La vie reprend, les artistes retrouvent leur scène, les émotions n’attendent qu’à s’exprimer, Paris retrouve sa vie nocturne et son âme unique. Entre amis ou en famille, le temps d’une soirée musicale, d’un opéra classique, d’un théâtre ou d’un dîner burlesque, voici quelques trésors à découvrir au plus vite…
Soirée Jazz au Bal Blomet
Scène parisienne multiculturelle située près de Montparnasse dans le 15e arrondissement de Paris, le Bal Blomet est une adresse mythique depuis 1924 - il s’agit du plus ancien club de jazz d’Europe en activité - qui propose à l’année des concerts de jazz et de musique classique, des spectacles musicaux et des événements culturels. Dans un cadre chaleureux, fusion du Montparnasse des années folles et des speakeasies new-yorkais, les férus de musique côtoient ici les néophytes dans une ambiance conviviale et bon enfant. Un lieu magique avec une belle âme de partage, d’émotions et de fête. Jazziste solo au piano, cabaret, jazz latino ou manouche, l’éventail de la programmation est à l’image de l’éclectisme de ses spectateurs. A ne pas manquer prochainement : « l’immense petit cabaret » Un assemblage d’artistes improbables remplis d'humour et unis par l'amour des voyages musicaux (le 5 février) et les « 1001 nuits du jazz » (100 soirée-concerts pour revivre un siècle de jazz, avec Raphaël Imbert, Johan Farjot, et Vincent Peirani) qui sont proposées tous les quinze jours et qui rencontrent toujours un immense succès.
Du grand art à l’Opéra Comique
Fondé sous le règne de Louis XIV en 1714 à partir de troupes qualifiées de « foraines » qui se produisaient lors des spectacles donnés lors des foires annuelles de Paris, l’Opéra Comique proposait alors un répertoire surtout constitué de pantomimes et de parodies d’opéras afin de déjouer les interdictions dont ils étaient frappés à la suite de procès intentés par la Comédie Française inquiète face à la qualité montante des spectacles qui lui portait concurrence. En 1714, un décret autorise la troupe à avoir son propre théâtre avec une condition : intercaler des dialogues parlés dans les œuvres chantées. C’est le concept actuel de l’Opéra Comique. Après de difficiles débuts et quelques fermetures, l'Opéra-Comique est confié à Jean Monnet en 1743, ce dernier invite l'auteur Charles-Simon Favart et le succès est au rendez-vous. Il donnera même son nom à la salle principale. Aujourd’hui dans la mythique salle Favart de ce petit bijou qu’est l’Opéra Comique, de nombreux opéras sont présentés pour cette saison 2022 : Hamlet, Coronis, La Périchole, Madame White Snake, Lakmé, Armide et d’autres chefs d’œuvres du répertoire. L’établissement propose également de nombreux rendez-vous récurrents, sous la forme de concerts et récitals qui ont lieu dans le décor à la fois intime et somptueux du foyer de l’Opéra Comique. A l’heure du déjeuner cinq rendez-vous lyriques pour explorer en une heure les répertoires de l’opéra, de l’opéra-comique et de l’opérette, dans des programmes exclusifs interprétés par les jeunes chanteurs. L’Opéra comique propose également une dizaine de fois par an Mécanopéra pour les jeunes spectateurs : il s’agit d’un moment d’échange et de convivialité à partager avec les jeunes artistes pour explorer le répertoire de l’Opéra Comique. Enfin, cinq samedis par an, l’Opéra Comique propose « Chantez maintenant » parce que l’expérience du chant en dit parfois plus que les mots. Christophe Grapperon propose une découverte des opéras de la saison en nous faisant chanter leurs airs les plus fameux ou les plus vibrants. Selon les âges et les goûts de chacun, l’Opéra Comique offre la promesse de découvertes riches et intenses.
Don Giovanni à l’Opéra Bastille
Salle d’opéra moderne située sur la place de la Bastille à Paris inaugurée en 1989 à l’occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution, l’Opéra Bastille partage avec l’Opéra Garnier le titre d’Opéra de Paris, une institution publique française ayant pour mission la mise en œuvre de représentations de ballets, opéras et spectacles lyriques d’excellence. Avec près de trois mille places elle compte parmi les plus importantes au monde, devant le théâtre Bolchoï de Moscou ou le Concert Hall de l’opéra de Sydney. Du 1er février au 11 mars 2022, cette salle mythique accueillera le célébrissime Don Giovanni de Mozart, une œuvre qui devait marquer l’histoire de l’opéra avec cet homme qui conquiert et soumet les femmes, avec la bestialité et la froideur du prédateur ferrant sa proie. Le pouvoir est au cœur du théâtre d’Ivo van Hove. Pour cet amoureux de Shakespeare, la scène est le lieu où doivent coexister des forces contradictoires, quitte à plonger le spectateur dans le doute en le privant de ses rassurantes certitudes. Le metteur en scène revisite le mythe du séducteur qui hante depuis des siècles la culture européenne et en fait un personnage cruel, manipulateur et perturbateur de l’ordre social.
