Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Sarah Millot, candidate de la Gauche Républicaine pour la 5ème circonscription (Andorre, Espagne, Monaco, Portugal), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis professeure d'Espagnol et maman de 3 garçons. Âgée de 50 ans, je suis en effet née l’année de la Révolution des Œillets qui a libéré le Portugal du joug totalitaire.
Je suis une femme libre et engagée, attachée à la laïcité, à la liberté de conscience et d’expression. Je ne me résous pas à laisser l’extrême-droite nous replonger dans des années sombres qui ont profondément marqué la péninsule ibérique.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
En tant que femme de gauche, je souhaite porter une politique de gauche après la politique libérale d’Emmanuel Macron qui révèle toute son impuissance. Non seulement il a détricoté les conquis sociaux, fragilisé considérablement nos concitoyens et accentué les clivages dans notre société mais en plus, il a servi de tremplin à l’extrême-droite tout en clamant être le seul rempart. Nous avons subi depuis de nombreuses années, et tout particulièrement lors de ses mandats, des choix néfastes (diminution des services publics, privatisation de l’enseignement) qui ont pour conséquences de reléguer les Français à l’étranger en seconde zone. La richesse que nous apportons à la Nation est méprisée par le gouvernement et ses élus. Je veux être la voix des plus éloignés et des invisibles au sein de l’Assemblée Nationale. Nous avons ce point commun à l’étranger : l’éloignement des prises de décisions et le sentiment d’être parfois oubliés. J’ai souhaité me présenter à ces élections législatives pour rétablir le pacte républicain.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis lusodescendante et je fais des aller-retours réguliers entre la France et le Portugal où j’ai mes attaches à Cascais. J’ai également fait une partie de mes études en Espagne et j'ai un attachement très fort avec tous ces pays que je connais, la relation qu'ils entretiennent avec la France, mais aussi leurs langues et leurs cultures que j’enseigne désormais.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Professeure d’Espagnol, je suis engagée syndicalement et dans la vie associative de ma commune et je suis convaincue de l’importance de créer du lien, du lien social entre nos concitoyens mais aussi du lien entre les Français en Andorre, en Espagne, à Monaco ou au Portugal et ceux de métropole.
Les Français à l’étranger n’ont pas tous les moyens de scolariser leurs enfants dans des lycées souvent trop chers. J'ai choisi donc d'être candidate aux élections législatives pour défendre des thèmes qui sont aujourd'hui insuffisamment défendus dans le débat public :
o la priorité absolue au maintien du réseau de l'enseignement français à l'étranger,
o la défense des services publics et l'accès aux services consulaires,
o la lutte contre le réchauffement climatique, la défense de la laïcité.
Comment voyez-vous le mandat de députée ?
Être députée de la 5e circonscription des Français établis hors de France c’est avant tout être au service des citoyens de la circonscription et en mesure de relayer leurs besoins et leurs attentes. Cela passe par une action sur le terrain dans les quatre pays qui la composent. Mais être députée c’est exercer un mandat à dimension nationale, je continuerai à agir en toute liberté et avec probité et je ne voterai que les lois qui vont dans l’intérêt unique des Françaises et des Français. Je m’y suis engagée en souscrivant à la charte du député de l’association Anticor. Je veux être dans cette position d’équilibre entre le national et notre territoire.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Le programme que je porte a une résonance particulière pour ces Français : restaurer des services publics de qualité et de proximité, mais aussi l’accès au droit, l’accès à l’éducation et la culture sans conditions. Il s’agit de permettre l’accès à des établissements d’enseignement français pour la scolarisation pour leurs enfants mais aussi de maintenir des liens avec la France à travers sa culture et ses valeurs qui pourront être compromis par les tensions géopolitiques qu’une arrivée de l’extrême-droite au pouvoir créerait. Les Français à l’étranger seraient ainsi les premières victimes d’une politique de repli et de rejet de l’autre, contraire à tout ce qui a construit la France et sa place en Europe.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Je ne suis pas une professionnelle de la politique, je suis avant tout une citoyenne inquiète pour l’avenir de ma circonscription et de mon pays. Ma campagne s’organise en lien étroit avec Christophe Montjoie qui a accepté de relever ce défi avec moi. Il complète bien ma connaissance des enjeux économiques de la circonscription puisqu’il est ingénieur dans l’industrie et il a une connaissance étendue de ces problématiques pour les Françaises et Français résidant dans les pays de la circonscription.
Nous sommes soutenus par Les Radicaux de Gauche et le Mouvement Républicain et Citoyen qui portent les valeurs de la gauche républicaine, qui cherche à résoudre les problèmes des Français plutôt que d’être dans l’outrance.
Je suis la seule à incarner la gauche républicaine laïque et sociale dans ces élections, la seule à défendre une gauche modérée mais qui porte haut l’ambition sociale, l’écologie et la solidarité. Je le fais dans la continuité de Maria Isabel de Sousa Teixeira qui avait été candidate en 2022 et que je connais bien. Elle m’apporte tout son soutien dans cette campagne rapide.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?
La priorité absolue sera donnée à la culture et à l'éducation : les centres culturels doivent retrouver toute leur place dans le rayonnement de la France à l'étranger et je suis farouchement opposée à la privatisation du réseau des Lycées Français.
Je souhaite rencontrer un maximum de Françaises et Français en Andorre, en Espagne, à Monaco et au Portugal, celles et ceux qui n’ont pas toujours accès aux représentations et associations dédiées. Je veux être un soutien sur le terrain pour accompagner l’ambition et la réussite des Français établis hors de France. Cela passe notamment par un accès facilité aux Services publics et la possibilité pour chaque citoyen qui en éprouve le besoin d'être reçu en présentiel.