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CINE - focus sur le cinéma québecois

Joe Balass, cinéaste canadien, vit depuis 10 ans entre l'Italie et le Canada. Bien placé pour connaître les difficultés d'exportation des films canadiens, il a créé le Festival du cinéma québécois*. Ce focus sur la création canadienne était présenté à Rome dans le cadre des Journées Romaines de la Francophonie

Joe Balass (photo : Camille Levèque)

LPJ : Comment êtes-vous arrivé en Italie ?
Joe Balass : J'ai tourné un film en 2000 sur la World Pride. Mon film a été présenté en 2001 au festival gay de Milan. A cette occasion, j'ai noué des relations en Italie et je passe cinq à six mois ici chaque année.

Comment avez-ou eu l'idée de créer un festival du film québécois en Italie ?
J'ai rencontré le directeur du centre culturel français de Milan. J'ai vu qu'ils avaient des rétrospectives de plusieurs pays donc je me suis dit que cela pourrait être intéressant de faire quelque chose pour le Québec, surtout autour du mois de la francophonie. C'est parti comme cela et comme le festival a bien fonctionné la première année, on s'est dit qu'on allait continuer.

Est-ce que cette idée est venue du fait que le cinéma québecois est peu distribué à l'étranger ?
En France il y a peut être quelques films qui vont sortir mais en Italie très peu. Un des films de notre sélection, Sur la trace d'Igor Rizzi, a été présenté à la journée des auteurs de la Biennale de Venise, mais c'est la seule fois qu'il était montré en Italie. Pour les autres films, c'est vraiment la première présentation en Italie.

Les réalisateurs que vous avez choisis sont-ils très connus au Québec ?
La plupart sont des jeunes réalisateurs pas très connus. Sur la trace d'Igor Rizzi par exemple est le premier long-métrage de Noël Mitrani. Mais cela dépend des années, j'ai déjà présenté des films de Robert Lepage qui a une plus grande notoriété. J'essaye de faire des mélanges, de présenter des gens plus ou moins connus. De même, j'inclus toujours un film grand public. Je ne choisis pas que du cinéma d'auteur. D'ailleurs une partie des films pourraient fonctionner comme du film grand public au Québec mais à l'étranger on le classe art et essai.

Comment ces films venus d'aussi loin peuvent-ils toucher le public italien ?
J'essaye de prendre des histoires universelles. Par exemple, dans Sur la trace d'Igor Rizzi, l'histoire de recherche d'un amour perdu peut toucher tout le monde. Mue et Remue un court-métrage parle de l'adolescence et de la transformation du corps. Cela aussi concerne tout type de public. Cette année c'est assez sérieux, normalement j'essaye d'avoir des comédies aussi !

Quel est l'impact de ce festival en termes de distribution ?
Pour commencer, le festival marche et attire le public. On en est à la cinquième édition et sa pérennité est déjà un succès. Concernant la distribution cela dépend des films mais on a déjà un film présenté cette année qui a été acheté par une chaîne de télévision. Le festival donne de la visibilité aux films et c'est aussi une garantie de qualité.

Quels sont les liens entre le cinéma québécois et le cinéma italien ?
Je pense que le sens de l'humour québécois ressemble à celui des Italiens. Il y a clairement quelque chose en commun même si les deux pays sont très différents.

Quels sont vos prochains projets ?
Je viens de terminer un documentaire, un regard sur l'Irak d'autrefois. J'espère qu'il sortira en Italie et en France.
Propos recueillis par Eloïse Fagard (www.lepetitjournal.com ? Rome) lundi 31 mars 2008

* soutenu par l'Ambassade du Canada en Italie, l'Agence culturelle du Québec en Italie et le Conseil des Arts et Lettres du Québec.

Le festival du film québécois était présent à Rome le 17 et 18 mars dernier dans le cadre des Journées romaines de la Francophonie. Il est actuellement présent au centre culturel de Milan jusqu'au 5 avril (le 3 avril pour Sur la trace d'Igor Rizzi).
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