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Anja, Chilowé, Toit de Paris : trois jeunes entreprises françaises engagées

Alexandra Thiltgès, Ferdinand Martinet et Constance Fichet-SchulzAlexandra Thiltgès, Ferdinand Martinet et Constance Fichet-Schulz
Alexandra Thiltgès, Ferdinand Martinet et Constance Fichet-Schulz
Écrit par Raphaëlle Choël
Publié le 26 octobre 2021, mis à jour le 14 avril 2023

Ils sont jeunes, curieux et avides de se réaliser en créant en donnant du sens, Alexandra Thiltgès (Anja), Ferdinand Martinet (Chilowé) et Constance Fichet-Schulz (Toit de Paris) se racontent et présentent leur concept made in France.

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Alexandra : J’ai 33 ans, et je suis une femme qui, chaque année, était à la recherche du maillot de bain de ses rêves.  Je suis belge, fille d’une sculpteur qui m’a baignée dans le dessin depuis toute petite, rêveuse mais organisée. Pour ce qui est de mon parcours, j’étais à Dauphine puis j’ai fait un Master à l’Institut Français de la Mode. J’ai travaillé 4 ans dans les cosmétiques en tant que commerciale et en développement ; cela m’a solidement formée et donné toutes les bases de chef de projet et négociation commerciale.

 

Ferdinand : Je suis Ferdinand, alias Castor Fougueux, le fondateur de Chilowé. J'ai fait une école d'ingénieur à Lille, HEI, pour la qualité de la vie étudiante lilloise et pour les supers spots de planche à voile sur la côte d’Opale puis j’ai travaillé 10 ans en entreprise, en France et à Barcelone avant de lancer Chilowé, il y a 4 ans.

 

Constance : J'ai 36 ans et j'ai créé Toit de Paris en 2020. J'ai travaillé pendant près de 15 ans dans le cinéma et le théâtre qui m'ont amené à découvrir les métiers d'art que je trouve passionnants. J'aime comprendre comment les choses fonctionnent entre elles et de quoi elles sont composées. Les artisans sont fascinants à regarder lorsqu'ils travaillent, chaque outil utilisé ayant une fonction et une histoire précises. Je pourrais rester des heures à les écouter me parler de leur travail.

 

Alexandra Thiltgès de Anja
Alexandra Thiltgès, fondatrice d'Anja

 

Parlez-nous de votre activité, comment le concept est-il né ?

Alexandra : La marque a été créée il y a 4 ans car je ne trouvais pas le maillot idéal. Chez ANJA nous apportons du rêve tout au long de l'année avec une touche de réalité. En imaginant des collections que vous rêvez de porter : agréables, divinement coupées, de qualité, respectueuses de l'environnement à un prix raisonné pour vous sentir libre et féminine lors de vos évasions.

 

Ferdinand : Chilowé est le premier média & agence de voyage de la micro-aventure en France. Derrière notre concept de micro-aventure (des courts séjours outdoor en France, pas très loin des grandes villes et hors des sentiers battus), il y a cette idée de sobriété heureuse, que l'on peut faire mieux avec moins et qu'il n'y a besoin d'aller à l'autre bout du monde, ni d'être Mike Horn pour vivre une aventure. 

 

Constance : J'avais envie de créer un objet symbole de Paris qui ait une histoire et un sens. Etant fille d'architecte et de graphiste, j'ai grandi dans un univers de lignes et d'amour pour les bâtiments. Je trouve le plan de Paris très graphique et j'avais envie de lui trouver un support qui lui donnerait du sens. Puis à force de recherches pour trouver le bon matériaux, habitant au 5ème étage avec la vue sur les toits de Paris, le reflet du soleil s'est posé sur le zinc pour me faire un clin d’œil et l'idée est née.

 

Ferdinand Martinet créateur de Chilowé
Ferdinand Martinet créateur de Chilowé

 

A qui vous adressez-vous ?

