Les accusations sont liées à la tentative infructueuse de l'ancien président du CNRP, Sam Rainsy, de rentrer au Cambodge en 2019.
Le premier de deux procès de masse contre soixante membres et sympathisants du parti d'opposition interdit, c’est ouvert hier à Phnom Penh. Il leur est reproché d’avoir planifié une attaque contre le gouvernement en 2019. 77 autres personnes seront confrontées aux mêmes accusations lors d'une audience le 4 mars.
Ces accusations sont liées à la tentative infructueuse de l'ancien président du CNRP, Sam Rainsy, de rentrer au pays en 2019. Rainsy vit est en exil depuis 2015.
Le gouvernement a déployé des policiers spécialisés et des membres armés de l'Unité des gardes du corps - des forces de sécurité d'élite chargées de protéger le Premier ministre cambodgien Hun Sen - pour assurer la sécurité autour du tribunal.
Le Centre cambodgien pour les droits de l'homme a déclaré que plusieurs partisans du CNRP et des membres des familles des accusés ont été empêchés d'assister au procès. Un autre groupe local de défense des droits, Licadho, a fait état de quatre arrestations devant le tribunal de Phnom Penh. Deux ont été libérés depuis, deux sont toujours en garde à vue signale la même source.
Kak Komphear, un ancien responsable du CNRP de Phnom Penh, a déclaré qu'il soutenait le retour de Rainsy au Cambodge en 2019 et qu'il n'y avait pas de conspiration ou de complot contre le gouvernement.
"Je n'ai aucune idée de ce qui se passe. Je suis sans voix", a-t-il déclaré devant le tribunal.
Le procès avait débuté fin novembre, lorsque le tribunal a tenu une audience chaotique et n'a pas pu déterminer le nombre d'accusés présents ce jour-là. Les juges ont rapidement décidé de diviser les audiences en deux.
Seuls deux accusés ont été interrogés jeudi, le tribunal ajournant la procédure jusqu'au 28 janvier.
Chhun Bunhea, l'un des accusés, s'est dit déçu que le tribunal ait ajourné la procédure. L'ancien responsable du CNRP vit dans la province orientale de Tbong Khmum, à plus de trois heures de Phnom Penh.
"Si le tribunal continue ce genre de procédure, je ne pourrai peut-être pas payer les frais de voyage pour venir de Tbong Khmum", a-t-il déclaré aux journalistes en dehors du tribunal.
Selon les groupes de défense des droits, le procès de jeudi s'inscrit dans le cadre d'une répression continue contre l'opposition politique et les détracteurs de Hun Sen. Après la dissolution du CNRP par la Cour suprême en 2017, des centaines de militants auraient fui le Cambodge par crainte pour leur sécurité.
Le Parti du peuple cambodgien, au pouvoir, contrôle presque entièrement tous les postes élus dans le pays après avoir balayé les 125 sièges parlementaires lors des élections générales controversées de 2018. Le CNRP a été dissous quelques mois avant les élections, empêchant toute contestation crédible de Hun Sen au pouvoir depuis 36 ans.