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Quand l’art, la création et la technologie s'inspirent du vivant dans le monde…

L’Homme a toujours trouvé dans le vivant une source d’inspiration inépuisable, pour survivre d’abord mais aussi pour créer, inventer ou innover. Lepetitjournal.com s’est lancé dans une exploration dans le temps et l’espace pour comprendre comment le vivant inspire l’humanité depuis son origine.

Jacques Rougerie imagine le Pulmo Jacques Rougerie imagine le Pulmo
Jacques Rougerie imagine le Pulmo
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 12 juin 2025, mis à jour le 17 juin 2025

 

“La nature est source de toute vraie connaissance. Elle a sa propre logique, ses propres lois, elle n’a aucun effet sans cause, ni invention sans nécessité”

 

Saviez-vous que le bec du martin pêcheur a inspiré les trajectoires des trains japonais ? Que le gecko a permis la création d’adhésif ? Que le déplacement de la fourmi est très important pour la robotique ? Que la technologie du drone vient - en partie - des ailes battantes des oiseaux ? Pour arriver à ces découvertes, ils sont nombreux à avoir observé le vivant depuis la préhistoire. A la Renaissance, l’inspiration du vivant est à son apogée… 

 

 

A la Renaissance, il est l’un des observateurs les plus perspicaces de la nature, enrichissant ses inventions et ses pensées en puisant dans le vivant.

 

Léonard de vinci

 


 

Léonard de Vinci, l’inventeur qui a observé le vivant toute sa vie 

S’il y a bien un personnage qui a transcendé le temps, les territoires, les éléments, les sens, et les arts, c’est bien Léonard de Vinci. A la Renaissance, il est l’un des observateurs les plus perspicaces de la nature, enrichissant ses inventions et ses pensées en puisant dans le vivant. Son inspiration ne s’arrête pas aux végétaux et aux oiseaux mais s’étend aux insectes et aux créatures marines. 

“La nature est source de toute vraie connaissance. Elle a sa propre logique, ses propres lois, elle n’a aucun effet sans cause, ni invention sans nécessité” écrit un jour le scientifique italien qui étudie le vivant pour l’imiter au plus près. Tout au long de sa vie, ses feuillets prouvent sa passion, comme en 1505 avec les intéractions entre les ailes des oiseaux et l’air mais aussi ses esquisses de libellule dans les années 1490 dont les prouesses aériennes impressionnent Léonard de Vinci. Le vol humain est d’ailleurs au cœur de ses réflexions jusqu’à imaginer des machines volantes largement inspirées de l’aile animale. Il n’y a aujourd'hui pas de preuve de l’expérimentation de celles-ci. Mais les écrits resteront toujours. 

 

A travers une exposition temporaire du 7 juin au 10 septembre 2025, nommée “S’inspirer du Vivant, de Léonard de Vinci à nos jours”, au coeur du parc du Clos Lucé dans le Val de Loire, explorez les liens entre les inventions de Léonard de Vinci et les recherches contemporaines en biomimétisme. L’occasion de mieux comprendre l’impact de la nature sur l’innovation, de la Renaissance jusqu’à aujourd’hui… Toutes les informations ici 

 

 

machine à voler inspirée de Léonard de Vinci, maquette à l'exposition "S'inspirer du vivant"
machine à voler inspirée de Léonard de Vinci, maquette à l'exposition "S'inspirer du vivant" 

 

 

Direction Amboise pour l'exposition Léonard de Vinci et le biomimétisme, au Château du Clos Lucé

 

 

L’océanographe français Jacques Rougerie, quant à lui, s’inspire depuis les années 70 de la vie marine. Il crée et invente des habitats marins pour explorer les océans

 

 

De grands noms qui se sont inspirés de la nature 

Au fil de l’Histoire, les plus grands explorateurs, chercheurs, artistes et scientifiques ont, comme lui, observé la nature pour créer et - souvent -, trouver des solutions et des réponses à beaucoup d’interrogations de l’humanité. 

 

François Delarozière, artiste et scénographe français, s’est aussi inspiré du monde animal. Il est le créateur des Machines de l’île à Nantes

 

Théo Jansen par exemple, est un artiste néerlandais qui se lance dans le projet atypique de sculptures faites de tubes plastiques et nommées “Strandbeests” (bêtes de plage). Ses créations s’animent par la force du vent et rappellent des squelettes d’animaux. La marche des Standbeests est fascinante. François Delarozière, artiste et scénographe français, s’est aussi inspiré du monde animal. Il est le créateur des Machines de l’île à Nantes. Le Grand Elephant, l’Araignée ou l’Arbre aux Hérons captivent des milliers de visiteurs par leur taille monumentale mais aussi leur mécanique parfaitement imitée du vivant. Ses machines vivantes voyagent partout, de la Chine au Canada, en passant par le Royaume-Uni. “Nous sommes confrontés aux mêmes lois que celles de la nature, comme la puissance du vent” confiait en 2025 François Delarozière.

