Oublions l’avion et passons aux voyages plus roots ! Camille Hinas des Artisans de Demain, Caroline et Frédéric de Casquette Baskets On The Road, Pauline et Simon de Péripléties, ont osé l’expérience de vivre en van. Ils témoignent de leurs aventures. Désillusions, surprises et liberté à gogo, voici quelques points à connaître avant de se lancer sur les chapeaux de roues !
Nous sommes partis à la rencontre de Camille Hinas des Artisans de Demain, qui cumule avec son partenaire Illiès plus de 280.000 abonnés sur Youtube, de Caroline et Frédéric de Casquette Baskets On The Road qui proposent leur blog en plus d’un livre à propos de la vanlife. Nous avons également interviewé Pauline et Simon de Péripléties, gérant une boutique en ligne avec 100% du made in France, en plus de leur chaîne Youtube. Ces trois couples de vanlifers français sont partis à la découverte de presque tous les continents avec un objectif commun : partager leurs ressentis et conseils sur la route.
Le plus dur est pour moi de se lancer. Cette première étape, quand tu es dans ta vie, ton quotidien et que tu n’oses pas, est sûrement la plus délicate. Il n’y a pas de moment parfait. Nous ne sommes jamais prêts à partir. Je conseille de faire le premier pas, et le reste suivra. Il ne faut pas se laisser retenir par ses peurs. Il faut y aller ! Camille Hinas - Artisans de demain
Voyager en van avec le strict nécessaire
Si certains préfèrent partir en vacances avec l’entièreté de leur garde-robe, il vaudra mieux revoir ses priorités en cas de voyage en van. Pour ceux qui souhaitent même y vivre tout au long de l’année, d’autant plus d’affaires devront passer à la trappe ! Imaginez habiter dans une maison, et devoir tout replacer dans un van : il s’agit presque de Mission Impossible.
Caroline et Frédéric de Casquette Baskets On The Road précisent : « L’avantage de vivre en van est sûrement la liberté totale de ne jamais prévoir, tu peux partir quand tu veux. L’inconvénient est d’être restreint en termes de matériel. Tu peux être limité en eau par exemple, ce qui peut être délicat au niveau de l’hygiène lorsqu’on est accro au sport. En bref, nous ne voyageons qu’avec l’essentiel. »
Accepter les imprévus sur la route
Après avoir réussi à trouver et s’installer dans un van, l’heure est au voyage. Pour ne citer qu’une de leurs aventures, Caroline et Frédéric ont par exemple décidé de traverser la route de la soie, Les Artisans de Demain sont eux passés en Afrique du Sud et Péripléties s’était lancé dans un tour d’Europe. Au final, qu’importe le voyage : plusieurs remarques communes aux trois couples sont ressorties. Tous reviennent sur l’ouverture d’esprit et la liberté d’action que ce mode de voyage peut apporter. Mais il n’y a pas que des bons côtés ! En plus de ne vivre qu’avec l’essentiel, les imprévus sont inévitables sur la route. Une roue crevée ou un problème mécanique, et vous voilà coincé dans un endroit que vous ne connaissez ni d’Eve ni d'Adam ! Le couple de Péripléties raconte « qu’il faut accepter de perdre du confort », précise bien « aimer montrer les galères » et que de cette manière, « leurs bons souvenirs » se créent.
Caroline et Frédéric de Casquette Baskets On The Road nous ont, quant à eux, partagé une de leurs nombreuses anecdotes : « Quand on passe la frontière entre l’Iran et le Pakistan, il y a cinq jours sous escorte militaire. C’est une région qui peut-être dangereuse. Et les routes sont assez cabossées. Pendant notre traversée, il avait beaucoup plu et les chemins commençaient à être inondés. Mon van a stoppé net et je n’ai jamais réussi à le refaire démarrer. Heureusement, un ami était en van aussi et il a pu me tracter. Nous avons fait plus de 250km comme cela. Une fois arrivé à Quetta, on ne pouvait pas sortir de la station de police sans escorte et notre moteur était sûrement endommagé. Nous avons finalement passé 10 jours dans la station de police. Nous avons vécu avec eux, nous partagions les repas, nous les voyions partir et revenir de mission. C’était improbable ! Ils faisaient le feu devant la station pour se réchauffer et nous échangions des blagues tous ensemble. Nous avons notamment rencontré Saïd. Son rôle était de tenir la porte de la station de police. Il était le seul à parler un petit peu anglais.
