Premier bain dans la solidarité sans frontières, le Service Civique International a permis à 430000 jeunes volontaires depuis sa création en 2010 de s’engager à travers plus de 90 pays dans le monde. Pour l'association France Volontaires, la crise sanitaire leur a démontré que les volontaires étaient plus que jamais indispensables et que la motivation de ces jeunes pour le bien d’une cause allait au-delà de la peur de la pandémie.
Qu’est-ce que le Service Civique International ?
Le Service Civique International a été créé par l'association France Volontaires et se veut une étape de vie d’éducation citoyenne par l’action et l’occasion pour les jeunes Français de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture. Ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme, le service civique est un engagement volontaire au service de l’intérêt général au sein d’associations, de collectivités territoriales ou d’établissements publics. Les missions doivent s’inscrire dans un des neufs grands domaines reconnus prioritaires pour la nation française, qui sont : la culture et les loisirs, le développement international et l’action humanitaire, l’éducation pour tous, l'environnement, l’intervention d’urgence en cas de crise, la mémoire et la citoyenneté, la santé, la solidarité et le sport.
Cette mission donne le droit à une indemnité prise en charge par l’Etat et d’un soutien complémentaire par la structure d’accueil en France ou à l’international en nature ou en argent. Elle doit être d’une période de 3 à 12 mois contre 6 à 12 mois pour une mission non internationale, à hauteur de 24h par semaine minimum. Branche du Service Civique, 2% des missions sont réalisées à l’international. A l’inverse, la France reçoit 200 jeunes internationaux engagés du service civique chaque année.
Témoignages de volontaires pour fêter les 10 ans de cette initiative
Théo, 21 ans et étudiant à l’institut supérieur du management public et politique à Paris voulait partir « à l’aventure » hors des sentiers battus d’Europe. Dans cette optique là, il a choisi le Service Civique International pour être animateur sportif dans une école rurale au sud de l’Inde. Il s’est vu obtenir la responsabilité de développer la pratique du sport dans un cadre scolaire et extra-scolaire, tout en essayant de trouver de nouveaux partenariats afin d’obtenir du financement pour l’achat d’articles de sport ou des dons de matériel de sport. Théo a été très touché par cette expérience où il s’est attaché à cet environnement et aux personnes et enfants qu’il a côtoyés durant cette mission. « Une formidable opportunité de découvrir une magnifique région du monde et de me confronter à une expérience unique ».
Originaire de Quito en Equateur, Jordan, 22 ans est volontaire au sein de France Volontaires Equateur et est accueilli en France par le Service pour la Coopération au Développement pour sensibiliser au développement durable. Il a choisi le service civique dans une démarche personnelle et spirituelle comme alternative à son environnement quotidien. Normalement étudiant en ingénierie chimique à l’Ecole polytechnique nationale d’Equateur, il met en place aujourd’hui durant son service civique, des projets de sensibilisation en lien avec les Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Il se charge également d’organiser et d’animer les interventions des communautés de voyageurs qui ont pour mission de sensibiliser le public sur les thématiques environnementales. La France est pour lui un très beau pays où sa population est très accueillante, il apprécie particulièrement de vivre dans cette nouvelle culture où pour lui, l’amabilité règne.
Le Service Civique International post-Covid-19
Le Service Civique International ne dure pas plus de 12 mois et il s’effectue pour la majorité des jeunes de septembre à juin. La crise de la Covid-19 qui a touché de plein fouet le monde, a surtout été sévère pour la France et l’Europe à partir de mars. Les Services Civiques Internationaux étaient déjà bien entamés voire pour certains, en phase de se finir. Avant les mesures drastiques du gouvernement français, France Volontaires a voulu connaître la situation de ses volontaires aux quatre coins du monde et rapatrier ceux qui le désiraient. Aujourd’hui plus de la moitié sont déjà rentrés en France. Pour Jean-Daniel Balme, délégué général de France Volontaires « Les jeunes ont bien géré leur situation, notamment en adaptant leur mission durant le confinement du pays où ils exécutaient leur mission ». De plus, il reste confiant pour le futur du Service Civique International « cette crise pour l’agence du Service Civique et du ministère des Affaires étrangères ne remet pas en cause la capacité de ce dispositif à proposer une ouverture et un engagement international pour les volontaires français souhaitant partir et les volontaires étrangers voulant venir sur notre territoire ».
Il précise qu’il y a beaucoup d’inconnus à l’heure d’aujourd’hui, comme « les conditions de reprise et de redéploiement de volontaires » mais la reprise sera prévue vers septembre si toutes les conditions sont réunies. De nouveaux projets en relation avec les problématiques nouvelles dues au coronavirus pourraient éventuellement apparaître, mais la priorité aujourd’hui pour le Service Civique est de « remettre en marche et de redéployer le plus vite possible les volontaires » pour permettre aux petites associations à travers le monde, qui ont terriblement souffert de la crise sanitaire, de rebondir le plus vite possible. Jean-Daniel Balme nous le confirme, « malheureusement les pays où il y a beaucoup de volontaires, sont les pays qui ont été très touchés par la crise sanitaire et/ou qui ne l’ont pas bien maîtrisée ». Ces pays là ont pour la majorité leurs frontières encore fermées, ne pouvant donc pas accueillir de nouveaux volontaires.
Le Service Civique International n’a pas perdu sa force et est aujourd’hui encore plus important pour aider les associations et les institutions à travers le monde et offrir une ouverture d’esprit à ses volontaires.