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ETATS-UNIS – Varicelle party pour les petits



Votre enfant n'a pas encore eu la varicelle et vous êtes contre la vaccination ? Pourquoi ne pas organiser une varicelle party ou acheter des produits contaminés pour lui refiler des boutons ? Tendance aux Etats-Unis, cette pratique est déconseillée par les médecins


© JGI/Jamie Grill/Blend Images/Corbis

Le vaccin contre la varicelle, disponible depuis 1995, reste controversé. Il provoquerait dans un cas sur dix une éruption cutanée, entraîne des poussées de fièvre et serait même lié à des cas d'autisme. Selon la revue Pediatrics, près de 6% des parents américains la refusent et préfèrent mettre leur enfant au contact de la maladie lors de "chicken pox parties" (fête varicelle).

Une fête qui démange

Le principe est simple : inviter des enfants du quartier à venir goûter à la maison, les laisser jouer et croiser les doigts pour que le petit Tommy, dont le corps est couvert boutons, contamine ses nouveaux amis. Les parents réfractaires au vaccin n'ont en effet pas le choix outre-Atlantique. Les écoles de certains Etats, comme celui de New York, demandent en effet que les nouveaux arrivants en primaire aient soit reçu le vaccin soit déjà subi les démangeaisons de cette maladie infantile. Les réseaux sociaux aident donc à organiser ces nouvelles festivités mais aussi à acheter des sucettes, des vêtements ou encore des vieux mouchoirs contaminés. Certains objets peuvent même valoir jusqu'à 50 dollars !

Mais n'est-ce pas un peu dangereux ?
Pénélope, maman d'une fille de 2 ans, se confie au New York Post : "Notre pédiatre m'a regardé droit dans les yeux et dit: 'La seule raison pour laquelle le vaccin de la varicelle est obligatoire est de tenir les parents au travail'. La varicelle n'est pas la polio, la coqueluche ou le tétanos. À un jeune âge, il est relativement inoffensif". Pourtant, certains spécialistes avertissent les parents des conséquences possibles. "Les 'chicken pox parties' sont une terrible erreur", explique le Dr Anne Gershon, professeur de pédiatrie à l'Université de Columbia et présidente de l'Infectious Disease Society of America. "Imaginez comment vous vous sentiriez si vous emmeniez votre enfant à l'une d'entre elles et qu'il se retrouvait avec une encéphalite ou un streptocoque de groupe A. La plupart du temps la varicelle est une maladie bénigne, mais vous pouvez mourir des complications."

Le procureur de l'Etat du Tennessee a décidé d'interdire ce genre de fêtes et la commercialisation d'objets souillés. Leur envoi peut en effet contaminer le personnel des postes et propager d'autres maladies transmissibles par la salive comme l'hépatite ou la mononucléose. Si des pages Facebook sont régulièrement supprimées, la tendance a la dent dure et le phénomène s'étend à d'autres maladies. Qui est dispo pour une rougeole, oreillons ou rubéole party ?
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mercredi 16 novembre 2011

En savoir plus

Article du New York Post, Inside New York Chicken Pox Parties
Article de l'Express, La varicelle, objet d'un étrange trafic aux Etats-Unis

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