27 syndicats et ONG exigent une hausse du salaire minimum à 232 $ en 2026, dénonçant l’écart croissant entre revenus et coût de la vie pour les ouvriers du textile.


Alors que le coût de la vie augmente et que l’endettement des travailleurs s’aggrave, au moins 27 organisations de la société civile et syndicats demandent une hausse du salaire minimum 2026 pour les ouvriers du textile et de la chaussure, de 208 à 232 dollars. Les négociations formelles doivent débuter le 3 septembre.
Dans une déclaration commune publiée par LICADHO, les signataires alertent sur l’inflation, la réduction des heures supplémentaires, la montée des dettes et les répercussions du récent conflit frontalier, qui placent les travailleurs dans une situation critique.
Le décalage entre revenus et dépenses
Selon l’Asia Floor Wage Alliance, les ménages ouvriers cambodgiens dépensent en moyenne 408 dollars par mois pour leurs besoins essentiels, alors que leurs revenus s’élèvent à environ 250 dollars.
L’Anker Research Institute estime qu’il faut au moins 232 dollars par mois pour survivre en zone urbaine, et 417 dollars pour qu’un ménage atteigne un niveau de vie décent.
Ce décalage pousse environ 73 % des ouvriers à s’endetter, au prix de sacrifices en matière d’alimentation, de santé et d’éducation, selon le Fair Work Monitor 2024 de CNV International.
« Il est inacceptable que la colonne vertébrale de l’économie cambodgienne — les ouvriers du textile et de la chaussure — continue de vivre dans la pauvreté alors que le secteur attire des investissements mondiaux et génère des profits pour les marques et les employeurs », souligne le communiqué.
Une revendication jugée « modeste et nécessaire »
Les syndicats qualifient leur demande de hausse à 232 dollars d’« ajustement modeste et nécessaire » face à l’augmentation du coût de la vie.
« Nous appelons le Conseil national du salaire minimum, le ministère du Travail, le gouvernement royal du Cambodge et les associations patronales à reconnaître ces réalités et à approuver un salaire minimum d’au moins 232 dollars pour 2026 », insistent-ils.
Une progression lente du salaire minimum
Les discussions au sein du Conseil national du salaire minimum ont commencé le mois dernier et doivent se poursuivre les 3, 10 et 15 septembre. Le salaire minimum mensuel est passé de 40 dollars en 1997 à 208 dollars en 2025. Le Premier ministre Hun Manet avait ajouté deux dollars supplémentaires en 2024 et 2025, après plusieurs années d’augmentations limitées.
Pour les syndicats, ces revalorisations restent insuffisantes. Avec l’inflation, les prêts bancaires et la baisse des heures supplémentaires, les 208 dollars actuels ne suffisent plus à couvrir les besoins essentiels. Les employeurs rétorquent que les revenus réels, en incluant les heures supplémentaires, se situent déjà entre 225 et 300 dollars.
De nouveaux défis pour le marché du travail
La situation risque de se tendre avec le retour de nombreux travailleurs cambodgiens de Thaïlande, conséquence des récents affrontements frontaliers.
Néanmoins, certains observateurs estiment que le Cambodge reste relativement compétitif : avec Singapour, il fait partie des rares pays de l’ASEAN à bénéficier de tarifs douaniers américains parmi les plus bas.
Avec l’aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis la traduction de cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone
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