Le Théâtre de Paris met en scène « Les Producteurs »
Inauguré en 1891, le Théâtre de Paris est un théâtre à l’italienne de mille places qui a vu se succéder sur sa scène des comédiens et comédiennes de renom : Romy Schneider, Alain Delon, Gérard Depardieu, Bernard Giraudeau, Jean Piat, ou encore plus récemment Richard Berry, Daniel Auteuil, Guillaume de Tonquédec, Al Pacino et bien d’autres. En 1967, le réalisateur new-yorkais Mel Brooks réalise son premier long-métrage : Les Producteurs, qui devient rapidement une comédie culte. L’histoire, osée et complètement délirante, met en scène un producteur de Broadway en faillite, Max Bialystock, se faisant gigolo pour soutirer de l’argent auprès de vieilles dames octogénaires fortunées, et un timide et névrosé comptable, Léo Bloom. Persuadés de pouvoir s’enrichir avec les assurances d’un spectacle conçu pour être un flop, les deux comparses s’associent pour monter la plus nulle des comédies musicales, écrite par un ancien nazi intitulée « Le Printemps d’Hitler », et en recrutant le plus ringard des metteurs en scène. Les choses se compliquent pour les deux producteurs lorsque le flop annoncé se révèle inopinément un succès... En 2001, The Producers devient une comédie musicale adaptée par Mel Brooks lui-même, qui en écrit et signe musiques et chansons, puis en France par le dramaturge et metteur en scène français Alexis Michalik. Un petit bijou bien rythmé de drôlerie, de chants, de danse et de claquettes absolument mémorable. Chapeau bas aux artistes !
Jusqu'au 8 mai 2022
“Les crapauds fous” au théâtre du Splendid
Le Splendid est un café-théâtre fondé en 1974 rue des Lombards (4ème arrondissement de Paris) dans l’arrière-salle d’un bistrot par un collectif d’auteurs et acteurs de renom (Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Bruno Moynot…). Le groupe devient ensuite la troupe du Splendid et en 1981 le théâtre prend ses quartiers dans le 10ème arrondissement, rue du faubourg Saint Martin et devient « le Splendid Saint-Martin ». Le lieu accueille des succès réguliers, comme « les crapauds », qui se voit prolongé à partir du 26 janvier 2022 du mercredi au dimanche à 19h. Cette pièce de et mise en scène par Mélody Mourey raconte l'histoire vraie et extraordinaire de médecins polonais qui, durant la Seconde Guerre mondiale, sauvèrent des milliers de vies en élaborant une vaste supercherie.
1990, New York. Une jeune étudiante en psychologie rend visite à Stanislaw, médecin à la retraite, pour en savoir plus sur son grand-père, Eugène, et sur ses actions pendant la Seconde Guerre mondiale.
1940, Rozwadów, Pologne. Deux jeunes médecins, Eugène et Stanislaw, mettent au point un ingénieux stratagème pour berner les nazis et empêcher les déportations de tous les habitants menacés... Mais leur ruse ne tarde pas à éveiller les soupçons dans les rangs du IIIème Reich et les deux amis doivent rivaliser d'inventivité pour que le château de cartes qu'ils ont érigé ne s'écroule pas sur eux. Dans cette histoire, qui oscille entre deux époques, se croisent une vingtaine de personnages (interprétés par neufs comédiens) pris dans les rouages fragiles d'une supercherie vertigineuse. La pièce a reçu trois nominations aux Molières 2019 : meilleur spectacle, meilleur auteur et meilleure mise en scène.
Hey honey & son show burlesque
Chaque vendredi soir une soirée inoubliable au sein de l’hôtel Maison Mère qui a ouvert ses portes en septembre dernier. Le lieu est un boutique hotel unique en son genre et sa table Hey Honey une destination prisée des Parisiens en quête d’expériences originales et de saveurs formidables. Aux manettes de cette table savoureuse et colorée, un chef colombien qui mise autant sur l’équilibre des saveurs que celui des textures, le tout autour d’assiettes élégantes et raffinées. Au menu, un ceviche arc-en-ciel de daurade, avocat et plantain qui nous arrive non sans surprise, un poulpe dodu aux pois chiches, prune et chimichurri, une daurade à la plancha, patate douce, broccolini, vinaigrette au yuzu ou encore un magret de canette, gratin dauphinois, sauce à la bière noire et quelques pistaches. On accompagne cela d’un divin cocktail que l’on choisit selon son émotion du moment (colère, nostalgie, plénitude…) à partir de cartes de tarot géantes et on attend le passage coquin de Mara dénudée qui déambule autour des tables. Après cette pause divertissante, on se laisse tenter par un bon fromage ou une ganache au chocolat à l’estragon. Une soirée intimiste et coquine, proposée dans un lieu inédit, offerte par une équipe bienveillante, festive et souriante aux petits soins pour chacun. Bravo !