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Pourquoi y a-t-il plus d’épidémies d’ampleur en Chine qu’en Inde ?

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Écrit par lepetitjournal.com de Chennai
Publié le 15 juillet 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Le coronavirus actuel nous fait poser de nombreuses questions, notamment celle-ci : pourquoi la Chine est-elle plus susceptible d’être à l’origine d’une épidémie à portée internationale que l’Inde par exemple ? Lepetitjournal.com de Chennai tente d’y répondre.

 

1ère explication : l’Inde est plus végétarienne

61 % des maladies infectieuses sont d'origine animale. Et d’après de nombreux experts, l’épidémie de coronavirus proviendrait d’un animal sauvage vendu sur le marché de Wuhan, point de départ de la maladie. Les premières victimes seraient ainsi les vendeurs de ce marché local spécialisé dans la vente en gros de poissons et de fruits de mer. Pour aller plus loin encore, des chercheurs estiment que ce nouveau virus proviendrait probablement de la chauve-souris. Mais, à cette heure-ci on ignore toujours quel animal l'a transmis à l'homme. Cette situation rappelle celle du virus SRAS, un virus qui a sévi en Chine il y a 17 ans, tuant 774 personnes parmi les 8 000 contaminées entre 2002 et 2003. Le SRAS venait aussi de la chauve-souris.

L’origine animale avérée du virus est donc un argument en faveur de l’Inde puisque le pays est largement moins consommateur d’alimentation animale que son voisin. En effet, selon l’ONUAA (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) l’Inde est le pays où les habitants ont le plus faible taux de consommation de viande (3,2kg /personne en 2007).  Et selon une étude nationale datant de 2014, 30% seulement de la population indienne est végétarienne, ce qui représente tout de même plus de 400 millions de personnes, faisant bien de l’Inde le pays le plus végétarien au monde. A noter tout de même que la consommation de viande est en hausse ces dernières années, à travers une classe moyenne en plein essor.

 

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2ème explication : « le wet market »  

Pour comprendre la propagation de l’épidémie de l’animal à l’homme, des chercheurs pointent du doigt la trop grande proximité entre les animaux et les hommes sur les marchés chinois, appelés “wet market”. Ces marchés ont la particularité d’y vendre souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages (une coutume qui permet d’assurer la qualité et la fraicheur de l’animal).

 

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De fait, ce type de marché est beaucoup moins courant en Inde ; on va plutôt croiser de petites échoppes le long de la route proposant la vente de poulets (vivants) ou de poissons (péchés le matin même). De manière générale, la vente de bestiaux est un sujet encore tabou en Inde. En 2017, partant du fait qu’une majorité d’Indiens considèrent la vache comme un animal sacré, le pouvoir fédéral arrivé au pouvoir avait décidé de mettre un terme à la vente, non seulement de vaches, mais aussi de taureaux, bœufs, génisses, veaux, buffles et chameaux. Mais en Juillet 2017, sous pression de la rue, la cour suprême a décidé de ré autoriser  le commerce de bétail sur les marchés à bestiaux à des fins d’abattage ou de sacrifices religieux.

 

3ème explication : La Chine voyage plus

Tout d’abord, très concrètement, la Chine est un pays dont le transport aérien est en pleine expansion et prospère : 12 compagnies sont classées parmi les 100 1ers opérateurs du monde, et les aéroports chinois sont parmi les plus fréquentés du Monde (101 millions de passagers par an à Pékin, 74 millions à Hong Kong et Shanghai).  Le déséquilibre est flagrant avec l’Inde qui n’enregistre que 3 compagnies parmi le classement mondial et ne voit passer « que » 69 millions de passagers chaque année dans l’aéroport de Delhi.  Plus généralement, on estime en 2018 à 611 millions de passagers transportés en Chine ou depuis la Chine (vols intérieurs ou internationaux) contre 164 millions passagers indiens*. De fait, les indiens sont de moins grands voyageurs à l’international préférant encore un tourisme intérieur (à noter toutefois  que la classe moyenne supérieure commence à sortir du territoire depuis quelques années). Tout cela pour en venir à la conclusion qu’une épidémie humaine en Chine aurait plus de chance de se propager au sein du pays ou à l’international que l'Inde.

 

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*source : Statistiques mondiales de l’aviation civile, de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et estimations du personnel de l’OACI.

 

Il est important de rappeler que l’Inde n’est pas épargnée par les épidémies, à l’image de l’encéphalite mortelle qui a touché le Nord de l’Inde en juin 2019, tuant près de 150 enfants en moins d’un mois. La cause ? Une toxine présente dans les graines de litchi. (ndlr : Certains vaccins de prévention contre l'encéphalite et des traitements immédiats sur place existeraient à ce jour).

 

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