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Le Jamalac khmer

Le jamalac, ou jambose, fait partie des fruits populaires en Asie orientale. Je vous invite ici à faire connaissance avec les jamalacs du Cambodge.

Panier de jamalacs en vente dans un supermarché de Pékin (Photographie : snowyowls, CC)Panier de jamalacs en vente dans un supermarché de Pékin (Photographie : snowyowls, CC)
Panier de jamalacs en vente dans un supermarché de Pékin (Photographie : snowyowls, CC)
Écrit par Pascal Médeville
Publié le 4 mai 2024

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé ce fruit en arrivant au Cambodge en 2010. Le nom khmer du fruit est ជម្ពូ (chum-pu), mot emprunté à l’indonésien « jambu ». C’est également dans ce mot indonésien qu’il faut chercher l’étymologie du nom français « jambose ». En anglais, ce fruit est surtout connu sous le nom de « wax apple », le mot « wax » renvoyant probablement à la brillance de la peau du fruit qui peut faire penser à de la cire lisse.

Fruits immatures sur un jambosier à Prey Régn, Cambodge (Photographie : Pascal Médeville)
Fruits immatures sur un jambosier à Prey Régn, Cambodge (Photographie : Pascal Médeville)

Le jambosier atteint une hauteur de 3 à 8 mètres. Anciennement, on le trouvait en Inde, dans la péninsule indochinoise et en Indonésie. Aujourd’hui, il est largement cultivé dans de nombreux pays asiatiques.

Jambosier dans la station d’expérimentation agricole de Veal Régn, province de Sihanoukville
Jambosier dans la station d’expérimentation agricole de Veal Régn, province de Sihanoukville

Sa fleur est impressionnante :

Fleur de jambosier (Photographie : Pinus, CC BY-SA 3.0)
Fleur de jambosier (Photographie : Pinus, CC BY-SA 3.0)

S. samarangense serait originaire de la région de Semarang, ville indonésienne située sur la côte nord de l’île de Java. Pirifome, le plus souvent de couleur rouge, le jamalac peut présenter différentes couleurs, du rouge foncé au blanc en passant par toutes les teintes de rose ; on en trouve aussi des variétés vertes et blanches. Il mesure une dizaine de centimètres de long et quelque six à sept centimètres à sa base. Notons pour l’anecdote qu’en chinois, on qualifie de « nez (en forme de) jamalac » (莲雾鼻 liánwùbí) les nez épatés.

Au Cambodge, le fruit est souvent proposé par les vendeurs ambulants qui poussent des charrettes chargées des fruits les plus divers dans les rues des villes cambodgiennes. J’ai surtout vu au Cambodge des jamboses rouges, et parfois des blanches. Si le jamalac pousse toute l’année, il n’est vendu que pendant la saison sèche (environ novembre à mai), car l’eau qui s’infiltre à partir du point d’attache du fruit fait pourrir ce dernier, qui en outre est envahi de moucherons.

Jamboses blancs (Photographie : Pascal Médeville)
Jamboses blancs (Photographie : Pascal Médeville)

Pour consommer le fruit, on le coupe en deux dans le sens de la longueur, on élimine la partie cotonneuse qui se trouve au centre et à la base, et on le consomme sans autre forme de procès. La chair est juteuse et croquante. On peut, avant consommation, placer pendant quelques heures la jambose au réfrigérateur, pour se régaler d’un fruit très frais, fort appréciable au pic de la saison chaude, en avril. Un fabricant cambodgien proposait de la confiture de jambose, mais le résultat était plutôt décevant. Outre les fruits, le jambosier fournit aussi un excellent bois de chauffage.

Jamalacs roses, dont un coupé (Photographie : Basile Morin, CC BY-SA 4.0)
Jamalacs roses, dont un coupé (Photographie : Basile Morin, CC BY-SA 4.0)

Article préalablement publié sur tela botanica.

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