Le Dragon Boat est bien plus qu'un simple sport ; c'est une tradition millénaire qui célèbre la cohésion, la détermination et le respect. L'équipe So French incarne ces valeurs avec passion et engagement. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Georgia, la capitaine de l'équipe, et Emilie, responsable de l’échauffement, pour discuter de leur amour pour le Dragon Boat et de leur engagement dans la communauté à travers ce sport. A découvrir sur place pour les compétitions ou sur "Echapées Belles" depuis ce week-end.


Les So French ont été créés en 2010
Georgia : Le Dragon Boat, c'est avant tout une équipe ! Il existe deux types de bateaux : le standard boat, avec 18 rameuses et un « drummer » et le petit bateau, avec 10 rameuses et un « drummer ». Les courses sont réparties en plusieurs catégories : femmes, hommes et mixtes. La saison du Dragon boat commence après le Nouvel An Chinois, et se termine lors du Festival des bateaux-dragons, qui a lieu le cinquième jour du calendrier lunaire chinois.
Les So French est une équipe de dragon boat féminine créée en 2010 par Hong Kong Accueil. Nous sommes 26 expatriés. On s'entraîne deux fois par semaine les mercredi et samedi, dans toutes les conditions (sauf lorsque la mer est interdite) et toute l’année (sauf trêve estivale). C'est un engagement fort ! Ce qui nous unit, ce sont les valeurs de la France, plus que la nationalité. Être synchronisé à 18 dans le bateau, c'est une vraie discipline qui soude l'équipe.
Le Dragon Boat, c'est plus qu'un sport
Comment avez-vous commencé le Dragon Boat ? et qu’aimez-vous dans ce sport ?
Georgia: J'ai commencé en 2019 avec l'équipe de BNP. Après le COVID, j'ai rejoint So French et je suis devenue capitaine six mois plus tard. Je me suis découvert une passion pour le Dragon Boat parce que j'adore les sports collectifs et les défis. J'ai commencé à 8 ans et j'ai fait partie de l'équipe nationale de volley en Grèce. J'ai besoin du collectif, de crier ensemble pour gagner. Le rôle de capitaine me donne une énergie incroyable. J'adore transmettre l'amour que j'ai pour le sport et l’esprit d’équipe.
Le Dragon Boat avec So French, c'est bien plus qu'un sport, c'est une aventure humaine, un engagement culturel et une passion partagée.
Émilie : Enseignante-chercheuse à l’université spécialiste de la politique chinoise, j'ai rejoint l'équipe il y a trois ans. Cela fait 25 ans que j'habite dans la région. J’ai la charge de l'échauffement dans l'équipe. J'adore le dragon boat car il nécessite une synchronisation parfaite entre toutes les rameuses, indépendamment de leur force physique. C'est une discipline qui valorise la contribution individuelle pour le bien collectif. Ce sport crée une communauté solidaire de femmes qui, malgré leurs différences d'âge, de parcours de vie professionnel et personnel, se retrouvent en symbiose sur le bateau. Cette alchimie est particulièrement précieuse, car elle permet de dépasser les difficultés personnelles et professionnelles, et de forger des amitiés.
Quelle est l'histoire du Dragon Boat ?
Émilie : Le Festival du Dragon Boat se déroule le cinquième jour du cinquième mois lunaire, une période où les créatures porteuses de poisons sont censées apparaître. L'histoire remonte à l'époque des Royaumes Combattants, avec le poète Qu Yuan, très loyal et patriote. Désespéré par l'état de son royaume et le manque d'écoute de son roi, il se suicida en se jetant dans la rivière. Les villageois, pour honorer sa mémoire et protéger son corps des créatures aquatiques, auraient pris leurs barques et ramé en frappant des tambours pour éloigner les poissons, tout en jetant des gâteaux triangulaires de riz glutineux dans l'eau ( appelés zongzi).
C'est pourquoi, aujourd'hui, en commémoration, on rame, on tape sur des tambours et on mange des zongzi!
La coupe du meilleur esprit d'équipe
Comment se déroulent les courses ?
Georgia : Les courses commencent fin février, début mars. Il y en a plus de 10 rien qu'à Hong Kong, et ailleurs en Asie : en Chine, en Thaïlande, aux Philippines ou ailleurs dans le monde comme au Canada. Pour les So French, nous essayons de varier le type de course. Les distances varient de 180 mètres à 1 km. Il peut y avoir jusqu'à 25 équipes concurrentes, voire plus de 200 à Stanley, la plus grande course de l'année.
Émilie : On filme nos séances pour se corriger, et nous développons une stratégie pour ramer toutes en même temps et maximiser notre effort : la chorégraphie. Sur le bateau, il faut placer les femmes en fonction de leur gabarit et de leur force physique.
Quelles sont les ambitions de l'équipe ?
Georgia : On essaie de s'améliorer chaque année et d'être meilleures que l'année précédente. On veut montrer que nous sommes sérieuses et que nous faisons de notre mieux.
Émilie : L’année dernière, nous avons gagné la coupe du meilleur esprit d'équipe !
Y'aurait t'il des bienfaits à la pratique du Dragon Boat ?
Emilie : Outre l'aspect culturel, il y a un intérêt médical, surtout pour les femmes atteintes d'un cancer du sein. Le mouvement repété de lever le bras favorise l'écoulement de la lymphe et aide à désenfler le bras. Il existe des clubs de Dragon Boat liés aux associations de lutte contre le cancer du sein en France et dans le monde entier.
Les So French nettoient les plages
Comment votre équipe s'implique-t-elle dans la communauté locale ?
Émilie : So French est engagée dans la protection de l'environnement. Nous organisions régulièrement des nettoyages de plage et nous interdisons l'utilisation de bouteilles en plastique lors des entraînements. Nous faisons partie du réseau Green Dragons. Nous reversons les bénéfices de nos initiatives, comme la vente de calendriers, aux Green Dragons.
Y’a-t-il un moment difficile qui vous revient en mémoire ?
Georgia : Mon souvenir le plus difficile, c'est le chavirage du bateau. C'était une nuit à Deep water Bay. C'était vraiment effrayant, mais j’ai appris à gérer ce genre de situation. C'est important de savoir quoi faire quand ça arrive, et ça nous rend plus fort.
Emilie : Notre première course de la saison l’année dernière, était la distance la plus longue, 1km, avec deux tournants. On n'avait même pas un quart d'heure pour se reposer entre les deux courses. Et manque de chance, notre barreur n'a pas bien négocié les tournants, ce qui nous a fait perdre de précieuses minutes. Mais malgré tout, on est resté soudées et on a continué à ramer de toutes nos forces.
Nous passons dans Echapées Belles ce week-end
Comment rejoindre l'équipe ?
Georgia : On recrute en général septembre à décembre. Tout le monde peut venir s'initier au dragon boat. On fait aussi une séance découverte en septembre où on accueille des hommes et des femmes
Emilie : Nous sommes une équipe ouverte et inclusive, sans discrimination d'âge ou sur notre forme physique. On accepte tout le monde, c'est l'esprit français ! On demande à chacune de s'investir et de donner le meilleur d'elle-même.
Où et Comment vous soutenir ?
Georgia : Cette année, nous participerons à six courses. Le 15 mars à Kellet, le 13 avril à VRC (Deep Water Bay), le 31 mai à Stanley International, le 7 juin à HK International (TST), le 14 juin à Middle Island et le 15 juin à Stanley.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur TV5 Monde dans l’émission « Échappées belles » de ce 15 mars.