10 visages qui ont marqué les Jeux Paralympiques et l’Histoire

Initiés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour les blessés des membres inférieurs, les Jeux Paralympiques s’ouvrent progressivement à partir des années 70 à d’autres incapacités motrices ou intellectuelles. Dans les années 80 et 90, ils sont à nouveau pensés autour des JO. Les années 2000 permettent au mouvement paralympique de s’élever encore et d’apporter un message mondial d’inclusivité, pour ces grands sportifs à qui la vie a lancé un défi… 

 

Neroli Fairhall, la première athlète porteuse de handicap à participer aux JO

 

Paralysée des membres inférieurs après un accident de moto à l’âge de 22 ans, Neroli Fairhall, athlète néo-zélandaise, participe aux Jeux Paralympiques de 1972 à Munich puis à ceux de 1980 où elle obtient une médaille d’or en tir à l’arc. Elle décide de tenter de participer aux Jeux Olympiques de Moscou dorénavant mais se heurte au boycott de son pays, la Nouvelle-Zélande. Elle se lance l'objectif de participer aux JO de Los Angeles en 1984. Elle parvient à se qualifier et elle termine à la 35e place du tir à l’arc. Neroli Fairhall devient alors la première personne porteuse de handicap à concourir aux JO après avoir participé à des Jeux Paralympiques dans le passé. Par la suite, elle obtient des médailles aux Jeux Paralympiques de 1988 et 2000. Elle choisit ensuite une carrière d'entraîneuse, tout en militant pour le handisport. 

 

Triches révélées par le faux para-athlète Carlos Ribagorda

 

En 2000, les Jeux Paralympiques de Sydney sont secoués par un scandale de triche révélé par un journaliste, Carlos Ribagorda. L’équipe espagnole de basket vient de remporter l’or dans la catégorie déficience mentale. Mais l’un des joueurs est infiltré et dénonce que 10 des 12 joueurs sont en pleine possession de leurs capacités intellectuelles. Carlos Ribagorda affirme alors que personne n’a subi de test d’ailleurs pour évaluer les capacités mentales et - pire - que l'entraîneur les avait incité à paraître “stupides”. Les conséquences d’une telle révélation de tricherie sont catastrophiques pour les Jeux Paralympiques : le Comité international olympique interdit pendant plus de dix ans les sportifs déficients mentaux aux Jeux, dans l’impasse de définir des critères clairs d’handicap mental. C’est finalement en 2012 à Londres que les athlètes handicapés mentaux font leur retour dans trois disciplines - la natation, le tennis de table et l’athlétisme - . 

 

 

Abdellatif Baka, le coureur malvoyant plus rapide qu’un valide

 

Abdellatif Baka est athlète handisport algérien et fait partie de ceux qui ont marqué les Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio en 2016. Pourquoi ? Il remporte l’or sur 1.500 mètres avec un temps de 3.48.29 au terme d’une course incroyable. Ce temps est meilleur que le champion olympique des valides, l’américain Matthew Centrowitz. Un message d’espoir et de détermination à tous les para athlètes du monde. “Vos armes à vous, ce sont les performances. Vos armes à vous, ce sont les records. Vos armes à vous, ce sont les émotions du sport (...)” évoquait Tony Estanguet à la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques. Des mots qui résonnent après d’Abdellatif Baka, qui est présent - à nouveau -  à Paris en 2024.  

 

 

Sarah Storey, la plus titrée de l'histoire des Jeux Paralympiques 

 

Elle est britannique, et ne compte pas s’arrêter à ses 17 médailles d’or, 8 d’argent et 3 de bronze. Sarah Storey, avec sa malformation de naissance de la main gauche, est une athlète hors normes dans tous les sens du terme. Ses premières victoires paralympiques datent de 1992 à Barcelone, où elle n’a que 14 ans. Elle pratique alors la natation. Aujourd’hui championne de paracyclisme sur route (depuis 2004, un changement de carrière sportive suite à de nombreuses otites), elle rafle au moins deux médailles d’or à chaque Jeux. Ses performances sont très attendues en 2024. 

 

 

 

Daniel Dias, le Michael Phelps des Jeux Paralympiques 

 

Daniel Dias, né sans mains ni pieds, se lance dans la natation à l’âge de 16 ans. Le Brésilien se distingue très rapidement sur plusieurs championnats du monde et bien sûr aux Jeux Paralympiques où il comptabilise au total 24 médailles, gagnées à Pékin (2008), Londres (2012) et Rio (2016). Marié et père de deux enfants, il est le nageur le plus décoré des Jeux paralympiques. Son parcours exceptionnel est souvent comparé au champion légendaire Michael Phelps et il est une icône du sport paralympique dans le monde entier et une source d’inspiration dans son pays. Après les Jeux de Tokyo, il annonce mettre un terme à sa carrière. 

