Édition internationale

Reporters sans Frontières : “Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués.”

“Voilà où mène la haine des journalistes ! Elle mène à la mort de 67 journalistes cette année, pas par accident, pas par effet collatéral. Ils ont été tués, ciblés en raison de leur activité de journaliste.”, souligne Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières. À travers son rapport, l’organisation révèle le nombre de journalistes tués et détenus depuis le début de l’année 2025.

photo d'une caméra de télévision sur le terrain, unsplashphoto d'une caméra de télévision sur le terrain, unsplash
Écrit par Flora Lacroix
Publié le 9 décembre 2025

 

Reporters sans Frontières (RSF) à dévoilé mardi 9 décembre 2025 son rapport révélant le nombre de journalistes tués et détenus durant l’année écoulée. “Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués.”, insiste-t-il.  L’organisation dénonce l’augmentation de décès au sein de la profession ces dernières années, en particulier en 2025. 
 

  
 

67 journalistes tués en 2025

RSF annonce que 67 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur fonction et pour leur qualification de journalistes. Parmi eux, 53 ont été victimes de la guerre et du crime organisé. Des journalistes ont été tués en Ukraine, au Soudan et à Gaza où 43% des professionnels sont morts. L’année 2025 est également la plus meurtrière depuis trois ans au Mexique, pour les journalistes en raison du crime organisé. Le pays est le deuxième plus dangereux pour la profession. 24% des journalistes tués étaient concentrés sur le continent américain. 

Les journalistes ont été tués pour la plupart en couvrant l'information dans leurs pays, seuls deux ont été tués à l’étranger. “Voilà où mène la haine des journalistes ! Elle mène à la mort de 67 journalistes cette année, pas par accident, pas par effet collatéral. Ils ont été tués, ciblés en raison de leur activité de journaliste.”, interpelle Thibaut Bruttin, directeur général de RSF. 


 


 

503 journalistes sont détenus dans le monde 

503 journalistes sont détenus dans 47 pays du monde. Ils sont 121 à être emprisonnés en Chine, 48 en Russie et 47 en Birmanie. La Russie détient le plus de journalistes étrangers sur son sol, 26 Ukrainiens, suivi d'Israël, qui en détient 20. La liberté de la presse est menacée dans les pays de l’ex-bloc soviétique comme la Géorgie, la Biélorussie ou encore l'Azerbaïdjan, pays dans lequel 25 journalistes sont emprisonnés. 

Depuis la chute de Bachar al-Assad, la Syrie compte le plus de journalistes portés disparus. Ils sont nombreux à avoir été arrêtés ou capturés durant la dictature syrienne et sont depuis un an introuvables. 135 journalistes sont portés disparus dans 37 pays du monde, en 2025. Ces disparitions sont concentrées au Moyen-Orient et en Amérique latine, particulièrement en Irak, en Syrie et au Mexique. Certains professionnels ont disparu depuis plus de 30 ans.

 

“De témoins privilégiés de l'histoire, les journalistes sont devenus progressivement des victimes collatérales, des témoins gênants, des monnaies d’échanges, des pions dans des jeux diplomatiques, des hommes et des femmes à abattre.” continue Thibaut Bruttin. 20 journalistes sont toujours retenus en otage à travers le monde. Le Yémen est le pays où les journalistes ont été le plus enlevés durant l’année 2025, avec 7 otages.  

 

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Le nombre de victimes d’exactions (tués, détenus, otages, disparus) est renseigné par des correspondants de Reporters sans Frontières et des responsables de zones, au sein d’un baromètre actualisé en temps réel

 

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