Avec derrière elle les colonnes illuminées de la Maison Blanche se détachant dans la nuit, comme une métaphore de cet avenir lumineux qu'elle assure incarner, Kamala Harris a promis mardi d'écrire un "nouveau chapitre", tout en livrant un sévère réquisitoire contre Donald Trump.
Avec derrière elle les colonnes illuminées de la Maison Blanche se détachant dans la nuit, comme une métaphore de cet avenir lumineux qu'elle assure incarner, Kamala Harris a promis mardi d'écrire un "nouveau chapitre", tout en livrant un sévère réquisitoire contre Donald Trump.
A une semaine de l'élection peut-être la plus indécise et la plus tendue de l'histoire des Etats-Unis, la vice-présidente démocrate a dépeint l'ancien président républicain sous les traits les plus sombres, en homme "instable, obsédé par la vengeance, rongé par le ressentiment et en quête d'un pouvoir sans limites".
Tout, dans ce discours très attendu, était affaire de contraste.
Le lieu, déjà: des dizaines de milliers de personnes - 75.000 selon son équipe de campagne - réunies à Washington, là où le candidat républicain avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021, avant qu'ils ne partent à l'assaut du Capitole pour tenter d'empêcher la certification de l'élection remportée par Joe Biden.
La rhétorique, ensuite: Kamala Harris a essayé de peindre une vision optimiste et apaisée pour la première puissance mondiale, "assez grande pour contenir tous nos rêves, assez forte pour résister aux fractures et aux divisions, assez intrépide pour imaginer un avenir plein de promesses."
Quand Donald Trump projette une vision noire d'un pays en déclin, selon lui envahi par les migrants, la vice-présidente a lancé: "Battons-nous pour ce beau pays, et dans sept jours, nous avons le pouvoir. Chacun d'entre vous a le pouvoir de tourner la page et d'écrire le prochain chapitre de la plus extraordinaire histoire jamais contée."
Cette campagne électorale, pleine de rebondissements inouïs, se déroule dans une atmosphère d'extrême tension et une crainte sourde de violences, alors que Donald Trump a été visé par deux tentatives d'assassinat.
- Vote anticipé -
Pour les partisans de la vice-présidente, ce rendez-vous de Washington est "une manière de purger ce qui s'est passé le 6 janvier" 2021, confie Mitzi Maxwell, 69 ans, venue de Floride avec sa mère en quête "d'amour, de passion et d'enthousiasme."
Elle a déjà voté, comme plus de 50 millions d'Américains qui ont soumis leurs bulletins par la poste ou en votant par anticipation sans attendre le 5 novembre.
En 2020, quelque 160 millions de personnes au total avaient voté.
La vice-présidente, arrivée tardivement en course après le retrait de Joe Biden à l'été, compte sur cette adresse solennelle pour se relancer, elle que les Américains ne connaissent pas encore très bien, et que beaucoup assimilent à l'impopulaire président actuel.
Kamala Harris a assuré qu'en cas de victoire, elle mènerait une politique "différente", en se concentrant sur le "coût de la vie", avec des aides en matière de logement et d'accès à la santé, notamment.
Elle a promis aussi de rétablir la protection fédérale du droit à l'avortement, dynamitée en 2022 par la Cour suprême, devenue très conservatrice après des nominations de juges par Donald Trump.
- Jeu égal -
Les deux candidats, que tout oppose, font jeu égal dans les sondages, en particulier dans les sept Etats décisifs que la candidate démocrate de 60 ans et son rival sillonnent sans relâche.
C'est dans l'un d'eux que s'est aussi rendu mardi l'ancien président: la Pennsylvanie. A 78 ans, Donald Trump brigue pour la troisième fois la Maison Blanche.
L'Etat accueille une importante communauté portoricaine, dont de nombreux membres se disent indignés depuis qu'un humoriste a comparé Porto Rico à une "île flottante d'ordures" ce week-end, lors d'un meeting de Donald Trump à New York.
Sa rivale compte sur le tollé pour grappiller quelques voix précieuses, dans un scrutin au suffrage indirect qui pourrait se jouer d'un cheveu dans l'un des "swing states": Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Géorgie, Caroline du Nord, Arizona et Nevada.
Le président Joe Biden a réagi mardi à la polémique, en répliquant que les "seules ordures" qu'il voyait "flotter" étaient des "partisans" de Donald Trump, s'attirant l'ire des républicains. Le démocrate a ensuite assuré sur X qu'il parlait en réalité de la "rhétorique" de l'humoriste, et a déclaré à propos de l'ancien président: "sa diabolisation des Latinos est inadmissible."
En Pennsylvanie, le candidat républicain a repris mardi ses violentes critiques sur l'immigration, répétant que les Etats-Unis étaient devenus une "poubelle" à cause d'un afflux de migrants.
Et a lancé: "Personne ne peut vouloir de ça. Comment gagner une élection avec ça? Vous ne pouvez gagner qu'en trichant, avec cette situation." De quoi alimenter encore les craintes d'une répétition du chaos d'il y a quatre ans.