”Si tu dis bien bonjour, t’as déjà fait la moitié du chemin”, lance Jean-Paul Belmondo à Richard Anconina dans Itinéraire d’un enfant gâté. Tout le monde devrait connaître le Xin chào, mais quelles sont les spécificités à savoir ?
Les Vietnamiens, eux, ont un dicton populaire qui nous enseigne qu’une salutation réussie vaut mieux qu’un banquet (Loi chao cao hon mam co)…
Autant dire que l’on a intérêt à savoir dire correctement bonjour et à s’assurer ainsi les bonnes grâces de ses interlocuteurs.
Xin chào !
La façon la plus simple de saluer un Vietnamien consiste à lui dire « Xin chào ! » (prononcer sin-tcha-o). C’est du reste ainsi que se traduit le mot « bonjour ». Les touristes de passage préfèrent en général s’en tenir à cette manière de faire, qui a le mérite d’être rapide et facile à mémoriser.
Sauf que les Vietnamiens, eux, ne se contentent pas d’un simple « Xin chào », qui a quelque chose d’un peu cavalier et qui surtout, n’est pas assez confucéen. Entendez par-là que cette forme de salutation est beaucoup trop neutre quant au rang social supposé de celle ou celui qui la formule, comme à celui de celle ou celui à qui elle est destinée.
Le Vietnam est en effet un pays qui a des traditions vieilles de plus de mile ans, et où les relations entre individus peuvent être fondées sur l’âge, sur le statut social, ou sur les relations familiales. Aussi est-il de coutume d’assortir son « Xin chào » d’un pronom, choisi en fonction de la personne à laquelle on s’adresse.
"Bonjour" : comment dit-on au Vietnam ?
C’est là que les choses se compliquent et tournent au casse-tête pour le pauvre étranger pourtant plein de bonne volonté et de désir de bien faire…
On peut saluer une personne légèrement plus âgée que soi (ou à tout le moins que l’on suppose être plus âgée que soi !...) en ajoutant soit « chị » (soeur aînée), s’il s’agit d’une femme, soit « anh » (frère aîné) s’il s’agit d’un homme, après « chào ». Pour une personne manifestement beaucoup plus âgée, il convient d’utiliser « cô » (tante) ou « bà » (grand-mère) s’il s’agit d’une femme, et « chú » (oncle) ou « ông » (grand-père) s’il s’agit d’un homme, toujours après « chào ».
Si l’on a à faire à une personne qui semble avoir à peu près le même âge que soi, on peut utiliser « ban », quel que soit le sexe de l’individu. Et si enfin, la personne est (ou semble !) plus jeune, le « chào » est en général assorti d’un « em ».
A noter que très souvent, le « Xin » disparaît. Il faut bien comprendre en effet que dans la langue vietnamienne, il n’existe aucun mot spécifique correspondant à notre « je » et qu’on utilise à la place un pronom, dont le choix dépend de la personne à qui l’on s’adresse.
Si la personne en question est légèrement plus âgée que soi, il faut mettre un « em » devant « chào ». Si elle est franchement plus âgée, on utilise alors « cháu ». S’il s’agit par contre d’une personne a priori plus jeune, il convient d’utiliser « chi » si l’on est une femme, ou « anh » si l’on est un homme.
Exemples : "Bonjour" au Vietnam
Em chào chị : pour une femme légèrement plus âgée que soi.
Em chào anh : pour un homme légèrement plus âgé que soi.
Cháu chào cô : pour une femme plus âgée que soi, mais moins âgée que sa propre mère.
Cháu chào chú : pour un homme plus âgé que soi, mais moins âgé que son propre père.
Cháu chào bà : pour une femme bien plus âgée que soi, de la génération de sa grand-mère.
Cháu chào ông : pour un homme bien plus âgé que soi, de la génération de son grand-père.
Anh (chị) chào em : pour une personne moins âgée que soi, quel que soit le sexe.