147 affaires de traite et d’exploitation sexuelle ont été recensées sur les neuf premiers mois de 2025, contre 136 en 2024. Le ministère de l’Intérieur annonce plus de 480 victimes secourues.


Le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir réprimé 147 affaires de traite des êtres humains et d’exploitation sexuelle entre janvier et septembre 2025, contre 136 sur la même période en 2024, soit une hausse de onze cas.
Selon le communiqué officiel, 205 personnes ont été arrêtées et déférées devant les tribunaux provinciaux et municipaux. Parmi elles figuraient 37 femmes et 19 ressortissants étrangers.
Lors de ces opérations, les autorités ont également secouru 483 victimes : 35 ont été confiées à des associations, 270 aux services d’action sociale, et 178 ont pu regagner leur famille.
Répartition des affaires
Le porte-parole du ministère, Touch Sokhak, a précisé : « Sur les 147 affaires réprimées, 92 concernaient la prostitution, avec 126 arrestations, dont 30 femmes et 6 étrangers, et 283 victimes secourues. Les 55 autres cas relevaient directement de la traite d’êtres humains, entraînant 79 arrestations, dont 7 femmes et 13 étrangers, et le sauvetage de 200 personnes. »
Il a ajouté que le ministère avait également coopéré avec plusieurs partenaires pour rapatrier 57 citoyens cambodgiens, dont 36 mineurs.
Une situation préoccupante
Le directeur des affaires générales de l’ONG Licadho, Am Sam Ath, a rappelé que les États-Unis classaient encore le Cambodge « au troisième rang sur la liste grise » en matière de traite des êtres humains, « presque sur la liste noire ».
« Le trafic humain demeure préoccupant. Il englobe la traite interne, la prostitution, la traite transfrontalière et même à l’étranger. Et il faut noter que les escroqueries en ligne comportent aussi une dimension de traite. »
Les efforts accrus du ministère
Touch Sokhak a affirmé que le gouvernement cambodgien s’efforçait sincèrement de prévenir et réprimer ces crimes, en coopération avec d’autres pays : « La traite des êtres humains est un crime transnational à portée universelle. »
Entre le 20 novembre 2024 et le 19 août 2025, le ministère a reçu 2 908 demandes d’intervention, concernant près de 5 000 personnes, dont 669 femmes, via la page Facebook du ministre de l’Intérieur Sar Sokha et d’autres canaux.
Les autorités ont enquêté sur 1 453 demandes, concernant 2 398 personnes de 20 nationalités, et retrouvé 1 324 cas, soit 2 125 personnes, dont 310 femmes. Seules trois requêtes, impliquant cinq étrangers, concernaient une détention illégale.
Les enquêteurs poursuivent 129 cas de disparitions, impliquant 273 personnes de 16 nationalités, ainsi que 1 455 autres enquêtes touchant 2 590 personnes de 29 nationalités. Le ministère affirme vouloir identifier et punir les auteurs, tout en renforçant la protection des victimes.
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