence à Hong Kong sans être salariées. Le premier est le programme « Capital Investment Entrant Scheme » (CIES). Il faut pour cela investir au minimum 30 millions de HKD dans certains types de placements et disposer d’une richesse nette au moins équivalente dans les deux années avant la demande. Sur ces 30 millions, au moins 3 millions doivent être investis dans le New CIES Investment Portfolio, qui supporte l’innovation, la technologie et des industries stratégiques à Hong Kong.
L’autre voie pour les non-salariés est la politique « Investment as entrepreneurs ». Il faut alors être le créateur ou l’actionnaire d’une société hongkongaise, avoir une expérience précédente dans le même domaine, avoir des bureaux physiques et au moins deux employés à plein temps et nouer des liens avec des entreprises locales.
Dans tous les cas (talents, CIES, entrepreneurs), comme pour les salariés classiques, la résidence sans interruption peut offrir l’opportunité au bout de sept ans de devenir un « résident permanent ». Ce statut permet alors d’être doté d’un passeport hongkongais, du droit de vote et de travailler sans restriction d’emploi, d’un accès à la santé, au logement aidé ou encore à l’éducation publique.
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