Édition internationale

La France reçoit la 4ème Conférence ministérielle des diplomaties féministes

Paris est le théâtre de la 4ème Conférence ministérielle des diplomaties féministes les 22 et 23 octobre 2025. Cet événement international, unique en dehors du cadre onusien, souhaite réaffirmer la détermination collective à défendre les droits des femmes et l’égalité de genre.

Aurore Bergé, Eléonore Caroit et Yaël Braun-Pivet le 22 octobre 2025 - @Capucine Canonne Aurore Bergé, Eléonore Caroit et Yaël Braun-Pivet le 22 octobre 2025 - @Capucine Canonne
Aurore Bergé, Eléonore Caroit et Yaël Braun-Pivet le 22 octobre 2025 - @Capucine Canonne
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 23 octobre 2025

 

Nous voulons géopolitiser les enjeux féministes

 

Initiée par l’Allemagne en 2022, puis accueillie par les Pays-Bas en 2023 et le Mexique en 2024, la conférence ministérielle des diplomaties féministes vise à renforcer et élargir les coalitions internationales en faveur des droits des femmes. Elle réunit des États engagés dans une diplomatie féministe, des représentants d’organisations internationales, de la société civile, des milieux de la recherche, ainsi que des fondations philanthropiques et des banques de développement. “Cette conférence n’est pas un simple symbole, c’est un outil”, rappelle Aurore Bergé en amont de la conférence. “Nous voulons géopolitiser les enjeux féministes”, insiste Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum génération égalité. 

 

 

évènement à l'assemblée nationale en amont de la conférence ministérielle des politiques féministes - @Capucine Canonne
Évènement à l'Assemblée nationale en amont de la conférence ministérielle des politiques féministes © Capucine Canonne 

 

 

“Leur monde est un monde où la moitié de l’humanité devrait baisser les yeux” 

En amont de la conférence a eu lieu un événement “Pérenniser notre diplomatie féministe : garantir les droits, soutenir la société civile”, animé par Guillaume Gouffier Valente, député Val-de-Marne et Olivia Richard, Sénatrice des Français établis hors de France. À cette occasion, Yaël Braun Pivet , présidente de l’Assemblée nationale a rappelé que la lutte pour les droits des femmes reste un impératif mondial, 30 ans après le cri de ralliement d’Hillary Clinton à Pékin : "Women's rights are human rights". La présidente dénonce “un backlash - contrecoup -  factionnel, masculiniste et obscurantiste” et souligne que “nous devons poser une diplomatie de résistance, une diplomatie de conviction”. Elle insiste sur l’importance de la société civile face à ses représentants : “Vous êtes les experts, vous êtes les sentinelles sur le terrain, celles qui savent, celles qui agissent.” 

 

l'idée qu’une femme afghane, américaine, française, iranienne, israélienne, palestinienne, ukrainienne, soudanaise, c'est la même dignité, c'est la même humanité. 

 

Suivi par Aurore Bergé, Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, celle-ci rappelle que "la vision des féministes n'est pas un supplément d'armes. C'est une révolution de méthode et de regard. (...) l'égalité n'est pas un sujet intérieur, mais un principe universel". La ministre souligne qu’une diplomatie féministe universaliste est “l'idée qu’une femme afghane, américaine, française, iranienne, israélienne, palestinienne, ukrainienne, soudanaise, c'est la même dignité, c'est la même humanité. ”concluant sa prise de parole que la France ne lâchera rien “ Tenir bon face au recul, aux attaques et au vacarme du monde. Chaque échange, chaque regard, chaque geste de fraternité, de sororité peut devenir une étincelle d'espoir et de résistance…” 

Après deux tables rondes autour de l’engagement de la France, le contexte international, la protection et le financement des actions de la société civile, c’est Éléonore Caroit, nouvelle ministre déléguée des Français de l’étranger qui s’exprime. “ Nous vivons cette époque passionnante et vertigineuse. (...) Aujourd'hui, les droits des femmes sont mis en cause dans de très nombreux pays. Des mouvements veulent faire disparaître les femmes de l'espace public ”. 

 

 

évènement à l'assemblée nationale en amont de la conférence ministérielle des politiques féministes - @Capucine Canonne
évènement à l'assemblée nationale en amont de la conférence ministérielle des politiques féministes © Capucine Canonne 

 

 

La France mène une stratégie de diplomatie féministe depuis 2019

La France décide de mettre en place une diplomatie féministe en 2019. Elle est alors le 4ème pays à adopter une diplomatie féministe après la Suède, le Canada et le Luxembourg. Son objectif principal est d’intégrer l’égalité des sexes à toutes les problématiques à l’international, à savoir la sécurité, la santé, les enjeux climatiques et économiques, la politique etc… "La diplomatie française doit aussi servir à l'égalité entre les femmes et les hommes. (...) Il nous faut poursuivre une vraie diplomatie féministe" annonçait le président de la République, Emmanuel Macron, en 2019 lors de la conférence des ambassadeurs.

 

Aujourd’hui, une quinzaine de pays partagent cet engagement, tel que l’Espagne, le Mexique, le Liberia, la Mongolie pour ne citer qu’eux. 

 

Le 7 mars 2025, à la veille de la journée internationale des droits des femmes, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot lance officiellement la nouvelle Stratégie internationale de la France pour une diplomatie féministe, sur la période de 2025 à 2030. Aujourd’hui, une quinzaine de pays partagent cet engagement, tel que l’Espagne, le Mexique, le Liberia, la Mongolie pour ne citer qu’eux. Sept mois plus tard, l’organisation de la 4ème conférence ministérielle des politiques étrangères féministes en France est un écho puissant. Elle réunit 55 délégations étatiques, environ 500 participants et une centaine d’ONG. 



 

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