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Ouverture du 1er procès de la Cour Pénale Internationale

Attendu depuis plusieurs années, le premier procès de l'histoire de la Cour Pénale Internationale a débuté cette semaine à La Haye (Pays-Bas). Le procureur a décidé d'en faire celui des enfants soldats avec en ligne de mire Thomas Lubanga, chef de milice congolaise. Une affaire qui servira de test pour cette institution judiciaire encore en rodage

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Écrit par Damien Bouhours
Publié le 27 novembre 2024


Thomas Lubanga Dyilo (AFP/Ed Oudenaarden) est le premier accusé de la Cour Pénale Internationale (CPI). Cet ex-patron de la milice Union des Patriotes Congolais (UPC) est suspecté de crimes de guerre pour avoir enrôlé dans ses forces armées des enfants de moins de 15 ans, lors du conflit de l'Ituri (Est de la République Démocratique du Congo). Cette région minière était le théâtre, entre septembre 2002 et août 2003, d'un massacre opposant deux communautés ethniques, les Hema (proche de l'UPC) et les Lendu, pour l'obtention de biens fonciers et le contrôle des mines d'or.

 

La CPI en plein test


Ce premier procès est un véritable test pour une institution judiciaire qui a mis du temps à trouver ses marques. Créée en 2002, suite à l'entrée en vigueur du Statut de Rome, la Cour Pénale Internationale (CPI) a pour but de poursuivre les responsables de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de génocide survenus après 2002 et dans le cas où les Etats ne souhaitent pas ou n'ont pas les moyens eux-mêmes de procéder à un jugement équitable. Cette première affaire a relancé les inquiétudes liées à l'efficacité de cette Cour, qui a pour difficile tâche de juger des affaires criminelles concernant des pays encore ravagés par les conflits. Il aura donc fallu plus de 2 ans après sa mise en place pour que la première enquête commence, et encore 3 ans pour que des mandats d'arrêt soient lancés. Ce procès a également fait l'objet d'une très longue préparation pour interpréter et appliquer les textes notamment au sujet des droits de l'accusé, de la divulgation de pièces à conviction ou encore de protection des témoins dans des contextes dangereux."Chacun essayait de défendre son pré carré et tout se discutait âprement" avoue Catherine Mabille, avocate principale de Lubanga.


Un procureur contesté


Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo a été de nombreuses fois critiqué, quant à sa gestion du dossier, en particulier à cause de sa décision de ne cibler que des responsables de second rang et de ne pas prendre en compte les massacres commis lors de cette guerre civile en tant que chef d'accusation. M. Moreno-Ocampo s'est justifié en affirmant que deux autres enquêtes étaient en cours pour trouver les responsables politiques ayant financé les milices et que la condamnation de Lubanga "aurait une grande signification en Ituri. Ses victimes attendent beaucoup de son procès". Les victimes seront d'ailleurs entendues tout au long de l'audience, qui durera entre 6 et 9 mois, dans l'espoir d'obtenir réparation. Une affaire qui permettra de juger de l'utilité de la CPI, laquelle a lancé 3 autres enquêtes en Ouganda, au Soudan et en Centrafrique, d'autres pays dévastés par la guerre qui attendent de la justice internationale de pouvoir cicatriser leurs plaies.

 


Encore 300.000 enfants soldats


L'organisation des Nations Unies estime à 300.000 le nombre d'enfants soldats encore en activité, avec une part égale de garçons et de filles. Ces enfants guerriers sont généralement présents lors de guerres civiles ou au sein de groupuscules révolutionnaires. Outre le recrutement forcé, de nombreux enfants poussés par la misère rejoignent volontairement les combats. Lors des dernières journées internationales des enfants soldats en février 2008, Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale du secrétaire générale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, avait établi une liste de 13 pays utilisant toujours des enfants lors de conflits armés (Afghanistan, Burundi, République Centrafricaine, République démocratique du Congo, Birmanie, Népal, Somalie, Soudan, Tchad, Colombie, Philippines, Sri Lanka et Ouganda). Elle avait salué les actions d'organisations comme l'Unicef pour "reconstruire la communauté afin qu'elle puisse, par l'éducation ou le sport, réinscrire l'ex-combattant dans le tissu social". D.B (www.lepetitjournal.com) mercredi 28 janvier 2009   

 

 

 

damien bouhours
Publié le 28 janvier 2009, mis à jour le 27 novembre 2024
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