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Erwan Hédiard : « Au fil de ma carrière, j’ai appris que rien n'est impossible »

Erwan HediardErwan Hediard
Écrit par SKEMA Alumni
Publié le 12 juillet 2022, mis à jour le 23 mars 2023

Actuellement expatrié à Montréal, où il travaille en tant que Vice-Président Finance au sein du groupe Bonduelle, Erwan Hédiard nous raconte sa carrière dans la finance. Il revient sur les défis et succès rencontrés au fil de son parcours, nous parle de la richesse de ses expatriations, et nous fait part de son retour d’expérience au sein de la célèbre école de commerce SKEMA Business School.

 

Ce cursus, qui abordait la finance appliquée au monde du business, m’a véritablement passionné

 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous revenir sur votre parcours académique ? Qu’est-ce qui vous a amené à intégrer Skema Business School ?

Après un bac scientifique dans un lycée parisien, j’ai réalisé une prépa HEC puis j’ai passé les concours de SKEMA Business School. L’entretien oral s’est particulièrement bien déroulé et j’ai intégré le Programme Grande École de Skema Business School sur le campus de Lille, en 2001.

En deuxième année, j'ai rejoint le programme MSTCF (Maîtrise des Sciences Techniques Comptables et Financières), qui m’a permis par la suite de passer avec succès l’examen du Diplôme d’Etudes Supérieures Comptables et Financières.

Ce cursus, qui abordait la finance appliquée au monde du business, m’a véritablement passionné. Les enseignants étaient des professeurs d’université, au background très riche et à la pédagogie unique, tournée vers le partage d’expérience. C’était une très belle formation, qui m'a beaucoup aidé dans la suite de ma carrière.

 

 

J'ai beaucoup appris des stages en entreprise

 

Quels ont été les moments forts de vos études à SKEMA Business School ?

Le moment le plus marquant dans mes études à SKEMA Business School est sans aucun doute ma rencontre avec ma femme Céline ! J'ai aussi beaucoup appris des stages en entreprise que j’ai eu la chance de réaliser, chez Total, Canal +, et au sein du cabinet d'audit Grant Thornton International.

 

Un autre aspect marquant de ma formation a été ma participation à l’association de voile. J’ai toujours beaucoup aimé ce sport et grâce à SKEMA, j’ai pu participer à la Spi Ouest-France, une course de régates d'envergure internationale, et à des compétitions régionales auprès d’autres grandes écoles.

 

Il y a une véritable proximité avec les équipes et une dimension humaine unique qui est très ancrée dans l’ADN de Bonduelle

 

Comment s’est déroulée votre intégration sur le marché du travail ?

J'ai d’abord réalisé un stage de fin d'études de 3 mois chez Grant Thornton, un cabinet d'audit. À la suite de ça, j'ai rejoint le cabinet d'audit Deloitte, toujours à Lille. Une excellente première expérience professionnelle déterminante dans la suite de ma carrière.

 

J'ai démarré comme assistant, puis j’ai gravi les échelons progressivement ! J’ai été amené à gérer des missions très différentes auprès de clients très variés : j’ai eu la chance d'auditer la Verrerie de Masnières, La Redoute, Roquette, et des équipementiers automobiles. J’ai surtout audité Bonduelle, ce qui m’a permis de découvrir le groupe.

 

Après 4 ans chez Deloitte, j’ai fait le choix de quitter le métier de l’audit et d’intégrer Arc International, le leader mondial des arts de la table. À l’époque, le groupe était en grande difficulté financière et c’est en partie ce qui m’a incité à le rejoindre. Le fait d’intégrer une entreprise industrielle en situation de retournement me paraissait en effet très riche et formateur : chaque trimestre était exigeant, il fallait regarder les chiffres à la loupe, les challenger et contrôler le plan de retournement…

 

J’ai eu la chance de travailler pour une direction engagée et dédiée au retournement de l’entreprise. J’utilise encore les outils et des réflexes acquis lors de cette expérience. Pendant ces 4 années chez Arc, je me suis efforcé de garder un pied dans le côté business et terrain : je ne voulais absolument pas devenir un financier qui reste assis dans son fauteuil, le nez dans les chiffres toute la journée ! J’essayais le plus possible d’aller sur le terrain, de rencontrer les équipes de ventes, de visiter un entrepôt logistique, une ligne de production…

 

Souvent, les opérateurs me recevaient directement et m'expliquaient le fonctionnement de leur site, leurs problématiques rencontrées, les solutions envisageables… Je ne faisais que retranscrire en chiffres leurs propositions d'optimisation.