Un jour où nous étions déçus, il nous a répondu que cette galère faisait partie de notre voyage, que cet événement était important et qu’on y repenserait avec le sourire. Sa phrase m’a mis une claque ! Saïd peine à nourrir sa famille pendant que nous voyageons et râlons pour une histoire de moteur. Juste après, je me suis dit que je terminerai le voyage à pieds si le van ne fonctionnerait plus. Rien n’était très grave sur le coup, et notre voyage restait une expérience extraordinaire malgré les soucis techniques. Il faut savoir prendre du recul quand on a une vie de vanlifer. »
Vivre financièrement de ses voyages en van
Vous l’aurez compris, une vie de vanlifer, c’est toute une organisation ! Et l’une des questions que de nombreux curieux se posent est probablement : comment faire pour gagner sa vie durant ces roadtrips ? D’autant plus que, selon le magazine Van Life, les prix d’un van varient de 2.000 jusqu’à 50.000 euros. Tout dépend du confort souhaité (toit lavable, aménagement fixe…).
En réalité de nombreuses solutions existent pour s’autofinancer sur les routes. Le couple de Casquette Baskets On The Road répond : « Nous avions commencé à voyager grâce à nos économies. Quand nous nous déplaçons en van, nous dépensons naturellement très peu. Il est aussi possible d’écrire sur ses voyages pour en vivre. Être digital nomade n’est pas facile. Et travailler plusieurs heures par jour change aussi complètement le voyage. » Péripléties ont quant à eux opté pour une autre solution : « Nous sommes semi-nomades. On aime varier et vivre sur les routes la moitié de l’année. Le reste, nous travaillons dans notre région en tant que photographe et journaliste. Il faut réussir à trouver l’équilibre, ce n’est pas toujours facile. » Camille a de son côté publié un livre Quelque chose d’Afrique du Sud. Elle raconte sa vision d’expatriée dans le pays, et a également fait « plein de petits jobs au Cap ». Une façon de découvrir de près la vie là-bas.
Le couple de Péripléties rajoute que toute une économie régionale existe aussi autour de ce mode de vie : « Nous ne pouvons pas stationner n’importe où. Et les villes qui accueillent les voyageurs itinérants, notamment en France, nourrissent énormément de commerces et rendent leurs villes parfois plus attractives. Cela peut être intéressant pour tout le monde. »
Partager sur les réseaux sociaux son aventure
Les trois couples interviewés ont également un dernier point commun : partager leurs aventures - positives comme négatives - sur les réseaux sociaux ou dans un livre. Coup de pouce, reportage, discussion, tout est disponible pour démocratiser au maximum les voyages en van. Le couple de Péripléties se remémore : « Notre objectif à l’époque était de réaliser des reportages pour les réseaux sociaux, d’aller voir ce qui était différent à travers l’Europe et le partager. Même si les réseaux nous formatent d’une certaine manière avec les algorithmes, nous avons l’impression de pouvoir faire ce que nous désirons. On essaye d’être transparent. On crée parfois l’envie de partir, tout en restant honnête. Nous montrons les bons comme les mauvais côtés. Nous ne voulons pas de déconvenues ou de mauvaises surprises. » Camille Hinas rajoute avoir été « la plus transparente possible » notamment dans son livre Quelque chose d’Afrique du Sud.
Frédéric de Casquette Baskets On The Road conclut, quant à lui : « Le voyage en van offre quelque chose d’extraordinaire à partager qui intéresse. Pour moi, il n’y a pas d’âge pour tester ! Lancez-vous. »