 

Zakia Khudadadi, l’histoire incroyable de la médaillée paralympique réfugiée 

 

L’histoire de Zakia Khudadadi est autant incroyable que marquante… En 2021, le jour où les Talibans sont entrés dans Kaboul, son entraîneur lui dit que son avenir est en danger et l’exclut de la Fédération. Issue de l'ethnie hazara et handicapée (née avec un bras atrophié), elle risque la mort. Elle réalise une vidéo d’appel à l’aide. La France lui répond et lui fournit un papier pour quitter le pays. Elle se réfugie en France. Aux Jeux Paralympiques de Paris 2024, Zakia Khudadadi, para-taekwondoïste, remporte la première médaille de l’histoire de l’équipe des réfugiés. Une immense revanche sur la vie et sur l’histoire. Un moment très émouvant à revoir en vidéo : 

 

 

@francetvsport #Paris2024 | 2021 : Zakia Khudadadi fuit l’Afghanistan après la prise de Kaboul par les Talibans 💔 2024 : Elle remporte la première médaille de l’histoire de l’équipe des réfugiés aux Jeux Paralympiques 🥉 📲 Découvrez son parcours hors norme dans le documentaire "À corps perdus", disponible sur @France.tv ! #sportstiktok #paralympics ♬ son original - France tv sport

 

Sumit Antil, la fierté athlétique de l'Inde

 

Dans l’histoire des JO modernes, l’Inde n’a remporté que 39 médailles, dont 4 seulement à Paris. Souvent pointée du doigt pour ne pas briller aux Olympiades malgré une population de 1,4 milliard d’habitants, le pays peut être fière de son para athlète Sumit Antil. Le champion a d’ailleurs intégré le classement de Forbes des 30 jeunes Indiens qui représentent l'avenir du pays. Amputé de la jambe gauche après un accident de moto à dix-sept ans, le lanceur de javelot indien a une carrière impressionnante, avec un record du monde à Rome en 2019, qu’il bat à nouveau en 2022. Aux Jeux de Tokyo, il remporte une médaille d’or et compte bien battre à nouveau un record du monde à Paris 2024 ! Quoiqu’il arrive, il reviendra dans son pays en héros national. 

 

Matt Stutzman, le meilleur archer de tous les temps 

 

L’Américain, né sans bras, a décroché sa première médaille d’or dimanche 1er septembre 2024 à Paris, 12 ans après la médaille d’argent à Londres (il participe aux Para de Rio et Tokyo sans monter sur le podium). Matt Stutzman est considéré comme le meilleur archer de tous les temps qui a révolutionné le para-tir à l’arc en utilisant…ses pieds et sa bouche pour envoyer ses flèches ! En plus d’être champion paralympique, il est inscrit dans le Guiness des records depuis 2015, pour avoir réalisé le plus long tir de précision... à 283,47 mètres. « The Armless Archer » comme il est surnommé, marque les esprits depuis une décennie, toujours avec un immense sourire. 

 

Mandy François-Elie, la coureuse martiniquaise qui s’est relevée…

 

Mandy François-Elie est une athlète paralympique martiniquaise très inspirante. Sa vie bascule en 2008, à l’âge de 18 ans, suite à un accident vasculaire cérébral. Elle se réveille hémiplégique et partiellement paralysée du côté droit du corps. Avant cet accident, Mandy François-Elie était athlète “valide” et surtout détentrice du record de Martinique sur 400m. Plus déterminée que jamais, la jeune femme devient championne de sa catégorie à Londres en 2012 et est médaillée d'argent à Rio en 2016. Mandy François-Elie a également remporté des titres aux Championnats du monde d'athlétisme handisport. L’île est très fière de sa championne, où un collège porte désormais son nom. 

 

 

Alexis Hanquinquant, porte-drapeau français et champion à Paris

 

Immense favori des Jeux Paralympiques de Paris 2024, Alexis Hanquinquant est sacré champion le 2 septembre 2024 dans sa catégorie du para-triathlon. Il conserve ainsi son titre de Tokyo en 2021. Dans le cadre majestueux des Invalides, il termine en 58 minutes 01 secondes. Connu également pour être le porte-drapeau de la délégation française à Paris, Alexis Hanquinquant, était basketteur puis boxeur à haut niveau. Mais, en août 2010, le Normand est victime d’un accident sur un chantier et se fait broyer sa jambe droite. Trois ans plus tard, il demande l’amputation. "J'ai voulu me prouver, à moi mais aussi aux autres, que finalement, un bout de jambe partie, ça n'était pas l'essentiel, et que j'étais encore capable de réaliser de grandes choses." dit-il sur France bleu début 2024. Deux années passent, sa détermination est immense, il se lance dans le para triathlon, discipline dont il devient champion du monde 6 fois de suite… “Ce qui fait de vous des révolutionnaires, c’est que quand on vous a dit “non”, vous avez continué.” rappelle d’ailleurs Tony Estanguet le 28 août 2024 à l’ouverture des Jeux Paralympiques. Un discours qui a raisonné sur le Pont Alexandre III le 2 septembre…