Alexandra : Aux femmes qui veulent s’évader, seule, en couple ou en famille. Aux femmes qui cherchent des maillots de bain élégants et sensuels mais pratiques pour suivre leur rythme de vie.

 

Ferdinand : Avec le média, nous fédérons une communauté de 200 000 citadins en France, qui partagent les mêmes valeurs que nous et aspirent à passer plus de temps dehors. Nos lecteurs et nos clients ont entre 25 et 90 ans, ils habitent en ville. Ils recherchent de l'inspiration, des idées, des conseils mais aussi des aventures Chilowé, organisées par nos soins, pour partir avec d'autres membres de la communauté, ou entre amis, en famille et depuis peu, entre collègues. C'est drôle d'ailleurs, une grande part de nos lecteurs et de nos clients sont des anciens expats, qui en revenant en France, retrouvent avec Chilowé un esprit de découverte, d'exploration et d'émerveillement qu'ils ont connu à l'étranger.

 

Constance : A tous les amoureux de Paris, du patrimoine et de l'histoire. J'ai un mari passionné d'histoire et en particulier de Paris, c'est un cadeau que je lui aurai fait. C'est un souvenir de Paris, il y a une dimension sentimentale et romantique. Nous recevons d'ailleurs régulièrement des messages de personnes qui nous racontent comment leur histoire est liée à celle de Paris, c'est toujours très touchant.

 

Où et comment puisez-vous votre inspiration ?

Alexandra : Mes envies, celles de mon équipe, de mes clientes. Nos bureaux sont derrière notre boutique, c’est une source inépuisable d’amélioration et d’inspiration.

 

Ferdinand : J'ai passé les 4 dernières années de ma vie à parcourir la France à la recherche de la meilleure aventure. Cela nous a amené à sortir un guide, le Guide Chilowé Paris, puis à rencontrer sur le terrain partout en France des guides, des experts (on les appelle les Captains Chilowé) incroyablement passionnants et inspirants, avec qui nous concevons et distribuons aujourd'hui nos micro-aventures. On a beau avoir crapahuté un peu partout dans le monde, on n’a rien trouvé de mieux que la France pour vivre des expériences extraordinaires dans la nature !

 

Constance : A travers la musique, la photo, le cinéma et la danse. J'écoute souvent des podcasts de personnalités ayant eu des destins incroyables, leurs parcours et leur résilience m'inspirent énormément. Lorsque que je cherche une idée, tous mes sens sont en éveil pour que l'idée finale soit la somme de ce que j'ai vu, entendu, lu et compris. Après seulement il peut y avoir un déclic, un "Eureka". Pour moi l'inspiration arrive après une longue phase d'observation, c'est un peu comme les pièces d'un puzzle qui finissent par faire un tout.

 

Constance Fichet-Schulz fondatrice de Toit de Paris
Constance Fichet-Schulz fondatrice de Toit de Paris

 

Vous avez une démarche écoresponsable, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Alexandra : Tous nos maillots ont un tissu certifié Oeko Tex Standard 100 (doublure et tissu principal), garantissant un produit fiable pour les consommateurs. Nous proposons également des collections conçues en Econyl® (une fibre entièrement recyclée et recyclable) ainsi que des collection upcycling réalisées à partir de chutes de tissus. Notre packaging est 100% recyclé / recyclable, notre parfum est français et fait avec des matières bio ou naturelles et nous faisons partie de Parsi Good Fashion. Nous avons aussi un partenariat avec Redonner pour soutenir le recyclage des vêtements.

 

Ferdinand : Chaque Français émet 12 tonnes d’équivalent CO2 par an, principalement pour se déplacer. Alors que chaque habitant de la planète devrait rester sous la barre des 2,1 tonnes pour éviter de dépasser les +2°C en 2050, il est urgent de remettre en cause nos habitudes les plus polluantes pour en adopter d’autres. En incitant à voyager près de chez soi et en rendant le Jura aussi sexy que le Costa-Rica, nous apportons une solution concrète contre le réchauffement climatique. Prenons un exemple : une semaine de canoë au Canada depuis Paris = 2 tonnes de CO2 en avion / pers versus 3 jours de canoë sur La Loire = 3kg de CO2 en train / pers. Au final, les niveaux de kiff, de déconnexion et de dépaysement sont les mêmes. Nous pensons que la micro-aventure est au voyage ce que les produits locaux et de saison sont à l'alimentation. 

