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Alexandre Yersin, un homme remarquable et vénéré au Vietnam : le film documentaire

Docteur Alexandre Yersin : film documentaireDocteur Alexandre Yersin : film documentaire
Plaque de rue de la place du Docteur-Yersin à Paris - via Wikimedia Commons
Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 7 mars 2022, mis à jour le 5 janvier 2023

Son nom est connu des jeunes hanoïens pour être celui qui a été donné au lycée français. A Ho Chi Minh-ville, la rue Yersin croise la rue Pasteur. Un film documentaire vient tout juste de lui être consacré… Mais qui était donc Alexandre Yersin?

« Alexandre Yersin, né le 22 septembre 1863 à Aubonne (canton de Vaud, en Suisse) et mort le 28 février 1943 à Nha Trang (protectorat d’Annam, actuel Vietnam), est un médecin, bactériologiste et explorateur franco-suisse. On lui doit surtout la découverte en 1894 du bacille de la peste (Yersinia pestis) et la préparation du premier sérum anti-pesteux, ainsi que l’étude de la toxine diphtérique », peut-on lire sur Wikipédia.

Le film documentaire qui vient tout juste d’être réalisée à Hanoï par Stéphane Kleeb s’intitule La vie remarquable d’Alexandre Yersin.

Remarquable, la destinée d’Alexandre Yersin l’est à plus d’un titre, et la pandémie qui ravage notre planète aujourd’hui lui donne une résonance singulière.

Alexandre Yersin : une sorte de « saint laïc »

 Alexandre Yersin : docteur - le film documentaire
Alexandre Yersin - Musée d'Orsay, via Wikimedia Commons

Mais à ne retenir d’Alexandre Yersin que le médecin avec un M majuscule qu’il a été, on risquerait de passer à côté de l’une des facettes les plus séduisantes du personnage, qui fut aussi un grand ami du Vietnam et des Vietnamiens, au milieu desquels il aura passé le meilleur de son existence.

N’a-t-il pas, d’ailleurs, été fait citoyen d’honneur du Vietnam à titre posthume ? C’était en 2014, deux ans après la parution de sa biographie romancée, La peste et le choléra, œuvre de Patrick Deville.

Le docteur Nguyen Viet Hung, que l’on peut abondamment voir dans le film de Stéphane Kleeb, relève pour sa part qu’Alexandre Yersin est injustement associé au colonialisme du seul fait d’avoir vécu au Vietnam durant la première moitié du 20e siècle. « Il aimait les gens du pays, en particulier les enfants qu’il soignait lorsqu’ils étaient malades. Il n’avait pas le comportement d’un colonisateur », plaide-t-il…

« Je ne fais pas payer ces gens. La médecine, c’est mon pastorat. Demander de l’argent pour soigner un de ces malades, c’est un peu lui dire la bourse ou la vie », écrira Alexandre Yersin à sa mère…

Le fait est qu’Ong Nam - ainsi était-il affectueusement surnommé – aura été un véritable philanthrope.

Alexandre Yersin : vénéré tel un Bouddha vivant

« On le considérait comme un Bouddha vivant, un Bodhisattva qui aurait sauvé le monde et les humains. On plaçait son portrait au premier rang, à côté des Bouddhas », dira de lui Dang Anh Trai, l’un de ses collaborateurs.

C’est à Nha Trang, dont il avait fini par faire sa résidence principale, qu’Alexandre Yersin est inhumé. A côté de sa tombe, se trouve un petit pagodon, qui est toujours fleuri et dans lequel nombre de Vietnamiens viennent, encore aujourd’hui, brûler des bâtonnets d’encens à la mémoire de celui dont ils n’auront eu de cesse de célébrer les bienfaits, en dépit des vicissitudes de l’Histoire : la leur et la nôtre.