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Le Parrain des océans : la traque des trafiquants de vessies de totoaba 

le parrain des océansle parrain des océans
Écrit par Natacha Marbot
Publié le 30 mars 2023, mis à jour le 5 juin 2023

Dans la première saison de la nouvelle émission Planet Killers diffusée sur France 5, Martin Boudot et Hugo Van Offel traquent quatre des plus grands criminels environnementaux aux quatres coins du monde. Le 3 avril, à 21h (ensuite disponible en replay sur france.tv), Le parrain des océans sera consacré à la pêche illégale. 

L’émission débute avec un constat simple : la pêche illégale représente un business de 23 milliards d’euros chaque année. Peu connue du grand public, la pression sur les ressources halieutiques est pourtant un enjeu immense de la protection de la biodiversité. 

Du Mexique à la Chine, un trafic international

Deux personnages ressortent de cette émission. Le premier est un poisson, le totoaba, une espèce protégée endémique du Golfe de Californie. Le deuxième est un homme d'affaires chinois recherché par Interpol : Junchang Wu, ou le Parrain des océans. L’enquête met en lumière la section d’Interpol dédiée aux crimes environnementaux, normalement peu ouverte aux médias et au public. 

Le documentaire de Martin Boudot et Hugo Van Offel décrit la mécanique de ce trafic, l’un des plus violents du monde. Surnommé “la cocaïne de la mer”, le totoaba est un grand poisson argenté protégé depuis les années 1970, dont le kilo vaut plus cher que la fameuse poudre blanche. Un kilo de totoaba se revend à pas moins de 50.000€. 

 

braconnage totoaba

La vessie du totoaba vaut de l’or 

Pourquoi donc ce poisson vaut-il si cher ? Comme pour nombre d’espèces en danger (le pangolin, le rhinocéros pour sa corne) le totoaba est utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise. Plus précisément, c’est la vessie de ce poisson, supposément aphrodisiaque, que les marchés s’arrachent. “Elles (les vessies) sont d’ailleurs régulièrement surnommées le ginseng de l’eau pour leur effet supposé stimulant du système immunitaire. Aujourd’hui encore elles sont consommées en ragoût, soupes ou même sautées et considérées comme un complément alimentaire pour un régime sain.” indique National Geographic

Par proximité géographique, le trafic est organisé et géré localement par des cartels mexicains, mais les têtes pensantes du trafic sont chinoises. Le “parrain”, Junchang Wu est recherché par Interpol, fait l’objet d’une notice rouge (signalement international) vivrait à Tijuana au Mexique. L’émission explique les mécanismes du trafic, les enjeux écologiques et la lutte d’associations comme Sea Shepherd, pour qui la protection du totoaba - mais aussi de toutes les autres espèces prises dans les filets illégaux des braconniers - est très difficile voire dangereuse. L’émission se voit comme un thriller, tant les enjeux sont grands et la traque impressionnante.

 

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