Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Jacques Cheminade, candidat du parti Solidarité & Progrès pour la 11ème circonscription (Europe orientale, Asie et Océanie), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis né à Buenos Aires (République Argentine) dans une famille de Français à l’étranger, à la fois très curieuse de la culture de son pays d’accueil et très attachée à ses racines auvergnates. Très tôt j’ai aimé et souhaité la France comme on peut le faire de loin, peut-être encore plus fort que ceux qui en sont près. Pour ma famille et moi, il n’était pas question que je fasse mes études ailleurs et je suis parvenu à entrer à HEC et à l’ENA, bien que n’en possédant pas au départ tous les codes. Fonctionnaire au ministère des Finances, en poste à Paris puis à New York, puis à nouveau à Paris, je me suis déplacé un peu partout dans le monde. C’est pourquoi je ressens aujourd’hui à la fois la gravité de la situation internationale et la vague qui porte le monde vers le Sud global et vers l’Asie. Bref, comme le disait le grand poète allemand Friedrich Schiller (également fait citoyen français), je me sens à la fois « patriote et citoyen du monde ».
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je suis candidat parce que le monde est en danger de guerre et que tous les autres partis politiques français nous parlent de paix, mais tous prétendent vouloir y parvenir en fournissant plus d’armes à l’Ukraine. Nous sommes plongés dans une novlangue orwellienne où paix signifie chantage à la guerre. Je ne parle pas cette langue-là. Je me bats au contraire pour une nouvelle architecture internationale de paix par la sécurité et le développement économique mutuels au bénéfice de chaque peuple du monde. Les Nouvelles Routes de la soie – l’Initiative une Ceinture, une Route de la Chine – sont un bon pas dans cette direction. De même que les efforts des BRICS pour créer un nouvel ordre économique international et un nouveau système monétaire de référence hors d’un dollar devenu l’arme des marchés financiers. Elever ainsi le débat est le moyen essentiel qui nous permettra de faire sauter le verrou international qui nous bloque, pour pouvoir appliquer les initiatives sociales que les autres forces de progrès proposent en politique intérieure. Ne pas se battre pour faire sauter ce verrou, c’est se condamner au blablabla.
Quel est votre rapport à cette circonscription ?
Comme je le dis dans ma déclaration de candidature, si je suis candidat dans cette circonscription c’est parce qu’elle représente un enjeu décisif pour la paix dans le monde. « Détente, entente et coopération, de l’Atlantique à la mer de Chine » : c’était déjà la vision de Charles de Gaulle. Elle est plus que jamais nécessaire pour « éviter que l’humanité s’anéantisse elle-même dans de monstrueuses destructions ». En frappant à l’intérieur de la Russie, à Armavir et à Orsk, le système de défense antimissiles intercontinentaux russe, l’OTAN a franchi une ligne rouge dans un monde où tous les traités de démilitarisation de la Guerre froide ont été froidement jetés à la poubelle de l’histoire. Les provocations concernant Taiwan – bien que la quasi-totalité des pays du monde aient reconnu le principe « une seule Chine, deux systèmes », auquel adhère l’Australie – doivent également être arrêtées. Les Français de l’étranger vivant dans cette circonscription ont une occasion unique de voter pour ramener la raison dans le débat, à l’image des efforts que la Chine, le pape François et le président brésilien Lula font pour la paix. Soyons tous avec eux, en élargissant la dimension de la coopération internationale nécessaire !
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l’étranger ?
D’abord, j’ai moi-même été l’un d’eux. J’ai vécu leurs difficultés et leurs efforts, auprès d’une mère enseignante et d’un père qui importait en Argentine les produits industriels dont ce pays avait besoin et travaillait aux côtés de collègues et d’amis de toutes origines et de toutes cultures. J’ai ainsi compris dès mon enfance à la fois l’importance de la souveraineté nationale et l’unité de l’Humanité. Actuellement, j’assiste avec tristesse au démantèlement progressif de nos services diplomatiques et consulaires, au sein desquels leurs titulaires font un immense travail pour assurer malgré tout la présence de la France, efforts trop souvent si mal reconnus. Je suis convaincu que le sursaut politique que je propose, avec un grand dessein de paix, de souveraineté et de dialogue, rétablira ce qu’attendent les titulaires de nos postes et les autres pays du monde, et tout particulièrement les membres des BRICS plus : le retour d’une France médiatrice et inspiratrice, se libérant de ceux qui l’entravent, à Washington, à Bruxelles ou ailleurs. Je dis à tous les Français et Françaises de l’étranger : soyez avec nous, en ce moment déterminant de l’histoire, soyons ceux qui sont capables de surmonter leurs difficultés quotidiennes et de réinspirer la France, une France debout et belle.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Je mettrai tous mes efforts, cent fois sur le métier remettant mon ouvrage, pour sauver la paix. En combattant une oligarchie qui joue, elle, la guerre, pour sauver sa « bulle spéculative de tout ». Je me battrai pour assurer que notre pays ne soit plus occupé financièrement et culturellement par les collaborateurs de cette oligarchie, et pour convaincre mes collègues, par-delà les étiquettes politiciennes, d’en faire autant. Je penserai d’abord à l’Humanité et à la France, et non aux intérêts de mon parti ou de ma carrière. Je puis en donner la preuve par mon combat depuis plus de quarante ans, où l’on a tenté de m’exclure du pouvoir et des médias en déformant mes idées et en mettant une constante pression financière sur mon mouvement politique. Les hommes politiques de tous bords peuvent savoir, s’ils examinent mon cas, comment en 1995, le Conseil constitutionnel a rejeté mon compte de campagne présidentiel, en faisant de moi un bouc émissaire car je dénonçais la soumission financière de la France. En fait, tous savent très bien ce qui s’est passé, et c’est la raison pour laquelle, avec leurs collaborateurs des grands médias, ils tentent de me tenir à l’écart. Je ne cherche pas à jouer les victimes, mais à vous prouver que je suis un combattant acharné et qui le sera au sein de la future Assemblée. Je respecterai tout le personnel de celle-ci autant que les élus, car comme le disait Lazare Carnot, notre mission est « d’élever à la dignité d’hommes tous les individus de l’espèce humaine », sans en oublier aucun.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français.es de votre circonscription ?
