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Ce que vous rêvez de savoir sur la vie amoureuse des expatriés

De Mexico à Sydney, on s’apprête aujourd’hui à célébrer la Saint-Valentin. Entre ceux qui vivent une relation à distance ou interculturelle, les autres qui ont du mal à trouver un partenaire, ou les derniers qui doivent cacher leur orientation sexuelle, la vie amoureuse des expatriés n’a souvent rien d’un cœur en guimauve. 13.000 d’entre eux se sont prêtés au jeu de l’enquête annuelle d’InterNations. 

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Écrit par Justine Hugues
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 1 mars 2024

Roses bradées, ours en peluche empaquetés, menus « duo » avec champagne et chocolat pour une soirée romantique garantie. Difficile de passer à côté. Dans la Grande-Bretagne du XIVème siècle, le 14 février était fêté comme le jour des amoureux, car l’on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s’apparier.  Aujourd’hui, l’héritage anglo-saxon fait le bonheur des fleuristes et restaurateurs. Avec l’explosion du nombre de voyageurs, il est devenu commun de tomber amoureux d’une personne d’une autre nationalité ou vivant à des milliers de kilomètres. 

 

Loin des yeux, loin du cœur ? 

Au départ, vous vous rêvez en Drew Barrymore et Justin Long dans « Going the distance ». Mais à l’arrivée, la réalité des expatriés engagés dans une relation à distance se résume plutôt à des conversations avortées sur Skype et des malentendus à répétition, suivis d’excuses par textos. 

D’après l’enquête d’InterNations réalisée auprès d’expatriés de 166 nationalités, plus d’un sur 8 ayant répondu être en couple vit une relation à distance. Parmi ces « célibataires géographiques », 20% seraient mécontents de leur situation. La tranche d’âge des moins de 25 ans serait plus susceptible de pratiquer l’amour à distance. Par ailleurs, ce type de relation serait plus commun chez les expatriés d’Egypte (28%), des Philippines (24%) et d’Inde (23%). Etonnamment, les couples expatriés engagés dans une relation longue distance ont en moyenne plus d'enfants (55%) que la moyenne globale (48%). 

Maggie Hari, nord américaine interrogée par InterNations, a pratiqué la distance pendant plusieurs années avec son compagnon allemand. « Alors qu’en se quittant, on s’était promis de se parler tous les jours et de faire des projets pour se revoir rapidement, je me demandais comment tenir cette promesse ». Maggie voit la relation à distance comme une « lune de miel permanente » : chaque moment passé ensemble est temporaire, et donc, excitant. En contrepartie, les disputes et les mauvais jours font plus de dégâts lorsqu’ils font leur apparition. Son conseil est simple : être honnête, communiquer et sortir des sentiers battus. Pour elle, cela s’est matérialisé par le choix d’un terrain neutre, l’Australie, pour s’installer durablement en couple.   

 

En expatriation, le célibat touche davantage les femmes 

Vous êtes plutôt du genre à écouter en solo, verre de vin en main, Eric Carmen s’époumoner sur « all by myself » ? Pas de panique, vous n’êtes pas si seul(e) dans ce cas. Les femmes expatriées connaitraient davantage le célibat (39%) que les hommes (30%). Chiffre étonnant quand on sait que 14% des femmes avancent « l'amour » pour principale raison de leur expatriation, contre seulement 11% des hommes. Cette différence de statut pourrait néanmoins être relativisée par le critère d'âge. La moyenne d'âge des hommes ayant répondu à l'enquête est en effet plus élevée que celle des femmes (46,7 ans VS 41,7 ans) et la probabilité d'avoir un partenaire en expatriation augmente avec l'âge. Ainsi, parmi les moins de 25 ans interrogés, 49% des femmes sont en couple, contre 35 % des hommes. 

Le célibat paraît plus difficile à assumer que les relations à distance. En effet, 12% des expatriées célibataires interrogées se déclarent insatisfaites, un peu plus que celles qui sont en relation à distance (10%) ou celles qui vivent près de leur partenaire (9%). Dans le podium des expatriés célibataires, se trouvent les Vénézuéliens (51% des interrogés de cette nationalité), Nigérians (45%) et Italiens (43%). A l’inverse, les expatriés suisses, néerlandais et danois seraient très majoritairement en couple. 

 

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Les expatriés LGBT ne sont pas toujours les bienvenus 

Quand on leur demande s’ils ont pu se sentir mal accueillis à cause de leur orientation sexuelle, 36% des expatriés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) répondent positivement, contre seulement 3% des hétérosexuels. 

C’est le cas de Kelsey et sa partenaire, qui ont du adapter leur comportement lors de leur expatriation en Tanzanie. « Une de nos employés a fini par nous dénoncer à la police. Rester discrètes impliquait d’être malhonnêtes dans presque toutes nos interactions avec les Tanzaniens. En dehors des réunions d’expatriés, je n’exposais pas plus mon homosexualité que mon t-shirt sans manche. Question de respect culturel ».

Cela ne semble pas pour autant affecter la satisfaction de cette catégorie de répondants, puisque les LGBT sont légèrement plus nombreux (85%) à juger positivement leur expatriation que les hétérosexuels (80%). De manière générale, les couples homosexuels sont plus fréquemment interculturels que les couples homosexuels.

 

Plus de la moitié des couples sont mixtes

56% des expatriés en couple interrogés sont dans une relation interculturelle : que ce soit avec un partenaire de leur pays d’adoption (plus d’un tiers) ou d’un troisième pays (21%). Parmi ceux qui sont en couple avec des ressortissants de leur pays d’expatriation, les Mexicains et les Danois paradent en tête (46% chacun), suivis par les Australiens, les Autrichiens et les Nord-Américains (45%). 

« Dans tous les couples, il est commun de se renseigner sur l’enfance, la famille et les relations précédentes de son partenaire. Chez les couples mixtes, on y ajoute les traditions socio-culturelles, les croyances et les valeurs », dit Sofia, une Slovène interrogée par InterNations, en couple avec David, irlandais. Tous deux se sont heurtés fréquemment aux difficultés de communication, divergences et incompréhensions.  

Vin ou Guinness au menu ce soir ? Un terrible dilemme que connaitront bien d’autres couples nés de l’expatriation. 

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Justine Hugues
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 1 mars 2024
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