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Tour du monde de l’emploi : quels pays recrutent ?

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Écrit par Justine Hugues
Publié le 18 juin 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

République Tchèque, Taiwan, Côte d’Ivoire : autant de pays auxquels vous n’auriez pas spontanément pensé et qui, pourtant, offrent des perspectives d’emploi intéressantes. L’APEC, Pôle Emploi, ou encore le groupe Manpower, tentent de décortiquer régulièrement les baromètres de l’emploi dans le monde. 

 

« Attention au fantasme de l’Australie ! » s’exclame Jean-François Rieffel, responsable des partenariats institutionnels à l’APEC (Association Pour l'Emploi des Cadres). « Si on n’a pas d’expérience sur des métiers en tension, c’est très compliqué », précise-t-il. Le « down under », les Etats-Unis, tout comme plusieurs capitales européennes continuent de drainer les ambitions des aspirants expatriés tandis que les politiques d’immigration s’y crispent. « L’Allemagne a un taux de chômage parmi les plus faibles d’Europe » expose Jean-François Rieffel. « Pour autant, beaucoup d’étrangers se rendent à Berlin dans l’optique d’y trouver un emploi, mais c’est une ville qui recrute peu. Il n’y a pas de sièges sociaux. Il faut donc bien vérifier la ville et penser également en dehors des capitales », explique-t-il.

Pas toujours facile de choisir sa destination sur des critères professionnels, d’autant plus que les trajectoires des villes et pays en termes de marché du travail n’ont rien de linéaire. La question clé à se poser, d’après Jean-Christophe Bonnin, chef du département placement et mobilité à Pôle Emploi, demeure « où est-ce qu’il y a des taux de chômage faibles et des besoins en compétences ? » 

 

 

L’Europe centrale et l’Asie en hausse, le Moyen-Orient chute

 

« En République tchèque, le taux de chômage est inférieur à 4%. Il y a un potentiel d’entreprises qui recherchent des compétences françaises, notamment en ingénierie, informatique ou dans la recherche » déclare Sandrine Delassus, responsable de l’une des équipes mobilité internationale de Pôle Emploi. La Pologne, la Hongrie et la Croatie seraient trois autres pays d’Europe à faire de plus en plus appel à de la main d’œuvre internationale.  

Pour Jean-François Rieffel, quelques pays « tendance », comme le Canada, le Mexique, la Côte d’Ivoire, tirent leur épingle du jeu face à un Moyen-Orient en berne. « S’il est aujourd’hui difficile d’obtenir des visas pour les Etats-Unis, la politique d’immigration professionnelle canadienne reste favorable. Les provinces anglophones sont souvent à la recherche de francophones » indique Sandra Bertolino, responsable de l’équipe mobilité Amérique du nord à Pôle Emploi.

D’après sa collègue Séverine Muller, en charge de l’Asie et de l’Océanie, « on a de vrais pôles d’attractivité à Singapour, en Chine, à Hong-Kong, à Taiwan en Malaisie et en Inde ». Au delà des traditionnels métiers de la « french touch » et du « french taste », nos compatriotes y seraient appréciés dans les secteurs de la finance, du commerce, de la biochimie, la ville intelligente, l’énergie, l’environnement et l’ingénierie. 

 

 

60.000 employeurs interrogés sur leurs perspectives d’embauche

 

Quels sont les pays qui vont recruter cet été ? Le baromètre trimestriel des perspectives d’emploi réalisé par Manpower et publié la semaine dernière offre un éclairage intéressant.

Le leader de l’intérim a posé la question suivante à près de 60.000 employeurs : « Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu’à fin septembre 2018, par rapport au trimestre actuel ? » Les intentions d’embauche progressent dans 18 des 44 pays et territoires interrogés. Le Japon, la Croatie, Taiwan et la Hongrie sont en tête tandis que l’Italie reste le seul pays dans lequel les prévisions d’embauche sont négatives. Un recul qui peut partiellement s’expliquer par la frilosité des chefs d’entreprise face à la récente recomposition du panorama politique.

Néanmoins, la question posée aux recruteurs ne distingue pas les ressortissants nationaux des étrangers. Aussi, les aspirants expatriés devront analyser ces chiffres à l’aune des conditions d’accueil et d’obtention des visas dans les pays en question. La Chine et les Etats-Unis, bien placés dans le classement, sont pourtant des pays avares en visas de travail. 

 

 

Comment choisir sa destination et préparer son projet ?

 

« Il y a 30 ans, si vous aviez une formation supérieure, dans pas mal de pays, il n’y avait personne d’autre. Aujourd’hui, la concurrence est plus rude », alerte Jean François Rieffel. 

Pour le cadre de l’APEC, la construction d’un projet professionnel solide est une étape indispensable à l’expatriation. « Si je ne trouve pas de travail en France ou si je ne gagne pas suffisamment, ce n’est pas un projet », prévient-il. 

Quelles sont mes compétences ? Quelle est ma valeur ajoutée face aux besoins du marché ? Qui sont mes concurrents ? Est-ce que je maitrise la langue si je ne suis pas dans un secteur de niche ? Telles sont les questions à se poser en amont.

« L’environnement, là d’où l’on vient, c’est de la littérature pour les recruteurs. Il faut savoir dresser une liste quantitative et qualitative de compétences factuelles qu’on a développées au cours de sa carrière », conseille Jean-François Rieffel. « Lorsque vous contactez les entreprises, sur les réseaux sociaux par exemple, ne restez pas dans un vague « bonjour, je cherche du travail à l’international ». Explicitez de manière concise votre projet et comment l’interlocuteur contacté s’y inscrit ». 

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