 

Constance : En effet je pense que toute nouvelle société qui se créée aujourd’hui a une conscience écologique. L'objet que nous avons créé est réalisé à partir de morceaux de Toit qui ont vécu près d'un demi-siècle et qui vont être changés car ils ne sont plus étanches. Ce que nous voulions c'est donner une nouvelle vie à ce morceau de toit qui porte en lui l'effervescence de la ville. C'est de la récupération, du recyclage. Nous avons également fait le choix du made in France, fait main, on travaille donc en circuit court.

 

Quel est votre principal défi ?

Alexandra : Réussir à faire rêver toute l’année malgré la pesanteur de la situation actuelle. Surprendre, satisfaire et divertir ma clientèle !

 

Ferdinand : Nous construisons chaque étape avec notre communauté. Il y a 4 ans nous avons démarré avec une simple newsletter pour partager nos meilleurs plans, idées, conseils avec nos lecteurs. Il y a 1 an, nous avons décidé de réunir notre communauté à la Fondation GoodPlanet à Paris, en créant le premier Festival dédié à la micro-aventure et à l'écologie en France et il y a 6 mois nous avons lancé l'offre "agence de voyage", afin de répondre à un besoin qu'on nous remontait tous les jours : on ne sait pas vers qui se tourner pour organiser une micro-aventure et on a pas tout le temps, les amis dispos avec qui partir ! Notre défi est de répondre aux attentes de notre communauté et mon ambition est de faire de Chilowé, l'une des plus belles marques outdoor française avec dans un avenir proche, des lieux, des produits et des livres Chilowé !

 

Constance : Nos morceaux de toits sont très vieux, ils ont subi tous types d’intempéries (la pluie, la grêle, la canicule) et sont donc assez abîmés lorsqu'on les récupère. La technique utilisée pour la typo et le plan de Paris est la sérigraphie. Il y a donc un travail de découpe, de ponçage et de nettoyage pour que la sérigraphie adhère. Tout cela est fait à la main de façon très soignée afin de ne pas dénaturer la matière première et ainsi garder son authenticité. Cela prend donc beaucoup de temps à l'atelier. Par ailleurs, il n'y a pas deux toits qui se ressemblent c'est donc un vrai défi à chaque production de savoir si la sérigraphie va prendre ou pas.

 

 

Y a-t-il une dimension export de votre offre ?

Alexandra : Bien sûr. Nous livrons dans le monde entier et avons des revendeurs à Dubai et Hong Kong.

Ferdinand : Il n'y a pas actuellement d'offre internationale.

Constance : Oui tout à fait, Toit de Paris pourrait se vendre à l'étranger dans des boutiques de musées qui proposent des objets uniques et design ou des boutiques francophiles.

 

De quoi sera fait demain, avez-vous un rêve ?

Alexandra : De voyages, d’évasion, de légèreté et … de lien social !

 

Ferdinand : L’épisode COVID-19 aura prouvé qu’on est capables de changer nos habitudes individuelles pour s’adapter rapidement à une menace collective. Alors profitons de cet élan pour agir en faveur de notre planète ! En privilégiant le local au lointain, le train à l’avion, la nature aux écrans, la France au reste du monde, changeons notre manière de voyager. L’ailleurs peut-être tout près !

 

Constance : On en a plein ! Nous aimerions créer des éditions limitées de Toit de Paris grâce à des collaborations avec des artistes contemporains et « street artists ». Mais également si nous réussissons à récupérer des toitures emblématiques comme celles du Louvre, de l'Opéra Garnier ou du Panthéon ! Cela serait pour nous très émouvant.

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