 

J’ai ensuite rejoint le groupe Bonduelle en tant que contrôleur financier. J’avais audité le groupe quelques années auparavant et j’avais apprécié la culture de travail et le mode de management mis en place : il y a une véritable proximité avec les équipes et une dimension humaine unique qui est très ancrée dans l’ADN du groupe.

 

En étant bien entouré, on arrive à tout !

 

Dans quelles circonstances vous êtes-vous expatrié à l’étranger ? Que retirez-vous de vos expatriations ?

À mes débuts chez Bonduelle, j'étais responsable du contrôle financier sur les filiales internationales, au Brésil, en Russie, en Ukraine… Peu de temps après, j’ai été muté à Moscou pour consolider le contrôle de gestion agro-industriel et commercial de la zone PECO EST (Russie – Biélorussie – Kazakhstan).  J’avais aussi pour mission l’intégration des équipes finance du second site industriel Russe – récemment acquis. C’était un vrai défi. J’ai découvert qu’en étant bien entouré, on arrive à tout ! Le plus important est de passer du temps avec ses collaborateurs et de bien animer et aimer son équipe.

  

Après cette expatriation de trois ans en Russie, j’ai été promu en tant que CFO (Chief Financial Officer) de Bonduelle Canada. Nous sommes donc repartis pour une nouvelle expatriation en famille, en 2018. Depuis 2020, je travaille en tant que Vice-Président Finance pour Bonduelle Americas Long Life (Ball) - englobant les activités canadiennes et américaines -  à Montréal.

 

Les Canadiens sont des gens sympathiques, humains, sincèrement gentils…

 

Les Canadiens sont des gens sympathiques, humains, sincèrement gentils… Il y a une forme de bienveillance là-bas qu'on ne rencontre nulle part ailleurs. Là encore, j’ai compris que la recette du succès est vraiment de bien s’entourer : people first ! Les 12 derniers mois ont été particulièrement intenses.

 

Nous finalisons la cession de 65 % de notre division BALL (13 sites industriels au Canada et aux États-Unis - 1 Mds de chiffre d'affaires) auprès de deux fonds d'investissements majeurs canadiens : la Caisse de Dépôt et Placement du Québec – Le Fonds de Solidarité du Québec. Pour la suite, je continuerai d'œuvrer en tant que VP Finance pour cette division. Le processus d'intégration démarre encore une très belle opportunité de développement pour ma carrière !

 

Ces expatriations m’ont énormément apporté : j’ai beaucoup appris de la rigueur russe, et j’ai été très influencé par la bienveillance, la simplicité et la gentillesse des Québécois. Pendant ces séjours à l’étranger, nous avons été très bien accompagnés par le groupe Bonduelle, qui a notamment mis à notre disposition une référente en mobilité pour nous épauler. Cela a grandement facilité notre intégration dans le pays ! C’est une entreprise dynamique, bienveillante, qui se soucie de l’humain et qui s’efforce en permanence d’offrir le meilleur équilibre à ses collaborateurs.

 

Il est extrêmement important de bien s’entourer de gens engagés et motivés

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés de SKEMA Business School qui souhaitent construire une carrière internationale ?

Au fil de ma carrière, j’ai vraiment appris que rien n'est impossible. Une autre leçon que je retiens, c’est qu’il est extrêmement important de bien s’entourer de gens engagés et motivés.

 

Je pense aussi qu’en tant qu’expatrié, il est important de toujours se rappeler de son statut d’“étranger”. À partir du moment où l’on ne considère plus comme tel, on risque d’imposer une vision qui pourrait aller à l'encontre de la culture locale. C’est à l’expatrié de s’adapter aux équipes, et non l’inverse.

 

De plus, je crois que chaque pays a sa propre richesse. Il est inutile de comparer les destinations et les cultures car chaque expatriation va nous enrichir d’une façon véritablement unique.

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