Mettre le bien commun et l’intérêt général avant leurs intérêts particuliers, même s’ils sont légitimes, et aller voter. En votant pour des idées et non pour le système de consentement à l’occupation infligée à notre pays. Evidemment, les situations sont très différentes d’un pays d’accueil à l’autre. Etre en Russie ce n’est pas être en Chine, en Australie ou au Vietnam, ou encore dans les quelque 50 pays de ma circonscription. Il y a cependant des problèmes communs à tous les expatriés comme la fiscalité, la santé, l’école, les formalités administratives et bien d’autres encore. Et surtout, pour cette circonscription immense, je suis convaincu que l’on peut partout résoudre le même type de problèmes si l’on établit un réel projet commun. Des défis insolubles à un certain niveau, ou même d’apparentes contradictions, peuvent être résolus à un niveau supérieur, avec intelligence et bonne volonté. En définitive, le vrai défi est d’être confronté à une autre culture et de pouvoir, avec des amis dans le pays d’accueil et avec ceux d’entre vous qui font des allers et retours en France, réussir un amalgame harmonieux pour soi et les autres. En faisant connaître la culture de la France dans le pays d’accueil. Je connais ainsi un restaurant à Bangkok où l’on chante la France, des amicales à Sydney, en Chine (par exemple, le beau Cercle francophone de Yantai) et dans bien d’autres villes encore. Mes amis me pardonneront de les avoir cités, mais le chemin de la raison passe toujours par le cœur.
Comment est organisée votre campagne et quels sont vos soutiens ?
Cette campagne, de par sa durée, a été organisée pour écarter les voix dissonantes et différant des narratifs en place. Elle favorise financièrement ceux qui l’avaient préparée (toutes les nuances du macronisme et le RN) grâce à un système électoral et aux intérêts qui les nourrissent. Alors oui, nous avons de faibles moyens matériels, mais suffisants pour que vous nous connaissiez. Nous mobilisons aussi, par mail, tous nos amis ainsi que ceux de la Coalition internationale pour la Paix et de l’Institut Schiller dans le monde. Peu de moyens dans un monde où l’argent va à l’argent ? Raison de plus de voter, à travers ma candidature, pour la voix des sans voix du système existant, mais apporteurs des idées et d’une vision des choses qui, en s’incarnant, sont de nature à inspirer la paix et en créer les conditions, en rétablissant l’espérance, par lesquelles on puisse sortir de l’hiver démographique qui nous menace partout et quel que soit le régime politique.
Quels sont les axes de travail que vous pensez mener à bien si vous êtes élu ?
Je crois que mes réponses précédentes apportent une réponse. Je veux simplement ajouter qu’en votant pour moi, vous inspirerez en France des discussions et des débats sur les questions fondamentales, alors qu’aujourd’hui, presque tout est dominé par une vision franco-française très étroite et sans perspectives. Retrouver un service public digne de ce nom, des enseignants et chercheurs estimés et rémunérés comme ils le méritent, une politique du logement social qui a été massacrée, une politique d’éducation nationale qui éveille les capacités créatrices de chacun, sans démagogie ni formatage, bien sûr, voilà les axes de travail que je souhaite mener à bien avec toutes les parties prenantes. Ces axes ne vont, hélas, pas de soi aujourd’hui. Je combattrai toutes les addictions, depuis celle des drogues jusqu’à celle des écrans. Non d’un point de vue simplement négatif mais en proposant mieux, c’est-à-dire une culture de la vie et de la découverte.
Encore une fois, pour y parvenir, j’ai particulièrement besoin de votre aide, électrices et électeurs de votre circonscription, car vous êtes au centre de là où se joue le sort du monde.