Nous avons reçu cette tribune de la sénatrice Évelyne Renaud-Garabedian concernant la proposition de loi n°391 visant à reconnaître et soutenir les entrepreneurs français à l'étranger.
La présente proposition de loi, déposée avec Jean-Pierre Bansard, a été votée à une large majorité par la commission des affaires économiques du Sénat ce mercredi 24 mai, et sera examinée en séance publique mardi 30 mai prochain.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères estime à 3,5 millions le nombre de Français installés à l’étranger, dont 1,8 million inscrits au Registre des Français établis hors de France.
La variété de trajectoires professionnelles de ces Français est aussi grande que l’est leur nombre. Parmi ces Français de diaspora, combien d’entre eux sont-ils entrepreneurs ? A ce jour, nous n’avons aucune donnée précise les concernant ou concernant les entreprises qu’ils ont créées localement.
De ce manque de visibilité découle une absence totale de statut juridique et d’outils financiers mis à leur disposition, pourtant propices à les accompagner dans leur aventure entrepreneuriale. Les difficultés rencontrées par les entrepreneurs français installés à l’étranger ont par ailleurs largement été mis en exergue lors de la crise sanitaire du Covid 19.
Ce sont pourtant des acteurs à part entière de la diplomatie économique française. Le développement d’une entreprise de droit local dans leur pays de résidence leur permet d’avoir une connaissance privilégiée de l’économie locale et des acteurs locaux. L’exercice d’une activité professionnelle liée à la promotion d’un savoir-faire français ou à la distribution de biens ou services français leur permet de contribuer au rayonnement de la France à l’étranger.
Leur contribution au commerce extérieur de la France est donc vitale. Il est impératif de leur donner un véritable statut juridique d’entrepreneur français installé à l’étranger. Comment ? En définissant ce statut, en organisant leur recensement et en leur attribuant un label, gage de reconnaissance de l’excellence française dans le monde. A eux par la suite de se saisir des sources de financement qui pourront être mises en place par les établissements financiers.
Cette proposition de loi se veut être un outil essentiel au service des besoins des Français de l’étranger. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs : il est grand temps que la France reconnaisse le travail et la valeur de ces Français installés à l’étranger.