 

 

Machines pensées par François Delarozière à Nantes - dessin à l'exposition "s"inspirer du vivant"

 

 

L’océanographe français Jacques Rougerie, quant à lui, s’inspire depuis les années 70 de la vie marine. Il crée et invente des habitats marins pour explorer les océans. Ses projets - le Pulmo en 1974, le SeaOrbiter en 2000 ou encore la Cité des Mériens en 2009 - s’inspirent de la faune marine comme l’hippocampe, la méduse et la raie manta. 

 

 

Machines de la vie marine par Jacques Rougerie
Machines de la vie marine par Jacques Rougerie 

 

Dans un autre registre, celui de l’art, Iris van Herpen révolutionne la mode avec ses collections Syntopia et Roots of Rebirth. La créatrice visionnaire néerlandaise s’inspire des mouvements de la nature pour créer des extension organique du corps, une seconde peau en quelque sorte. Plusieurs siècles auparavant, c’est l’artiste espagnol Gaudí qui se lance dans le projet d’une vie : la Sagrada Familia à Barcelone. Le créateur élit la nature comme source d’inspiration. Les colonnes sont ainsi inspirées des arbres, formant une forêt gigantesque de pierres. Comme Léonard de Vinci disait parfois : “la nature est le maître de l’art”. 

 

 

le robot AntBot s’inspire d’ailleurs largement de la fourmi du désert dans ses mouvements et sa détection du soleil.

 

 

Vêtements créés par Iris Van Harpen - exposition "s'inspirer du vivant"
Vêtements créés par Iris Van Harpen - exposition "s'inspirer du vivant" 

 

 

"Sculpting the Senses" : Iris van Herpen au carrefour de la mode, l'art et la science

 


 

Les plus grandes technologies du siècle imitent le vivant 

Bien que Léonard de Vinci soit considéré pour beaucoup comme le père du “biomimétisme”, le mot est inventé et théorisé en 1969 par le physicien Otto Schmitt. Le terme identifie des solutions inspirées du vivant qui sont transposées à de nouvelles applications de l’activité humaine. Le biomimétisme a considérablement changé le regard des humains sur l’environnement, mais aussi la technique, l’habitat, l’organisation, l’économie et les innovations durables. 

 

 

la robotique s'inspire du vivant et de ses mouvements - exposition "s'inspirer du vivant" dans le Val de Loire
la robotique s'inspire du vivant et de ses mouvements - exposition "s'inspirer du vivant" dans le Val de Loire 

 

Le papillon qui inspire les innovations dans les cosmétiques
Le papillon qui inspire les innovations dans les cosmétiques 

 

C’est par le biomimétisme que le bec profilé du martin pêcheur a inspiré, en 2013, le nez du Shinkansen, le TGV japonais qui roule à 300km/h. Les nageoires des baleines à bosse ont, quant à elles, été largement copiées par les pales des éoliennes, permettant un gain énergétique de 20%. Dans les années 2010, les papillons Morpho, célèbres pour leur couleur bleue liée à l’interaction avec les rayons lumineux, inspirent des innovations en cosmétiques. Dans la même période, des projets d’habitats bio-inspirés voient le jour à l’instar du Eastgate Center au Zimbabwe. Là bas, on s’inspire des termitières pour se passer de climatisation. En 2019, le constructeur aéronautique Airbus s’est, quant à lui, inspiré de la peau de requin pour en revêtir les fuselages de ses avions, limitant leur résistance à l’air et leur consommation de carburant. Des entreprises de robotique sont aujourd’hui très attentives aux insectes ; le robot AntBot s’inspire d’ailleurs largement de la fourmi du désert dans ses mouvements et sa détection du soleil. En 2025, l’intelligence artificielle s’allie au biomimétisme. En médecine par exemple, est testée l’imitation du processus de régénération des tissus humains. 

L’élan de Léonard de Vinci reste le même : comprendre le vivant pour mieux vivre sans chercher à le dominer et toujours le respecter. “Celui qui méprise la vie ne la mérite pas.” 

 

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